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15 juillet 2011

Mozart par son plus grand ennemi

La vie de Wolfang Amadeus Mozart, le grand compositeur autrichien, racontée par son rival de toujours, Roberto Salieri.

1984. Le tchèque Milos Forman était déjà reconnu grâce à Vol au dessus d'un nid de coucou, qui lui avait valu l'Oscar du meilleur réalisateur parmi les nombreuses récompenses, ou la comédie musicale Hair avec ses chansons incontournables (que celui qui n'a jamais entendu Let the sunshine in en VO comme en VF lève le doigt!). Mais la reconnaissance ultime viendra avec Amadeus, adaptation d'une pièce sur Mozart dont il s'est empressé de trouver les droits après une représentation. L'occasion pour lui pour revenir à ses racines européennes. Le film finira avec pas moins de huit Oscars (meilleurs film, réalisateur, acteur pour F Murray Abraham, direction artistique, costumes, maquillage et son), le César du meilleur film étranger, quatre Golden Globes (meilleurs réalisateur, acteur dans un film dramatique pour Abraham, film dramatique et scénario pour Peter Shaffer) et quatre Baftas (meilleurs photographie, montage, maquillages et son).  

Une véritable unanimité, en sachant qu'il est classé dans le top 100 de l'American Film Institute (clairement peu fiable) et qu'il a fait plus de 4 millions d'entrées en France. Outre Abraham, on retrouve également Tom Hulce, Elizabeth Berridge et Jeffrey Jones (qui retrouvera les costumes chez Forman et Tim Burton). A l'époque très peu répandu (en dehors de l'incontournable Raging Bull de Scorsese), le genre biopic trouve ici l'une de ses références. On voit clairement le travail de recherche dès les premières minutes. Que ce soit au niveau des costumes et des décors, mais surtout au niveau de l'histoire. Si certains historiens ont pû relevé quelques erreurs comme le Requiem que Mozart ne finira jamais ou même sa commande jamais envisagé par Salieri; mais dans l'ensemble, il s'accorde à dire que c'est très réaliste.

Le film prend essentiellement le point de vue de Salieri, grand ennemi de Mozart qui n'a jamais sû imposer sa musique. En bref, si on le connaît, c'est uniquement grâce à sa rivalité avec l'autrichien virtuose. Ce dernier raconte alors le succès puis la déchéance de son ennemi, tout en examinant son propre parcours. Autant qu'on ne s'ennuie véritablement jamais devant cette oeuvre bourrée d'anecdotes croustillantes. Et cela malgré trois heures de métrage si l'on rajoute les vingt minutes du director's cut sortit en 2002. Cette dernière montre un Mozart plus alcoolisé suite à l'échec des Noces de Figaro, le fait qu'il dressait un chien avec du piano ou le striptease de Constance Mozart devant un Salieri particulièrement gêné. F.Murray Abraham, qui n'obtiendra plus de rôles pareils par la suite, est tout simplement splendide.

Tom Hulce. Warner Bros. France

Tout comme Tom Hulce dans le rôle de Mozart avec un rire particulièrement phénoménal. En même temps, il faut rappeler que le bonhomme était particulièrment farfelu voire excentrique. Malgré cela, il avait un indéniable génie. Les décors rendent bien hommage au Viennes du XVIIème siècle, bien qu'Amadeus fut tourné à Pragues, ville natale de Forman. D'habitude, rien que d'entendre de la musique classique (hormis les bandes originales des films), ça me donne envie de me sauver. Mais ici, tout comme pour le récent Black Swan de Darren Aronofsky, cela ne m'a pas dérangé et même aimé. Comme quoi la musique classique peut rendre apaisé un rocker comme moi. 

Une mémorable et passionnante biographie.

La critique d'Alice In Oliver:

Milos Forman est décidemment un réalisateur passionnant. C'est surtout un cinéaste passionné par les personnages qu'il porte à l'écran.
Et s'attaquer à Wolfgang Amadeus Mozart n'était pas chose aisée, loin de là ! Pourtant, encore une fois, Milos Forman accouche d'un chef d'oeuvre et d'un classique du cinéma, aux thématiques riches et complexes.

