Le 13ème guerrier sera un étranger
Banni parce qu'il a séduit la femme du calife, Ahmed Ibn Fahdlan fait la connaissance de vikings. Un enfant arrive, leur demandant de venir en aide à son village, ravagé par des démons. Une oracle dit, qu'en plus de 12 guerriers vikings, le 13ème sera un étranger. Ahmed est alors choisis...
Dans la carrière de John McTiernan, il y a les grands succès, les films maudits et les navets (voir le piteux remake de Rollerball, aussi nul que moche). Le 13ème guerrier fait entièrement partis de la seconde catégorie, et est voire sa bête noire. Dans le genre pas de bol, du début à la fin, Le 13ème guerrier en est un splendide exemple. Adapté des Mangeurs de morts (titre original du film) du regretté Michael Crichton (Jurassic Park), ce dernier, en devenant producteur, va foutre un bordel monumental. Tout d'abord par la vision des choses, McT et Crichton ne concorde pas.
Sans compter les autres producteurs, qui en rajoutent une couche. En ayant ras le bol, McT partira du tournage, laissant Crichton tournait le reste et coupé plus de 40 minutes de métrage. Ce qui fait qu'on a le droit QU'à un film d'1h30, au lieu de 2h et plus. De plus, le film aura dépassé son budget de 80 millions de $, haut la main, avec plus de 160 millions $ déboursés. De quoi rendre fou les financiers (Touchstone Pictures en l'occurence), quand le film n'en rapportera que 60 millions. Le montage final déplaira tellement à Omar Sharif (qui apparaît en interprète, au début du film), qu'il interrompit sa carrière, jusqu'à 2003.
Mais ça n'empêche pas Le 13ème guerrier d'être un film remarquable. Le film est épique, divertissant et prenant. On se familiarise avec cette bande de vikings, peuple peu souvent montré, en bien, au cinéma. Antonio Banderas, en pleine Zorromania, est très bon dans le rôle d'Ahmed, arabe devenant un véritable homme, durant ce périple. Car ce film est surtout un film initiatique.
Dennis Storhoi et Vladimir Kulich, dans les rôles respectifs d'Herger et Buliwif, sont tout aussi bons. Les scènes de batailles sont redoutables et le spectacle est vraiment au rendez vous. L'ennemi est particulièrement menaçant et violent. Mais le principal défaut du film est le montage. On voit les coupes de différentes façons. Tout d'abord par des scènes trop rapides, notamment les batailles. Ou alors par des plans vraiment très courts. Malheureusement, McTiernan n'a jamais fait de director's cut, malgré l'envie de la plupart des fans.
Un film massacré mais fantastique.
PS: Si vous voulez vous faire une idée de la fin, selon McTiernan, regardez la fin de l'émission Merci qui?, consacrée au film. Le réalisateur, dans une interview donnée à Allociné, y dévoile SA version.