Un politicien se fait assassiné lors d'un match de boxe. Un inspecteur de police présent dans la salle mène l'enquête à ses risques et périls...
En 1998, Brian De Palma revient avec Snake Eyes, polar n'ayant aucun rapport avec le film d'Abel Ferrara (connu surtout pour l'apparition de Madonna) au titre similaire. Il convoque un beau casting: Nicolas Cage, Gary Sinise (qui retournera pour le cinéaste dans son suivant, Mission to Mars), Carla Gugino, Kevin Dunn, John Heard et Luis Guzman (déjà vu dans L'impasse). Ce film est souvent considéré comme un navet, alors que ce n'est pas le cas. Certes ce n'est pas un chef d'oeuvre et loin de là, mais on atteint la nullité d'un Dahlia noir. A vrai dire, beaucoup connaissent le film que pour son soi-disant plan séquence. Si je dis ça, c'est parce que De Palma a utilisé le numérique pour nous faire croire que s'en est un. Un vrai tour de force, car si on ne le sait pas, il est fort probable de n'y voir que du feu. Bravo Brian!
Niveau mise en scène, comme je le disais, l'ami Brian n'a rien perdu de sa splendeur, accumulant quelques plans séquences mémorables (celui au dessus des chambres est très classe). En revanche, niveau scénario, c'est un peu bancal sur les bords. On a deux personnages: l'un flic ripoux sur les bords (Cage) et l'autre militaire un peu trop propre sur lui (Sinise). Peu à peu, les rôles vont légèrement s'échanger, Cage devenant tout à coup le grand des samaritains et Sinise le plus gros des enfoirés! A vrai dire, Snake Eyes est vraiment bon dans sa première heure, alignant les rebondissements et les fumisteries. Puis ça part un peu en couille, notamment en ce qui concernes l'aspect tempête, donnant lieu à des scènes inutiles, telle la journaliste se tapant les pires reportages possibles.
D'ailleurs inutile de dire que la tempête aura des répercussions sur le dénouement de l'affaire. Avouons le: c'est vraiment gros. Malgré cela et quelques autres aspects duu film (je vous laisse un peu de surprise), De Palma réussit à bien mener son film, notamment en mettant à l'épreuve le personnage de Cage. Comment peut-on prétendre connaître quelqu'un? Est ce qu'un ami peut-être un tueur? Que ferez vous dans ce cas là? L'acteur se révèle particulièrement convaincant, tout en gardant un aspect fantasque toujours amusant. Sinise également, mémorable en méchant copain. Carla Gugino, avec sa coupe blonde de départ (on pense évidemment à la Blonde Hitchcockienne, en rappelant que De Palma s'est largement inspiré des oeuvres du Maître du suspense dans ses premières oeuvres) puis sans perruque, dégage un charme fou. Et oui, Borat reste un grand romantique.
Un polar au scénario légèrement confus mais parvenant à rester divertissant.