On a tous besoin de réconfort
Après avoir kidnapper Mr White et que ce dernier a donné quelques révélations, James Bond part en route pour venger Vesper et compromettre Dominic Greene, homme d'affaire visant à utiliser des palplines pour assécher des populations...
Après un Casino Royale absolument mémorable (doux euphémisme), on attendait avec impatience les nouvelles aventures de Bond avec Daniel Craig l'incarnant. Marc Foster, réalisateur célèbre pour A l'ombre de la haine et Les Cerf-volants de Kaboul, fut choisit pour réaliser cette suite, bien qu'il n'ait jamais fait de films d'action jusqu'à maintenant. Craig, Judi Dench (M), Jeffrey Wright (Felix Leiter), Giancarlo Giannini (Mathis) et Jesper Christensen (Mr White) sont toujours de la partie; tandis qu'Olga Kurylenko (gaaah!), Gemma Arterton (re-gaaaah!), Matthieu Amalric et David Harbour font leurs apparitions. Son nom? Quantum of Solace, plus ou moins traduit par "En quête de réconfort". Chose que Bond a bien besoin après le dénouement dramatique de Casino Royale. Par ailleurs, il s'agit du 007 qui a rencontré le plus de succès.
Craig est toujours aussi charismatique dans la peau de Bond, montrant un 007 plus violent et vengeur que jamais (fait rare et uniquement présent dans Permis de tuer). Il est clairement investit dans le projet et délivre encore une bonne performance. Comparé aux autres épisodes, il ne s'agit pas d'une histoire unique mais bel et bien la suite de Casino Royale, commençant environ une heure après le final chez Mr White. Ce qui permet à Quantum of Solace de démarrer sous les chapeaux de roues avec une course poursuite véritablement dantesque et mettant en haleine. Par contre, l'Aston Martin en prend un sacré coup. Décidemment, les scénaristes n'aiment pas les voitures! Mais le problème est que le scénario n'est pas à la hauteur, ce qui est une véritable déception après un volet aussi brillant.
Déjà le film est beaucoup trop court (1h46 quand la plupart en font au moins deux heures) et passe assez vite. Le méchant à savoir Amalric n'est pas terrible. C'est un personnage froid et narcissique, un simple milliardaire privant des gens d'eau pour gagner de l'argent. D'ailleurs, comment ne pas rire quand il affronte à la hâche Bond avec une dinguerie improbable. Un vrai fou furieux. En bref, on a connu l'acteur plus inspiré. Les James Bond Girls ne servent pas non plus à grand chose. Kurylenko que l'on a connu plus coquine n'est pas très expressive et n'assure pas vraiment en espionne blessé par la mort de ses parents par un dictateur pervert. Arterton non plus mais dégage déjà plus de charme. On sent également que le réalisateur n'est pas dans son élément habituel, lui qui était plus dans l'intimiste jusqu'à maintenant.
Néanmoins on pourra quand même noter des scènes superbes comme la poursuite en bateau ou le final explosive. On trouvera quand même l'utilisation de quelques effets numériques pariculièrement perturbantes comme des projectiles clairement animés. Après ce n'est pas un mauvais Bond, mais il est clairement moyen et très décevant. Mais les scénaristes ont le mérite de boucler les intrigues concernant la quête de vengeance de Bond, même si celles concernant l'organisation Quantum sont laissés en suspens jusqu'à la prochaine fois. La chanson générique est pas mal décevante également. Si la mélodie est très convaincante (Jack White n'est pas l'auteur de Seven Nation Army pour rien), la chanson en elle même est pas terrible. Keys gueule des trucs improbables et éreintants type "OOOOOOOOOOOOOh!" ou "Chiqui Chiqui Bang Bang!".
Un 007 certes divertissant mais clairement en deça des attentes et souvent ridicule.
PS: Le 23ème James Bond sans titre pour le moment se tournera à l'hiver 2011 pour une sortie en 2012. Le brillant Sam Mendes s'occupe de la réalisation et on en sait plus sur le casting. Si Craig et Dench reprennent évidemment les rôles de Bond et M; Javier Bardem incarnera le méchant et Naomie Harris la nouvelle Moneypenny (la première de couleur noire).