Le futur commence

George Kirk a sauvé des centaines de personnes, dont son fils James, au profit de sa propre vie bafouée par Nero ,un romulien en voulant à un certain Spock. Les jeunes Kirk et Spock grandissent, le premier dans l'éducation très stricte des vulcains, l'autre dans la délinquance. Mais tout deux vont être réunis par le USS Enterprise...

Star Trek est encore aujourd'hui l'une des séries les plus adulées dans le monde et a donné lieu à son lot de séries, films et autres médias. Pourtant, cela faisait depuis plusieurs années que la saga perdait en souffle. Au cinéma, les films avec Patrick Stewart, bien qu'étant une figure emblématique de l'univers, commençaient à ne plus marcher dès la fin des années 90 et le bide de Nemesis en 2003 a été suffisant pour que la Paramount stoppe les films, puis par la suite la série Enterprise avec Scott Bakula. Il faudra attendre 2007 voire 2008 pour que la mythologie Star Trek reprenne de l'intérêt auprès de la Paramount et dans un certain sens des fans, privés de l'Enterprise depuis 2005. La Paramount finit par donner les rènes d'un probable onzième film à JJ Abrams, dont le Mission Impossible 3 a plu (au détriment d'avoir fait les scores voulus). Mais là où d'autres auraient pu continuer dans le sillage des films mettant en scène la Nouvelle génération, Abrams décide de revenir aux fondamentaux, à savoir la première génération, celle de Kirk et Spock.  

Un pari casse-gueule mais qui reviendrait donc à faire une préquelle en forme de reboot. Sauf qu'au final, Abrams et ses acolytes finiront par trouver la parade: créer une sorte de monde alternatif, permettant ainsi par exemple de confronter Zachary Quinto (le nouveau Spock tout droit issu de la série Heroes) avec un certain Leonard Nimoy, en ayant une connexion légitime. Dans ce reboot, le monde de Star Trek que l'on connaissait se voit bouleverser. Mais là où dans Lost, certains changements temporels pouvaient s'avérer casse-pied, les éléments de ce reboot s'avèrent tout à fait plausibles et savamment expliqué. La planète des romuliens fut exterminé et pour se venger, Nero a emmené Spock dans une faille temporelle, histoire de se venger en tuant sa propre planète alors qu'il est plus jeune. Tout simplement et ces paradoxes vont générer toute la richesse de cet opus. Kirk a fait honneur à son père en devenant capitaine de l'Enterprise? Ici, il meurt en sauvant l'équipage dont sa femme en train d'accoucher. Kirk n'accèdera à la tête de l'Enterprise qu'en trichant aidé par le Spock originel. 

Mais là où Abrams réussi complètement son coup, c'est qu'il arrive à rendre son film accessible aussi bien aux fans (d'où la présence de Nimoy, histoire de passer le relais de la meilleure des manières, en en faisant un personnage à part entière dans l'intrigue) et ceux qui n'y connaissent rien. Ce fut mon cas lorsque j'avais été voir le film au cinéma, beaucoup moins maintenant (j'ai depuis vu une bonne partie des films réalisés avant) et ce film m'a permis de découvrir un autre univers de science-fiction. Donc, ce reboot fait très bien son travail: permettre à tous de se retrouver dans un univers déjà prédéfini. Pour le reste, Abrams donne lieu à de beaux moments de bravoure digne de ce nom qui parviendraient à eux-seuls à détroner réellement la prélogie Star Wars de George Lucas (tiens donc). C'est le cas de l'ouverture riche en dramaturgie (ce qui n'était pas arrivé depuis un bail dans la saga, probablement depuis la mort du fils de Kirk) où Chris Hemsworth réussi à trouver son meilleur rôle en si peu de temps à l'écran! Cela arrive parfois!

La baston dans le bar permet de voir le côté tête brûlée de Kirk dans toute sa splendeur, son côté dragueur et son bagou aussi. Pour une première apparition à l'écran, Chris Pine casse la barraque de la meilleure des manières. Idem pour la Miss Saldana qui conquie le coeur des hommes assez rapidement autour d'une séance de déshabillage. Abrams n'en oublie pas les créatures les plus farfelus avec cette créature prenant en chasse Kirk dans une poursuite aussi spectaculaire que vraiment bien réalisé. Elle est réalisée sans temps mort et préfère rester les trois quarts du temps au plus près de son héros. Par ailleurs, la créature s'avère assez impressionante par sa taille, l'Homme se retrouvant à la taille d'une fourmi facilement. Ensuite, les combats dans l'Espace s'avèrent franchement superbes et s'avèrent bien plus intéressants que certains se déroulant dans la prélogie déjà susnommée (je sais, j'insiste mais c'est aussi pour montrer la certaine légitimité d'un réalisateur dans sa future tâche). Reste ces satanés flashs dont Abrams se passionne et dont le spectateur en aura vite marre. Ensuite, il faut bien avouer que les notes d'humour fonctionnent à merveille, que ce soit les engueulades entre McCoy (Karl Urban) et Kirk ou l'excentrisme de Tchekov (Anton Yelchin) et Scotty (Simon Pegg).

