Jusqu'au bout de l'ennui...
Pour mener à bien la bataille envers Lord Beckett et Davy Jones, l'équipage du Black Pearl doit ramener le Capitaine Jack de l'antre de l'homme poisson...
Après un épisode 2 tumultueux et avec des dernières minutes remplies de suspense, Pirates des CaraÏbes 3 faisait son apparition en 2007, pour ce qui devait être la conclusion d'une trilogie (merci à Disney et Jerry Bruckeimer de n'avoir pas respecté cette promesse, au profit de notre ami le dollar). Le succès sera une nouvelle fois au rendez vous, mais cela n'empêchera pas les critiques d'être très mitigées. Car il faut bien l'avouer, Jusqu'au bout du monde est à ce jour (pas vu le 4 qui sort aujourd'hui et pas envie) le plus mauvais de la saga. Pourtant, le film avait de belles promesses, notamment l'arrivée de Chow Yun Fat. Malheureusement, son rôle est non seulement trop court mais surtout sans intérêt.
Il aurait pû être incarné par quelqu'un d'autre, cela aurait été la même chose. Dommage de ne venir que pour le cacheton (assez gros, car il était dans les grandes largeurs de la promotion). Outre cette faute de goût indéniable (c'est quand même l'un des meilleurs acteurs de Hong Kong), ce volet se révèle affreusement long. Surtout que le film dure environ 2h40! Une véritable plaie qui emmerde sérieusement le spectateur, qui s'attendait à du grand spectacle. Comme quoi, les bandes annonces sont souvent trompeuses. Ainsi, le Capitaine Jack se trouve dans un trip avec des Jack en tous genres et des crabes; on attend trois plombes pour voir un semblant de quelque chose. A vrai dire, le film commence vraiment à partir de 2h de métrage.
"Qu'est ce qu'on s'ennuie! -Je ne te le fais pas dire. -Au moins sur Domino, je faisais quelque chose. -Mouaif."
Je dis cela comme ça mais c'est clairement ce qui se passe. Avant, Keira Knightley voit le fantôme de son père, Johnny Depp fait le zouave histoire de garder quelques spectateurs prêts à partir vers d'autres horizons, Orlando Bloom ne cesse de geindre, les chinois se les gèlent tellement que les doigts de pieds leur tombent, ça papote... Clairement, Verbinski semble se faire chier derrière sa caméra. Et quand arrive la bataille, c'est le bonheur. Enfin, on voit quelque chose. Si on se demandait pourquoi on avait payer notre place, au moins là, on sait pourquoi. Les navires se tirent dessus dans un maelstrom immense; on a droit à un mariage particulièrement épique; à un Jack toujours plus amusant; Nighy en Davy Jones est toujours aussi méchant...
Du grand spectacle, en d'autres termes. Sans compter les anglais se faisant eux aussi décimés pour le coup. La question est surtout pourquoi ne pas avoir montré ça plus tôt et donc rabaisser la durée collosal? En ce qui concernes la conclusion, on restera encore une fois perplexe. Bloom devient comme Nighy, laissant sa donzelle (séquence affreusement chiante et mièvre). Seul la dernière appartition des 2 Capitaines restent drôles. Le film bénéficit d'une toujours mémorable musique de Hans Zimmer. Si les 2 premiers volets avaient des thèmes très épiques, cette partition est plus lyrique donnant une certaine mélancolie à un fond bien fade. Dommage car on aurait pû assister à une véritable trilogie épique avec des pirates (la seule). On aimera aussi le caméo de Keith Richard, père spirituel de Jack Sparrow, selon Depp.
Un épisode bien fade, montrant la marchandise bien trop tard.