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Cine Borat
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28 mai 2014

Navet pour toujours

Harvey Dent, homme défiguré à cause de Batman lors d'un procès, décide de s'attaquer à un chapiteau de cirque. Il tue pour le coup une famille d'acrobates, dont seul Dick Grayson parvint à survivre. Bruce Wayne décide alors de le prendre sous son aile, mais c'est sans compter sur Dent et Edward Nigma, savant frappadingue qui revêt le costume de l'Homme Mystère...

Les deux Batman de Tim Burton ont été de forts succès artistiques (malgré quelques menus critiques sur le fait que les films étaient sombres et que Batman était parfois sous-exploité sous les traits de Michael Keaton) et commerciaux, alors pourquoi s'arrêter là? Burton était donc prêt à rempiler pour un imminent troisième volet. Sauf que la Warner, qui avait déjà eu peur que les produits dérivés de Batman, le défi ne se vendent pas (les produits pour les Happy Meal de McDo avaient été annulé, les dirigeants de Ronald trouvant le film trop sombre), a préféré remercier le réalisateur fantasque, lui laissant tout de même une place (réduite) de producteur (ce qui s'apparente surtout à une grosse vanne), au profit d'un certain Joel Schumacher. Un réalisateur connu à l'époque pour Génération perdue (production Warner justement), L'expérience interdite (et son ramdam médiatique autour du couple Kiefer Sutherland-Julia Roberts) ou Chute libre (qui a fait grand bruit pour des raisons plus artistiques). Le but? Faire un film plus familial qui pourrait être commercialement plus rentable au détriment d'être artistiquement meilleur. Schumacher désire réaliser une préquelle se basant sur Batman Year One de Frank Miller soit bien des années avant le projet de Darren Aronofsky et Batman Begins de Christopher Nolan. La Warner ne veut pas, car bien évidemment cela ne va pas dans la ligne de conduite précitée. 

 "Bruce, et si on allait au 7ème ciel, ce soir? -Attends je vais mettre ma combinaison et je reviens."

Donc qui veut du commercial aura du commercial avec une atmosphère cartoon qui ferait honte à la série de Bruce Timm diffusée à partir de la même année et tant qu'à faire, autant mettre Robin comme ça on touchera la fibre djeuns. Leonardo Dicaprio sera courtisé mais il préfèra Blessures secrètes. C'est clair qu'entre se fader Robert De Niro et faire le sidekick pour Val Kilmer c'est autre chose. Ce sera finalement Chris O'Donnell. Michael Keaton ne voulant pas rempiler suite à l'éjection de Burton, c'est Kilmer qui reprend les habits du Cape Crusader. Le tournage ne se passe d'ailleurs pas terrible entre un Val Kilmer choppant une belle grosse tête (ce qui lui fera plus d'une fois défaut), un Tommy Lee Jones assez dur malgré son côté jovial dans le film (cherchez l'ironie) et un Jim Carrey peinant à trouver sa place avec un accolyte aussi peu loquace (en l'occurence Tommy Lee). Evidemment, Batman Forever fait un tabac engendrant plus de flouze que Batman Returns mais récoltant bien moins de louanges également. Pas grave, le film accumule également du fric sur les jouets et la bande-originale bourrée de chansons de U2 et Seal avec clip vidéo qui va avec pour ce dernier où on le voit pecs à l'air, un peu comme les tétons de Batman et Robin dans leurs costumes. Le reste n'étant plus signé Danny Elfman mais Elliot Goldenthal qui fait un travail plutôt pas mal ce qui sera également le cas sur la suite.