Un très bon film de science-fiction qui ravira les initiés, comme de faire découvrir une saga culte à ceux qui ne la connaissent pas.

La critique d'Alice In Oliver:

Revenir à un nouvel épisode de Star Trek s'apparentait à une véritable mission suicidaire. En effet, après plusieurs années de disette, que ce soit d'un point de vue du temps (le dernier épisode date de 2002) que d'un point de vue artistique (la saga avait perdu de son intérêt depuis belle lurette), Hollywood a bien l'intention de relancer la franchise, mais en revenant aux origines de la saga interstellaire.
La réalisation est donc confiée à J.J. Abrams, qui a fait ses preuves avec la série télévisée Lost. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard, le cinéaste s'est vu confier récemment le septième épisode de la saga Star Wars.

La question est: qui s'intéresse encore à Star Trek de nos jours ? J.J. Abrams a donc pour mission de donner un nouveau souffle et une nouvelle jeunesse à une saga qui en a bien besoin. Pour cela, le réalisateur a la bonne idée de faire appel à un casting solide: Chris Pine, Zachary Pinto, Karl Urban, Simon Pegg, Zoë Saldana, Bruce Greenwood, John Cho, Ben Cross, Winona Ryder, Chris Hemsworth et Clifton Collins Jr. Quant à Leonard Nimoy, véritable icône de la saga, ce dernier effectue une courte apparition. Tout un symbole !

Star Trek version 2009 a connu un grand succès au moment de sa sortie au cinéma. Dans l'ensemble, les critiques ont été plutôt élogieuses. Le film a même obtenu l'Oscar des meilleurs maquillages en 2010. Star Trek parvient-il à tenir les promesses annoncées ?
Sans être un chef d'oeuvre, Star Trek est tout simplement un bon divertissement. Après, rien de sensationnel non plus. Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! 

Le sort de la galaxie est entre les mains de deux officiers que tout oppose : d'un côté, James Kirk, originaire de la rurale IOWA, tête brulée en quête de sensations fortes, de l'autre, Spock, issu d'une société basée sur la logique et rejetant toute forme d'émotion.
Quand l'instinct fougueux rencontre la raison pure, une improbable mais puissante alliance se forme et sera seule en mesure de faire traverser à l'équipage d'effroyables dangers. Star Trek nouvelle version est un peu un condensé de ce qui s'est fait le mieux au cinéma en terme de space opera.

Impossible de ne pas penser à Star Wars, en sachant que J.J. Abrams effectue de nombreux clins d'oeil à la série originelle. De ce fait, cette préquelle de Star Trek est donc taillée pour séduire à la fois les fans ultimes et les nouveaux spectateurs.
Le film peut également s'appuyer sur un scénario et un casting assez convaincant. Le duo Chris Pine/Zachary Pinto fonctionne à merveille. Ensuite, le long-métrage dégage une énergie et une décontraction assez impressionnantes.
Alors que manque-t-il à ce Star Trek pour se hisser au niveau d'un grand épisode de Star Wars ? Probablement une identité qui lui est propre. Certes, cette préquelle se regarde avec beaucoup de plaisir. Néanmoins, rien de bien surprenant dans l'ensemble. 
En résumé, ce onzième opus s'en sort avec une mention "satisfaisant mais peut mieux faire".

Comments

[borat8]

Pas tellement je trouve Abrams ayant son propre style et notamment au niveau du rythme. En tous cas, avec ce qu'il a fait de Star Trek, je veux vraiment voir ce qu'il va faire avec Star Wars.

[Alice In Oliver]

à borat: en tout cas, je trouve que le film d'Abrams y fait souvent référence.

[borat8]

Non car les deux univers sont très différents. Star Trek reste très humain et ce n'est pas pour rien que les personnages viennent de la Terre majoritairement.

[Alice In Oliver]

à borat: il n'a pas cette prétention mais fait largement référence à ses modèles. La comparaison est donc inévitable

[Alice In Oliver]

à max: mais peu surprenant dans l'ensemble