Pour cela, Milos Forman effectue des choix surprenants. Dès l'introduction du film, Milos Forman choisit de raconter la vie de Mozart du point de vue d'Antonio Salieri (F. Murray Abraham), un ancien grand compositeur italien de la Cour. Le vieil homme a décidé de faire sa confession.
En 1871, un jeune homme arrive à Vienne, précédé d'une flatteuse réputation. Wolfgang Amadeus Mozart devient rapidement le plus grand compositeur du moment. Réalisant la menace que représente pour lui ce surdoué arrogant dont il admire le génie, Salieri tente de l'évincer.

En vérité, Amadeus est l'adaptation d'une pièce de Peter Schaffer qui opposait déjà Antonio Salieri à Amadeus Mozart.
Amadeus n'est pas vraiment un biopic sur la vie du célèbre compositeur. Par exemple, Milos Forman n'évoque pas l'enfance de ce petit prodige.
Ici, le film retrace 10 ans de la vie d'Amadeus Mozart, de son arrivée à Vienne jusqu'à sa mort.

Certes, le film de Milos Forman respecte plus ou moins la réalité historique mais exagère un peu l'importance de Salieri.
Selon certaines théories, il semblerait que le compositeur italien ait empoisonné Mozart. Sur ce dernier point, Amadeus n'apporte pas vraiment de réponse même si Salieri se dit responsable de sa mort. 

C'est donc la mémoire de Salieri qui jaillit de toute cette histoire. Mais la mémoire de Salieri semble également évoquer celle des hommes.
Clairement, tout le monde se souvient des vieux airs joués par Mozart, là où la musique de Salieri n'évoque plus grand chose.
Dans Amadeus, il est donc question de la postérité, et plus largement, de l'immortalité.

Indéniablement, la musique de Mozart restera dans les mémoires et perdurera à travers les siècles. En un sens, Mozart est ce génie élu de Dieu, ce musicien prodige qui compose au service du divin.
Salieri se définit comme un compositeur médiocre, totalement dépassé par la capacité de Mozart à retranscrire sa musique en un seul jet.

D'une certaine façon, Mozart est décrit par Milos Forman comme une sorte de "Punk", de jeune prétentieux qui vient donner la leçon à tout le monde.
A son arrivée à Vienne, Mozart a 26 ans mais il en paraît 18. Ensuite, ce génie est décrit par Salieri comme une vulgaire nabot, arrogant, alcoolique, fêtard et pétomane. Pour Salieri, le comportement de ce prodige, élu par Dieu lui-même, est insupportable.

C'est ce qui conduira le compositeur italien à l'évincer. D'ailleurs, la musique de Mozart est incomprise non seulement par la Cour, et donc, le Roi en question, mais également par ses compères.
Vers la fin de sa vie, Salieri est le seul compositeur à assister discrètement à ses opéras, totalement emporté et conquis par la musique de ce génie.

Salieri est à la fois jaloux et fasciné par la musique divine de Mozart. D'un côté, il cherche à éliminer cet adversaire devenu trop dangereux.
De l'autre, il cherche à comprendre comment cet homme parvient à écrire une telle musique, celle qui vous transporte ailleurs et sur d'autres cieux.
Salieri est donc très ambivalent et le reconnaît lui-même: "Vous êtes le plus grand compositeur que j'ai jamais connu".
Salieri s'estime donc responsable de la mort de Mozart. En un sens, Salieri a tué la voix de Dieu. De ce fait, il apparaît alors comme le Saint-Patron des Médiocres. Un superbe film, porté par d'immenses acteurs, notamment Tom Hulce (Amadeus Mozart) et F. Murray Abraham (Antonio Salieri).

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Commentaires
A
immense film: rien à ajouter à ton commentaire
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S
Oeuvre gigantesque où Milos Forman se mue en un mixte Kubrick (méticulosité)-Fellini (son "Casanova") pour revisiter la vie d'un des plus grands génies de la musique. Mozart est ici un homme immature mais qui sait tout le talent qui l'habite, un jouisseur de la vie mais qui se meurt sans musique et sans reconnaissance. 19/20
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B
Pour ce qui est des photos,elles viennent ou de Allocine ou du net!
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I
Tiens, je vois qu'on a pris les même photos pour parler de ce film... C'est l'Everest, le Nirvana ou tout ce qu'on veut de grandiose. En tout cas Milos n'a pas fait un film "Minos"!!!
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B
Oui en effet.
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