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3 mai 2015

Une sacrée race de héros, ce cher Howard

Howard est un canard extraterrestre débarquant sur Terre. Il va alors s'enticher d'une belle rockeuse...

Vous pensiez que la carrière de George Lucas ne se résumait à Star Wars et Indiana Jones? Comme vous vous trompez. Ce serait oublier le plutôt bon Willow de Ron Howard, l'attraction Captain EO et inévitablement Howard the duck (ou Howard... une nouvelle race de héros, titre plus long mais moins percutant). Quoi, vous ne le connaissiez pas? Pourtant il avait fait grand bruit à sa sortie en 1986. A l'origine il s'agit d'un comic book de Steve Gerber publié par la Marvel. Un personnage atypique si bien que Disney vit d'un très mauvais oeil le personnage, demandant à Marvel de le différencier graphiquement de son fameux Donald. Il n'y a qu'à voir plusieurs couvertures pour s'en rendre compte: Howard the duck n'est pas un super-héros à proprement parlé (dans Civil War en 2006 il est même montrer comme un banal chauffeur de taxi) et surtout c'est un canard à femmes, si possible peu vêtues! Le genre de héros bien éloigné des proprets Avengers et leurs petites névroses. De plus, le personnage n'est pas non plus hyper populaire, ayant regagné juste récemment une série régulière (grâce aussi au buzz des Gardiens de la galaxie) après des apparitions dans Civil War et Marvel zombies. Néanmoins ce cher George, sa trilogie Star Wars terminée, mise gros sur cette adaptation. Au casting, on retrouve des têtes connues à l'image de Lea 'Lorraine McFly' Thompson, Jeffrey Jones et un certain Tim Robbins à la carrière balbutiante. Aux commandes du projet, William Huyck et Gloria Katz le duo derrière American graffiti et Indiana Jones et le temple maudit soit deux classiques produits ou réalisés par Tonton George.

Le duo signe d'abord un script qui semble plaire au créateur du comic-book. Phil Tippett innove toujours un peu plus en créant des effets-spéciaux novateurs jouant sur l'image par image et qu'il réutilisera pour Robocop et ses essais sur Jurassic Park. En sachant qu'il s'agit bel et bien là de la première production adaptée de la Marvel à passer directement par le cinéma, en comparaison de serials et épisodes de séries (on pense à Spider-man) balancées en un montage dans certains pays (la France par exemple, cocorico!), ce qui en fait en soi un précurseur (on peut en dire autant de Super Mario Bros dans un genre pas si éloigné). Malheureusement pour tout ce petit monde tout s'effondre. Grosse production de l'été 1986, il se mange un beau mur au box-office; Lucas y perd tellement des plumes qu'il revend sa branche animation en images de synthèse à Steve Jobs alors délogé d'Apple (Pixar donc); le duo de scénaristes aura encore une chance avec Lucas sur Radioland Murders (un nouveau flop) avant de disparaître de la circulation; le créateur du comic-book rage à la vue du film; et le film de se payer un culte nanar indéniable qui lui permet désormais de sortir dans un bon petit BR des familles avec même plus de bonus que certains films de grands cinéastes! C'est tonton George qui doit s'en mordre les doigts. En sachant que le personnage est récemment réapparu sur grand écran pour une séquence fun des Gardiens de la galaxie, au point que certains (dont l'auteur de ces lignes jamais piqué des hannetons) rêvent de le revoir avec une meilleure sauce.

howard-the-duck

 

C'est avec ce genre de plan cocasse qu'Howard the duck prend tout son sens nanar! 

 

Si le film ne marche pas ou plutôt s'il fait autant rire, c'est qu'il est totalement anachronique par rapport au projet de départ. Un peu à l'image des Batman de Joel Schumacher, Howard the duck multiplie sans cesse les allusions sexuelles douteuses alors qu'il s'agit d'un film PG (soit à un très large public) ! Dès l'introduction, on est servi entre la private joke à l'affiche des Aventuriers de l'arche perdue (avec un canard évidemment) et surtout ce cher Howard lisant tranquillement un bon vieux Playduck avec de belles cannettes à l'intérieur et poster au milieu assorti à l'ambiance! On n'est clairement pas devant un film familial et encore moins dans une production sobre. Si les auteurs avaient été jusqu'au Restricted; il y aurait peut être eu moyen de faire vraiment dans la gaudriole à la Troma (qui à l'époque sortait les Toxic Avengers où le héros complètement défiguré par l'acide se tapait quand même beaucoup de donzelles!), mais là le spectacle est davantage discutable d'autant que l'on ne parle pas non plus d'un film fauché (30 millions de $ de budget, soit un blockbuster à l'époque). Mais le film ne s'arrête évidemment pas là dans la gaudriole gourmande et croquante, puisque ce bon vieux Howard fidèle à son modèle papier est amateur de jolies femmes et dès qu'il arrive sur Terre par une aspiration que l'on qualifierait aujourd'hui de dégueulasse, il tombe amoureux de Thompson aka Beverly et devient son manager.

