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12 mars 2014

Supercalifragilisticexpialidocious!

Jeanne et Michael sont les enfants terribles des Banks, famille fortunée où le père travaille à la banque d'Angleterre et la mère se voit politicienne. Toutes les nounous ont été engagé, aucune n'est resté, mais suite à une lettre des enfants, Mary Poppins vient à leurs rescousses en dernier espoir...

A l'occasion du cinquantième anniversaire de ce film et accessoirement de la sortie du biopic Saving Mr Banks (Dans l'ombre de Mary chez nous), il était temps de retaper cette critique poussiéreuse de Mary Poppins. La naissance de ce film ne fut pas une partie facile compte tenu du droit de regard de l'auteure Pamela Lyndon Travers, entraînant des années de négociation avec Walt Disney lui-même qui a dû se faire plus d'une fois des cheveux blancs (d'ailleurs ce film est le dernier qu'il a entièrement supervisé, Le livre de la jungle étant sorti post-thume). Pour Disney c'était l'occasion de faire plaisir à sa fille qui lui a fait découvrir ces romans pour enfants écrits par Travers, mais l'auteure entreprend dans un premier temps des négociations avec le producteur Samuel Goldwyn. Les négociations ne marchant pas, Disney envoie son frère Roy à la rencontre de l'auteure qui s'y refuse, ne voulant pas que Mary Poppins devienne une héroïne de film d'animation. Disney lui propose alors un film en prise de vue réelle, chose qu'il n'a pas fait depuis Danny le petit mouton noir (1948), mais encore une fois l'auteure s'y refuse. C'est alors que Walt Disney rencontre l'auteure au cours des années 50 et les négociations se feront petit à petit jusqu'en 1960 où le film est officiellement mis en production. A sa gouverne, l'auteur choisit l'interprète de Mary Poppins et aura un droit de regard complet sur la production, sans compter un possible pourcentage sur les recettes et une première ébauche de scénario.

Julie Andrews et Dick Van Dyke.

Si l'aspect comédie-musicale est vite évoqué, Disney a peur de refaire un flop comme Babes in Toyland et décide en cas de nouvelle annulation d'obtenir les droits du roman qui donnera lieu à L'apprentie sorcière (1971). Pour le rôle principal, Bette Davis est d'abord abordée mais elle est jugée trop vieille pour le rôle et ne chante pas; Mary Martin aussi mais elle décline. C'est finalement Julie Andrews qui sera choisi mais encore une fois cela n'a pas été une mince affaire et pour cause l'actrice était enceinte et attendait une réponse de la Warner pour l'adaptation de My fair lady qu'elle avait joué à Broadway, qui finalement lui préféra Audrey Hepburn. Tourné entièrement à Burbank sous la réalisation de Robert Stevenson (qui signera par la suite Un amour de coccinelle), le film met en scène David Tomlinson, Dick Van Dick, Glynis Johns, Karen Dotrine, Matthew Garber ou Ed Wynn. Au vue de sa production proche du development hell (d'autres auraient arrêtés pour moins que ça), le film est un immense succès et permet à Julie Andrews d'obtenir l'Oscar comme le Golden Globe dans la meilleure actrice. Le film sera également récompensé des Oscars des meilleurs effets-visuels, montage, chanson et musique.

Julie Andrews.

Dans les années 80, une suite a bien failli être réalisé mais pour le coup, on n'en voudra pas à Travers d'avoir refuser ce qui n'empêchera pas une comédie-musicale d'être produite dans les années 2000. Certains se souviendront également de la fameuse Shary Bobbins dans l'épisode Simpsoncalifragilisticexpiala (Annoyed Grunt) cious (cherchez l'ironie du titre) dans la saison 8 des Simpson. Sur plusieurs points, Mary Poppins n'est pas sans évoquer Peter Pan produit par les studios en 1953. Tout d'abord dans le contexte initial puisque l'action se situe également à Londres et nous sommes dans une famille riche où les enfants ne sont pas totalement en accord avec les actes de leurs parents. Il faudra un élément perturbateur qui les ramène vers le droit chemin (Mary prend le rôle de Peter en amenant les enfants dans des contrées imaginaires) pour enfin revivre le bonheur. Le cas de Mr Banks est assez éloquent car comme le père de Wendy il refuse toute fantaisie et manque de virer plus d'une fois Mary Poppins à cause de cela. Il lui faudra retrouver une âme d'enfant (tout comme le père de Wendy) pour retrouver goût à la vie. Banks est en réalité un homme frustré n'ayant jamais pu faire ce qu'il voulait (la preuve quand il dit qu'on est banquier de père en fils et voudrait que Michael le devienne plus tard) et qui voit en Mary Poppins l'occasion de retrouver le sens de la vie.

