Les heures sont comptées
Avril 2003. Aron Ralston, ingénieur et alpiniste, part en solitaire dans les gorges de l'Utah. Malheureusement, il trébuche dans une crevasse et son bras droit finit coincé par une pierre. Malgré la chaleur et les contraintes, il va essayer de survivre...
Après le succès fracassant du surestimé Slumdog Millionaire, Danny Boyle continue dans le modeste avec le biopic 127 heures. Il s'agit du temps qu'a mis Aron Ralston en avril 2003 pour se libéré d'une roche dans les gorges de l'Utah. Une histoire vraie donc et souvent synonyme de film à Oscars. Donc ultra classique et souvent surestimé. Or vous devez le savoir, 127 heures est reparti bredouille. Pour le rôle principal, on retrouve James Franco, qui n'a jamais eu autant de propositions intéressantes que depuis la fin de la saga Spider man et que l'on reverra dans l'année avec la prochaine Planète des singes. On retrouve également Amber Tamblyn, Kate Mara, Clemence Poésy, Kate Burton, Treat Williams et Lizzy Caplan.
Boyle a un style un peu clippeur qui ne plaît pas à tout le monde. On avait déjà vu avec sa vision DV de Londres et Bombay ravagées par un virus ou par la pauvreté. Mais comparer à du Michael Bay, cela reste encore appréciable et plus lisible. Le générique laisse un peu dubitatif, avec des images accélérées dont on se demande vraiment l'utilité. Mais une fois fini, l'aventure commence réellement. Boyle réussit durant tout le métrage à capter les mouvements et les émotions de Ralston. Les directeurs de la photographie ont d'ailleurs utilisé différentes caméras: traditionnelle, DV et des appareils photo. Cela donne un rendu souvent de grandes qualités, notamment au niveau des paysages d'une incroyable richesse et beauté.
Cette dernière, par une de ses roches, va sceller le destin d'Aron durant 127 heures. Jusqu'à maintenant, on l'avait vu comme un personnage un peu arrogant, non prévenant et solitaire. Dès lors, le personnage principal devra faire attention à sa consommation d'eau, essayera de couper la roche en vain pour libérer son bras et surtout faire le point sur sa vie. D'adulescent impulsif, il passe à adulte responsable et conscient de la gravité de la situation. Il se rend compte qu'il tenait plus qu'il ne le croyait à sa petite amie, la larguant durant un vulgaire match de basket. Un point qui revient souvent et dont on se doute qu'il est capital dans sa vie. L'air de rien, Ralston apparaît comme un homme ayant un bon paquet de regrets sur la conscience.
Il pense également à ses parents et en particulier à sa soeur, dont il n'a pu aller au mariage. Une faute qu'il a du mal à encaisser. Boyle signe donc un survival intimiste inattendu, où un homme effectue un bilan de sa vie dans un moment purement dramatique. Probablement son meilleur film de la décennie après l'énorme Sunshine. La séquence très longue de l'amputation en rebutera plus d'un, mais le réalisateur réussi à donner une vive émotion à un film qui en avait besoin. Après avoir vu son acharnement à se sauver, sa délivrance n'en est que plus légitime. Franco est tout simplement brillant dans ce qui est son meilleur rôle actuel. Rien que le one man show qu'il fait à un moment, n'hésitant pas à s'auto-parodié, est mémorable.
Un splendide survival où James Franco est génial.