Cannes 2011 dans les grandes largeurs
A l'heure où je vous parles, l'édition 2011 du Festival de Cannes va se terminer dans quelques heures. L'occasion de reparler du meilleur et du pire. Niveau films, Cannes 2011 semble meilleure que la précédante, qui nous avait donné un lot de films chiants, nuls ou inintéressants. 4 films se détachent du lot de la compétition: Polisse de MaÏwenn, The Artist de Michel Hazanavicius, Melancholia de Lars von Trier et Drive de Nicolas Winding Refn. Le premier suit le quotidien d'une section de police s'occupant des affaires sur mineurs, avec son lot quotidien de tentative de viol, d'attouchements ou de violence. L'actrice-réalisatrice, à qui l'on doit les remarqués Pardonnez moi et Le bal des actrices, se met une nouvelle fois en scène, aux côtés de Joey Starr ou Nicolas Duvauchelle.
Le second est le nouveau film du trio Hazanavicius-Dujardin-Bejo. Un film muet et en noir et blanc risqué (les films muets sont clairement plus d'actualité), mais qui a ravi les spectateurs et la presse. Par ailleurs, le chien a remporté la Palme Dog (oui je sais le ridicule ne tue pas). Le troisième ayant eu de bonnes critiques sera surtout connu pour le dérapage de son réalisateur. Un film où Von Trier décrit une Terre prête à se faire engloutir par une planète nommé Melancholia (d'où le titre) et plus précisément du point de vue d'une famille, où l'on retrouve quand même Kirsten Dunst, Charlotte Gainsbourg, Kiefer Sutherland, Stellan et Alexander Skarsgard (père et fils), Charlotte Rampling, John Hurt et Udo Kier.
Et bien l'apocalypse semblait également dans la conférence de presse du film. Ce cher Lars Van Trier est tombé dans une spirale infernale, où il a dit comprendre Hitler, qu'il se croit nazi et qu'il n'aimait pas IsraËl. Etonnant pour quelqu'un dont la femme et les enfants sont de confession juive. Des propos qui n'ont absolument pas plu (en même temps, ça se comprend largement) et qui condamnera le cinéaste à ne plus pouvoir venir à Cannes pour présenter ses films. Dramatique pour un cinéaste palmé il y a 11 ans avec Dancer in the dark. Quant au dernier, il a réussi à étonner à 2 jours de la cloture. Il faut dire que Winding Refn n'est pas un manchot. Voire Valhalla Rising où il réussissait à faire un trip remarquable. Sans compter qu'il a révélé Mads Mikkelsen avec les Pusher.
Avec Drive, il conte l'histoire d'un cascadeur vivant dangereusement en roulant pour la mafia. Sauf que quand une affaire se passe mal, cette dernière va tout faire pour qu'il passe à la trappe. Un film d'action dit comme largement mémorable et un nouveau grand cru du cinéaste, qui va signer une nouvelle version du classique de Robert Louis Stevenson, Dr Jekyll et Mr Hyde. Pour le reste, ou on s'en foutra royalement ou alors les critiques seront entre le bon et le mauvais (Hara kiri dit moins excessif que les autres Miike; The Tree of Life dont certains n'ont strictement rien compris; le dernier Almodovar dit comme le meilleur de l'espagnol depuis En chair et en os pour Excessif alors que Première.fr dit totalement le contraire...).
L'autre mauvais côté de cette édition, c'est ces top models débarquant avec leurs robes à 1 million d'euros voire plus et qui se barrent une fois le tapis rouge fini. Comprenez qu'elles ne vont jamais voir les films. Moment très amusant également montré par le Petit Journal de Yann Barthès, Kanye West se retrouvant à Cannes avec une Mercedes décapotable, alors que l'on sait très bien qu'en plein festival, Cannes est bouchée comme pas possible. Du grand n'importe quoi seulement fait pour se montrer. Honteux. Pour ce qui est d'autour, France Télévision a bien fait le travail pour diffuser des films passés à Cannes, mais encore faudrait-il les passer aux bonnes heures. Parce que des films géniaux comme Persépolis, passé un dimanche à 23h, ça le fout un peu mal.
Quant aux Guignols, après Adjani se faisant tabasser par un gorille et Totof Lambert prenant Jeanne Moreau pour ET; c'est au tour de Jean Louis, le déboucheur d'huître des Petits Mouchoirs. Ainsi, les auteurs se sont attaqués à Star Wars, DSK (impossible de ne pas en parler) ou Des hommes et des dieux. Une véritable poilade. Par ailleurs, certains évènements n'ont pas eu le succès attendu comme La conquête ou Patter. Allez verdict ce soir.