Un couple détruit par le conformisme
Années 50. Un couple arrive à Revolutionary Road. Ils s'appellent Frank et April Weeler, heureux jeunes mariés attendant un enfant. 10 ans plus tard, le couple perd de sa splendeur, n'arrivant plus à s'entendre et concluant qu'ils sont tombés dans une bulle trop dorée pour eux...
Fin 2008 (le film sortira en janvier 2009 chez nous), Sam Mendes réalisait le fantasme de bons nombres de personnes: réunir une nouvelle fois le couple glamour de Titanic, Kate Winslet et Leonardo Dicaprio. Il le fera avec Les noces rebelles, adapté d'un roman de Richard Yates. Le film ne sera pas un grand succès une nouvelle fois pour le cinéaste, mais les critiques seront élogieuses et Winslet obtiendra le Golden Globe du meilleur second rôle dans un film dramatique. On y retrouve également Kathy Bates (elle aussi dans le film de James Cameron), Michael Shannon, Kathryn Hahn, David Harbour, Jay O Sanders et Dylan Baker (2ème collaboration après Les sentiers de la perdition).
Mendes s'était déjà intéressé aux travers de la bourgeoisie avec American Beauty. Cette fois ci, il s'intéresse au conformisme des années 50. Pour cela, rien de mieux qu'un couple bien trop propret. Ils sont jeunes, amoureux, ont des enfants, une belle maison... Mais est ce que tout cela fait le bonheur? Nos héros vont vite s'apercevoir que non, tombant dans une routine interminable et finissant par entrer dans un désespoir incroyable. Résultats: notre couple s'engueule sans arrêt, annule ses projets et n'arrive plus à s'entendre. Finalement, le seul qui leur ressemble est le fils taré de leur agent immobilier.
Un être déviant, mais pas si débile qu'il en a l'air et même très loin. D'ailleurs, Shannon montre toute l'étendue de son talent à chacune de ses apparitions. Un acteur définitivement à suivre. Mendes signe alors un film brillant, ou le conformisme montre ses limites. Dicaprio et Winslet sont remarquables et montrent une nouvelle fois l'ampleur de leur talent. La fin est un sacré coup de massue, avec aucun échappatoire pour nos personnages. Ce dernier plan, ou l'on voit le propriétaire baissé son sonotone, est éloquente: face à sa femme critiquant ses anciens amis, il préfère ne rien entendre.
Un film coup de poing contre le conformisme.