Vous croyez que je bluffais monsieur Bond?
Après 2 missions assassines, James Bond est promu double zéro au MI6. Lors d'une mission, il trouve un numéro curieux dans le téléphone d'un poseur de bombe. Ce dernier va le mener au Chiffre, banquier véreux utilisant l'argent de ses clients pour jouer au poker. Bond devra l'affronter lors d'une de ses parties au Casino Royale de Montenegro...
Après l'excellent mais avec beaucoup trop d'effets spéciaux Meurs un autre jour en 2003, on attendait une nouvelle aventure de James Bond. Pourtant à l'annonce du retrait de Pierce Brosnan dans le rôle de Bond, on a commencé à s'inquiêter. Tout d'abord, qui pour lui succéder? Dans quelle direction Bond ira t-il? Les noms se sont alignés allant de Jude Law à Ewan McGregor, au plus probable Clive Owen. D'ailleurs pendant un moment, on a bien cru que ce serait lui. Mais Michael J. Wilson et Barbara Brocolli, producteurs des 007 depuis la fin des années 80 et la mort d'Albert R. Broccoli (producteur à l'origine de la saga cinématographique); ont finalement choisi un certain Daniel Craig, acteur que l'on avait pû voir dans Layer Cake ou Munich.
Mais au contraire des acteurs ayant succédé à Sean Connery, il n'incarnera pas le Bond des années futures mais celui des premiers jours, donc avant Dr No. Un renouveau pour la franchise, qui en avait grand besoin. Evidemment, les tabloÏds comme les fans ont beaucoup critiqué le choix de Craig. J'avoue que je n'étais pas très partant non plus, mais la bande annonce m'avait interessé. Certains ont parlé de sa blondeur, d'autres qu'il s'est fait des bobos durant le tournage. Il faut dire que comparé à Roger Moore, réputé pour utiliser un cascadeur pour la moindre cascade; Craig fait la plupart de ses cascades. Le résultat est loin d'être aussi mauvais et Casino Royale s'impose comme le meilleur James Bond que j'ai pu voir.
Tout d'abord, Daniel Craig est parfait. Brut, violent, agile, séducteur, charismatique... Il est Bond tel qu'il devrait être. C'est à dire loin d'être un ange. Eva Green est plutôt bien, en étant une James Bond Girl à la fois séduisante et intelligente. Elle ne manquera pas de remettre Bond à sa place, ce qui réserve quelques moments amusants tel le smoking sur mesure. Mads Mikkelsen est mémorable en méchant et énorme lors de la scène de torture (faites attention, ça va faire mal, surtout en dessous de la ceinture). Le scénario est vraiment très bon et le film se révèle haletant du début à la fin. On découvre les origines du mythe dans toute sa splendeur: le martini, la raison pour laquelle c'est un célibataire volage, les Aston Martin... On voit même une relation ambigÜe avec M, comme une relation mère-fils.
Parmi les moments de bravoure, on retrouvera cette ouverture en noir et blanc très violente (Bond comme vous ne l'avez jamais vu); ce générique classieux, avec le splendide You know my name de Chris Cornell; la poursuite dans le chantier assez spectaculaire; la course contre la montre dans l'aéroport; ou cette partie de poker des plus stressantes et digne des grands thrillers. On aurait pû avoir une partie de jeu très chiante, mais Martin Campbell réussit à réellement passionner son spectateur et c'est tant mieux. Campbell, réalisateur du mitigé Goldeneye (désolé pour les fans), de l'excellent Masque de Zorro et bientôt de Green Lantern, a donc réussit à faire renaître habillement 007.
Un retour attendu pour un résultat extraordinaire. Première mission réussie Mr Bond.