Batman Forever : Photo Jim Carrey, Joel Schumacher

Au moins la mise en musique n'est pas honteuse, de toutes manières passer après Elfman était déjà une épreuve insurmontable. Alors que dire de Batman Forever? Avant de le revoir je me souvenais d'une grosse daube. Finalement ce fut juste un mauvais moment passé, il est vrai moins jubilatoire que Batman et Robin mais meilleur sur quelques (rares) points. Déjà le visuel, bien que déjà un poil flashy, reste encore pas mal notamment sur les vues d'ensemble de Gotham City. Schumacher n'ayant pas pu adapter Miller, il propose néanmoins un flashback soigné prolongeant en soi la version de Burton. A savoir de montrer un Bruce Wayne terriblement seul après la mort de ses parents notamment à leur enterrement. Une scène qui change radicalment de par sa classe, contrastant copieusement avec les délires colorés du reste du film. Dès l'ouverture, Schumacher annonce la couleur: logo fluo, Batmobile avec des reflets bleus fluos, les sibres de Double Face avec des armes aux chargeurs fluos, les Grayson avec costumes fluos, le Sphinx aux costumes et aux cheveux vert et rouge fluo... Bon, nous ne sommes pas dans un délire aussi extravagant que Batman et Robin, mais Batman Forever pique plus d'une fois des yeux notamment lors des séquences où l'ami Jim utilise sa machine complètement débile contrôlant les gens. En gros une sorte de fuck improbable de la télévision!

Pour ce qui est des personnages c'est pour ainsi dire la catastrophe. Double face devient une sorte de clown à deux têtes et le Sphinx un gros excité de service tournant du bâton mystère comme dans un show de Broadway.. et qui parle d'"orgasme" à un moment. Vive le film grand public selon Warner! Alors je veux bien que l'ami Jim Carrey fasse dans l'excessif, mais encore faudrait-il que cela soit drôle ou enlevé. Ce n'est jamais le cas ici, puisque le personnage a beau être farfelu, il est toujours en mode premier degré, empêchant de ce point de rendre son personnage plus fun. Quant à Double face c'est le contraire. Tommy Lee Jones (Billy Dee Williams devait incarner Dent comme c'était le cas dans le premier film de Tim Burton, mais contre des royalties il a laissé tomber) est en plein mode cabottin, voire si l'on veut se reférer à la saga à du sous-Jack Nicholson en Joker. Il n'arrête pas de jacter mais là le coup de folie n'est plus là et puis il faut bien dire que l'on se marre plus légitimement avec le Joker. Double Face ne mérite pas un traitement similaire puisque sa mythologie et ses agissements ont toujours été sérieux même si cela tenait de la folie pure. Il n'y a pas d'oisiveté dans le personnage. Or, Tommy Lee Jones ne cesse de faire le pitre et au final cela ne ressemble à rien. Il faudra bien Christopher Nolan pour rendre à Harvey Dent la monnaie de sa pièce. 

Batman Forever : photo Joel Schumacher

Passons maintenant à Robin. Chris O'Donnell fait ce qu'il peut pour donner un peu de corps au personnage, mais rien n'y fait. Le jeunot veut venger sa famille en faisant le casse-cou. Sauf que bien évidemment, il va devoir s'associer à Bruce Wayne qui le recueille ce qui évidemment ne plaît ni à Batman ni à Robin, les deux étant des fortes têtes. Robin est donc un personnage sans consistance, ne parvenant jamais à passionner pas aidé par un manque d'utilité du personnage. Batman n'y voit pas un associé, il y voit plus un sidekick et au vue de ce qu'il fait dans le film c'est plus un boulet qu'autre chose. Preuve en est dans le final où il ne sert à rien. Quant à Val Kilmer, alors en costume il est plutôt correct mais alors dès qu'il ouvre la bouche c'est foutu et à découvert il a le charisme d'une huître. Quant au personnage de Batman, il n'évolue pas ou plutôt le fait dans le mauvais sens. De freak égal à ses ennemis, il devient un vrai super-héros adulé et quasiment surpuissant. Or, le Batman sous Burton était constamment remis en cause par une certaine fragilité et une volonté d'en faire un rebus de la société. Ce n'est jamais le cas ici puisque le personnage est complètement lisse. Pour ce qui est du personnage de Nicole Kidman, j'avoue ne pas trop comprendre la Warner. 

