Au Danemark, une créature nommée Grendel sévit, massacrant le peuple du roi Hrothgar. Un guerrier, Beowulf, décide de s'y frotter avec ses compagnons...
Je ne le dirais jamais assez: Robert Zemeckis ne nous a pas fait un grand film depuis un bail. Un réalisateur incontournable des années 80 et moitié des années 90 qui, dans sa grande ambition, est tombé bien bas. D'abord Contact, son film de SF foireux; puis le grotesque Apparences; le pas mauvais Seul au monde; le guimauve Pôle Express; le radoteur Scrooge; et avant ce cher Beowulf. Ce dernier, à sa sortie en 2007, je l'attendais comme le messie, pensant vainement que Zemeckis se relèverais. Mais non! Il est tellement décevant qu'il atteindrait presque le niveau de Contact, qui restera, je pense, sa pire bouse. Le film fera un bide retentissant, faisant à peine plus de 400000 spectateurs en France.
Inimaginable à l'époque de Roger Rabbit. Les recettes mondiales dépasseront à peine le budget. Le casting annonçait pourtant un certain cachet: Ray Winstone, Anthony Hopkins, Robin Wright (revenant après Forrest Gump), Brendan Gleeson, Alison Lohman, Angelina Jolie, John Malkovich et Crispin Glover (qui retrouve Zemeckis, après avoir désisté Retour vers le futur 2). Le réalisateur utilise pour la seconde fois la Motion Capture, technique d'animation permettant de garder au maximum les traits des acteurs. Le problème c'est que certains sont tellement modifiés, qu'on en croit pas une seconde. Voir l'exemple de Winstone ici. Un acteur rondouillard et pas particulièrement très beau se retrouve ici avec une belle gueule et des muscles saillants!
En clair, on y croit pas une seconde. L'autre gros problème de la Motion Capture, c'est les expressions pas souvent lisible des acteurs. Ainsi, une bonne partie des protagonistes ne sont pas expressif et ne transmettent aucune émotion. On essaye alors de se rabattre sur la mise en scène. Sauf que le montage est tellement mal foutu que l'on dirait une succession de scènes à peu près bien collées. Niveau action aussi, c'est loin de déménager avec un affrontement bas de gamme entre Grendel (très moche au passage, sorte de grosse merde ambulante pour être gentil) et Beowulf et un final avec un dragon (qui serait le fils de Beowulf, rires!) relevant à peine le niveau. Le pire reste la conotation sexuelle de ce truc. Zemeckis a problement dû faire face à des restrictions, l'empêchant de montrer trop de choses.
"Salut gueule d'amour! Tu danses?!"
Beowulf dort et se bat souvent en caleçon (le boxer au Moyen Age, ça existait?), instaurant une véritable rigolade. Les plans avec Jolie sont ou resserés sur le visage ou sur ses pieds, mais jamais sur le corps entier alors qu'elle est complètement nue. A croire que Zemeckis ne veut rien montrer. Il est loin le temps de Conan le Barbare... Les histoires de coeur de l'ami Beowulf sont également survolé. C'est à peine que l'on sait que Wright est sa femme et Lohman sa maîtresse! Surtout que les femmes ont un rôle très important. Ce qui fait de Beowulf un film d'animation bâclé, mal joué et mentant sur la marchandise. Et en plus, je l'ai vu en 3D! Ce qui est encore pire, vu qu'elle n' était pas terrible. Pour les suicidaires, il y a aussi la version avec Totof Lambert, mais ça c'est une autre histoire.
Un navet de plus pour Zemeckis, ne donnant jamais le spectacle épique attendu.