Mary Poppins : Photo Dick Van Dyke, Julie Andrews, Robert Stevenson

Il n'y a qu'à voir son déclic totalement fou devant les hauts patrons de la banque uniquement composés de vieux aigris proches de leur porte-feuille, dont l'un n'est autre que Van Dick entièrement grimé en vieillard! Ce dernier incarne également le fameux Bert homme simple vivant de petit boulot et qui parle énormément à la caméra. Au début du film, il parle même à la gouvernante même si elle n'est jamais nommée ou ne parle pas (on le sait puisqu'après les deux se nomment par leur prénom, alors qu'elle vient juste d'arriver). Ainsi, avec cette séquence il nous présente le quartier qui apparaît comme simple en apparence mais terriblement loufoque. Preuve en est avec l'amiral qui fait des batailles navales sur son toit et donne lieu à des tremblements de terre dans toute la rue! Mary Poppins assume complètement son côté loufoque et cela pour notre plus grand bonheur et le personnage de Bert sert complètement cet aspect du film. Il n'y a qu'à voir ce passage surréaliste où il va voir son oncle Albert et où les émotions font voler ceux qui sont à sa table. Une séquence merveilleuse où l'on rit autant que l'on pleure et qui renvoie encore à Peter Pan (le rire et les pleurs remplaçant la poussière de fée).

Le film s'assume comme une comédie-musicale avec des numéros particuliers et donc n'étant pas entièrement composée de chansons ou de musique. Il n'y a qu'à voir cette scène géniale sur les toits où il faut garder le rythme qui passe des toits à la maison de la famille Banks. J'aime aussi particulièrement ce passage dans la peinture de Bert où lui, Mary et les enfants partent pour une aventure animée d'une rare ingéniosité. On est entraîné dans cet univers où les chevaux de bois partent faire une virée et où un petit renard est sauvé d'une chasse proche de la folie furieuse, sans compter la danse des pingouins absolument géniale. D'autant que le mélange entre animation et prises de vues réelles marche encore du tonnerre et s'imposant comme l'un des rares précurseurs du genre, instigués dans un sens par Walt Disney lui-même avec les Alice, productions des années 20 où une jeune fille se retrouvait dans un monde avec des personnages animés. Quant à Julie Andrews, elle trouve un de ses rôles phares, celui d'un ange-gardien pour une famille qui en avait grandement besoin, usant de son charme indéniable et transportant le spectateur dès sa première apparition. L'air de rien, Mary Poppins dure 2h19 mais passe comme une lettre à la poste et on ne voudrait pour rien au monde que cela s'arrête. 

Mary Poppins : Photo Julie Andrews, Robert Stevenson

Mary Poppins est l'un de mes films préférés produits par les studios Disney, doué d'une ingéniosité et d'un lot d'acteurs absolument incontournable.

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Commentaires
A
pour moi, un véritable classique du cinéma, tout simplement.
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G
Un excellent Disney , on pouvait souvent voir un extrait chaque semaine dans l'emission mythique des annees 60 "La Sequence du Jeune Spectateur ' chaque jeudi sur notre tv qui s'appelait alors l'ORTF ! Julie Andrews sera aussi eblouissante dans la "Melodie du Bonheur " , un masterpiece du cinema americain ! Que d'agreables souvenirs de mon enfance !
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N
un disney fort sympathique que je prenais plaisir à regarder étant gosse. Maintenant un peu moins je dois dire.
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A
à borat: oui, le film peut s'appuyer sur un casting solide !
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2
Comme Oliver : c'est un beau film mais je n'en suis pas gaga.
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