Elle veut faire un film tout public, mais sort un personnage comme la doctoresse incarnée par l'ex-épouse de Tom Cruise entre l'allumeuse et passez moi l'expression "la chaude du cul". Preuve en est dans certains dialogues ou même ses tenues très moulantes avec décolletés plongeants. Sans compter cette scène où elle appelle Batman pour satisfaire ses propres désirs. Je vous laisse savourer ce grand moment de poésie: 

  • "Batman: Vous voulez vous glisser sous la cape docteur?
  • Chase: Une jeune fille ne fait pas que vivre d'amour et de psychose.
  • Batman: C'est la voiture? Les filles en sont folles.
  • Chase (décidemment bien partie pour une soirée sur le parking du macumba): Qu'est-ce que je peux trouver chez des hommes pareils? Au lycée les boucles d'oreille me faisaient craquer; la fac c'était les blousons noirs et les grosses cylindrés. Et aujourd'hui, ah! J'aime le latex! Je sais ça me rend folle!
  • Batman: Essayez un pompier, ça se déshabille plus vite!
  • Chase: J'adore les travaux manuels, j'aimerais tant regarder derrière le masque.
  • Batman (insensible au possible): Nous portons tous un masque.
  • Chase: Je suis comme un livre ouverte, feuilletez le!
  • Batman: Le pique-nique familial ce n'est pas du tout mon genre.
  • Chase: On pourrait quand même essayer, j'apporterais le vin et vous les cicatrices névrotiques.
  • Batman: Vous êtes directe.
  • Chase: Vous aimez les femmes de caractère, j'ai mené mon enquête, dois-je prendre un juste-au-corps en vinyle et un fouet pour vous plaire?
  • Batman (comprenant enfin qu'il faut faire dans la séduction): Je n'ai jamais eu beaucoup de chance avec les femmes.
  • Chase: Vous n'avez peut être pas trouver celle de votre choix."

De son pied d'estale, Batman est tombé bien bas.

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Commentaires
N
C'est le premier film live que j'étais allé voir au cinéma ("Le roi lion" étant un film d'animation) et j'en étais sortie avec un sérieux mal de tête. N'ayant pas vraiment eu envie de le revoir je suppose que déjà à l'époque il ne m'avait pas plu. De ce que je me rappel ce n'est vraiment pas un bon film!
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J
Tout à fait d'accord avec toi sur les bons points du film. Les flashs backs sont clairement les meilleurs moments, la genèse de Bruce Wayne n'est pas ratée, et trouve la puissance icônique nécessaire au personnage. Pour le reste, je pense que Schumacher, conscient qu'on ne voulait pas qu'il fasse de l'art , a tout fait péter en mode mauvais goût, a dirigé son casting en mode "faites les cons, on est payé d'avance !" et en a profité pour tester des trucs marrants comme tous ces délires colorés et ses multiples allusions sexuelles digne d'un Yatterman. Quant à Chris O'Donnell... On sait tous pourquoi il a été recruté et à quoi il sert sur le tournage. Nicole Kidman, c'est l’alibi pour ne pas faire gueuler les associations morales de parents conservateurs.
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B
Il a quelques qualités que n'a pas Batman et Robin, mais ironiquement il est moins drôle.
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A
très mauvais en effet mais le suivant fera encore pire
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D
De toutes façons les films de Jöel Schumacher m'ont toujours ennuyé au plus haut point (L'expérience interdite (un puissant somnifère, il ne se passe rien!), Génération perdue, Chute libre, Phone games (à partir d'une idée avortée d'Hitchcock - quelle ennui ce film!), Le client...) et lorsqu'il veut faire dans le divertissement "fun" (ici donc les Batman) il est ridicule.
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