 

Tim Robbins, acteur sous estimé il y a quelques décennie.

L'occasion d'enfoncer le clou dans le film tout public avec une romance zoophile aussi délirante que nanarde (on rigole énormément). A l'image de cette séquence où Beverly se retrouve en petit haut et petite culotte devant ce bon vieux Howard avant de l'embrasser. La mèche qui se dresse devient alors un symbole phalique merveilleux pour le plus grand plaisir du spectateur amateur de nanar. A vrai dire, ce constat s'avère crédible au regard d'un tel personnage qui n'hésite pas non plus à picoler de la Budweiser (et un placement de produit un!). Sans compter un costume fait pour petite personne ou marionnettes s'avèrent particulièrement ridicules et rendent le film encore plus nanar qu'il ne l'est déjà. Il n'y a qu'à voir certaines mimiques au niveau du visage pour se rendre compte qu'il y a un problème. Finalement, la solution des Gardiens de la galaxie à savoir un personnage entièrement animé (à l'image de Groot et Rocket Racoon également) n'est finalement pas si mal. D'ailleurs il fut dans un premier temps question d'un film d'animation, mais la Universal en manque de blockbuster aurait préféré un film live-action. On leur dirait bien "oh les con!" mais à Universal on est plutôt habitué. Le problème comme évoquer plus haut est qu'il s'agit d'une production familiale et là il y a couac, car si la première partie est du pur nanar frappadingue doublé d'un merveilleux suicide commerciale jubilatoire; la seconde revient aux sources du projet. 

Le film part dans le délire fantastique-science fictionelle de bas étage dès que le personnage du scientifique incarné par Jones fait son apparition. Le personnage a d'abord un but bienveillant puisqu'il veut permettre à Howard, un peu déprimé, de retrouver Duckland et Jones de tomber sur un seigneur noir de l'Espace. Alors dit comme cela, c'est peut être intéressant mais visuellement et scénaristiquement ça l'est autrement. Jones se trimballe une blouse blanche dégueulasse et un teint cramé comme s'il était resté six heures en plein soleil sans écran total avec des pouvoirs électriques pour le moins hideux (peut être que dans les 80's cela passait mieux, mais maintenant...). En sachant qu'avec son jeu habituel, Jones cabotinne à mort et ce qui marche dans Ferris Bueller ne marche pas forcément dans Howard the duck. Sans compter que l'arbre cachant la forêt, sa transformation final est proprement dégueulasse même pour un film 80's. Si les efforts de Tippett peuvent se voir, le monstre en lui-même est une horreur sans nom. Pour ce qui est des acteurs, ce n'est évidemment pas bon et comme on le sait également un Tim Robbins mal dirigé sera toujours une catastrophe. En scientifique tocard du dimanche, il fait des étincelles dans le médiocre. Heureusement après L'échelle de Jacob d'Adrian Lyne, sa carrière ira beaucoup mieux.

Un nanar anachronique made in Lucasfilms, ne sachant pas à quel public s'adresser, jouant dans un premier temps sur le nanar débridé jouissif avant d'aller vers le navet familial.

PS: Petit dessin de l'ami Howard en charmante compagnie. 

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Commentaires
B
Moi non plus même si je le considère comme un vrai nanar.
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N
Je l'ai en blu ray et je n'en n'ai pas honte car j'apprécie ce film pour ce qu'il est. Je ne m'en excuserais pas.
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B
Elle est moins bonne quand même malgré l'abattage de Jeffrey Jones.
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A
à borat: oh la seconde est pas mal non plus...
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B
Là je l'ai revu et à part la deuxième partie qui devient chiante la première est un vrai festival nanar.
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