La guerre sous un autre jour
1942. Witt, soldat idéaliste et déserteur doit retourner à ses fonctions dans la bataille des américains contre les japonais, à Guadalcanal...
Alors que son The Tree of Life est enfin sortit (critique dans les prochains jours), revenons sur un autre film de Terrence Malick, sortit récemment en BR: La ligne rouge. A l'époque (1998), tous le monde voulait être de l'aventure et pour cause, Malick n'avait rien tourné depuis Les moissons du ciel, soit depuis 20 ans. Et oui le réalisateur est aussi perfectionniste qu'un certain Stanley Kubrick, restant pendant des mois dans sa salle de montage. Pour ce qui est du casting, on retrouve à la fois des jeunes premiers et des acteurs confirmés: Jim Caziezel, Sean Penn, Adrien Brody, John Cusack, Elias Koteas, Ben Chaplin, Nick Nolte, John Travolta, George Clooney, Jared Leto, Woody Harrelson, John C Reilly, Tim Blake Nelson, Nick Stahl, Tomas Jane et Mirando Otto (la seule femme du film).
Sans compter que les passages de Mickey Rourke, Gary Oldman, Bill Pullman et Lukas Haas ont été supprimés. Clooney dira également que ses scènes ont été très raccourcies. Malgré l'Ours d'or au Festival de Berlin 1999 et des critiques très élogieuses, le film ne marchera pas. En même temps, quelle idée de diffuser un film de guerre le jour de noËl. Il n'y a que les américains pour faire ça. Certains feront la comparaison improbable avec Il faut sauver le soldat Ryan de Spielberg. Certes, il y a la IIème Guerre Mondiale comme toile de fond, mais ils n'ont strictement rien à voir ensemble. Pas de nazis, ni d'Europe, mais des japonais et Guadalcanal. C'est surtout sur la forme que les deux divergent. Si vous n'avez pas vu de Malick avant, préparez vous car c'est un film très lent et long, mais surtout contemplatif.
C'est d'ailleurs à cause de cela que je n'avais pas accroché au Nouveau monde. Malick dévoile des plans d'une beauté incroyable. Les paysages sont magnifiques, que ce soit la mer ou la montagne verdouillante. La nature y est vraiment magnifiée, si bien que l'on se demande pourquoi il y a la guerre ici. Via la guerre, Malick sert à montrer les rapports humains. Des soldats tués, des prisonniers de guerre maltraités, déshonneur, brutalité de la guerre... Le réalisateur cherche à montrer la vraie nature de l'Homme pouvant être aussi bon que mauvais. En une séquence, le réalisateur parvient à montrer cela. Durant tous le film, Chaplin ne cessait de penser à sa femme et d'une manière totalement brutale, elle lui dit dans une lettre qu'elle est avec un autre. Comme quoi l'être humain peut être cruel avec ses semblables.
Malick a également le mérite de ne jamais donné de réel premier rôle. Certes certains sont largement favorisés (je penses à Caziezel, Penn, Nolte ou Chaplin), mais aucun ne passe devant l'autre. Ce qui est une bonne chose en soi. En attendant, cela ne les empêche pas tous d'être excellents voire mémorable. Notamment Nolte, énorme en lieutenant-colonel particulièrement gueulard. Certains, apparaissants bien trop peu, ne peuvent réellement se détacher. Au niveau des scènes de batailles, le réalisateur met les plats dans les grands, avec une violence souvent percutante. Quant à la musique d'Hans Zimmer, elle oscille habillement entre tribal et mélancolie. Belle musique pour accompagner tous cela.
Un film de guerre différent et contemplatif, mais d'une beauté incroyable.