Famille décimée pour une cause
3 frères algérien se voient impliquer dans l'indépendance de l'Algérie...
Avant même son passage au Festival de Cannes l'an passé, Hors la loi de Rachid Bouchareb s'est attiré tout un tas de polémiques. D'abord des politiques d'UMP ont trouvé honteux que France Télévision ait mis de l'argent dans un film anti-français. Puis ce fut au tour d'un grand nombre de français en manque de colonies de s'en mêlé, avec des manifestations. Rien que là, on voit la réaction honteuse d'une certaine France, alors que le film n'avait même pas été projeté. On voit également que notre cher pays a encore du mal à encaisser ses erreurs. Dans un sens, cela aura permis au film de se faire connaître, surtout qu'il est loin d'être inoubliable, loin de là.
On retrouve 4 des acteurs d'Indigènes (Samy Naceri étant en taule, comme d'habitude): Sami Bouajila, Roschdy Zem, Jamel Debbouze et Bernard Blancan. Hors la loi a donc un lien avec Indigènes et se trouve être une suite indirecte, car se déroule après la IIème Guerre Mondiale. Bouchareb nous avait annoncer une sorte d'Il était une fois en Amérique à la sauce beur. Pourtant, on est loin de la grande fresque historique attendue. A vrai dire, on peine réellement à accrocher au récit. Si bien que par moment, on s'ennuie clairement. Un manque de rythme cruel, qui dure durant 2h18. Pourtant, l'histoire avait de quoi donner envie. Rien que le massacre de Sétif se révèle violent et percutant.
On voit également que certains algériens se retrouvaient en prison, car intellectuel. Un constat que Bouchareb préfère ne pas étaler, au risque de perdre ce côté dénonciateur bienvenue. Au lieu de ça, on se retrouve entre un affrontement entre la famille et la police, synonyme de pas de quartier. Dommage car il y avait matière à faire. Bouchareb parvient quand même à donner une certaine classe aux scènes de fusillades trop peu nombreuses elles aussi. Les acteurs sont assez inégaux. Bouajila n'a pas un rôle intéressant, lorgnant souvent le grotesque. Le personnage de Jamel est le plus intéressant, car n'est pas concerné par la révolution algérienne. Pourtant c'est celui qui est le moins présent.
Une fresque décevante, n'arrivant jamais à réellement passionner.