La guerre des Boutons selon Yann Samuell

genre: comédie
année: 2011
durée: 1h50

l'histoire: 1960, dans un village du Sud de la France, une bande de garçons, menée par Lebrac, est en guerre contre  les enfants du village voisin. On se bat pour l'honneur et pour la fidélité. Et pour gagner, tous les moyens sont bons.

La critique d'Alice In Oliver:

On se demandait bien quel était l'intérêt de signer une nouvelle version de La Guerre des Boutons, le chef d'oeuvre d'Yves Robert.
D'autant plus que le film de Yann Samuell sort plus ou moins dans les mêmes temps que La Nouvelle Guerre des Boutons, cette fois-ci réalisée par Christophe Barratier. Ensuite, la première version peut se targuer d'appartenir aux grands classiques du cinéma français, en mélangeant habilement comédie et drame de l'enfance.

Passer après le film d'Yves Robert n'est donc pas chose aisée. En même temps, au regard de la léthargie du cinéma français actuel, difficile d'être véritablement exigeant. Au niveau du récit, La Guerre des Boutons version 2011 suit le même chemin que son modèle. On retrouve donc les principaux éléments, à savoir une guerre impitoyable entre deux bandes de gosses appartenant à deux villages voisins.
Pour le reste, Yann Samuell décide de jouer davantage la carte de la comédie.

Ici, peu ou prou de réflexion sur l'enfance et sur le difficile passage à l'âge adulte. Tout comme Yves Robert, le scénario se concentre essentiellement sur le personnage de Lebrac, un jeune gosse proche de l'adolescence.
C'est un petit rebelle, véritable cancre à l'école, mais pas si idiot qu'il en a l'air. Ce qui ne manque pas d'éveiller la curiosité de son instituteur.

La guerre déclarée ne concerne pas seulement les enfants, mais également les adultes des deux villages. A partir de là, Yann Samuell se permet quelques libertés à travers quelques gags qui parviennent au mieux à décrocher un rictus imbécile.
Pour le reste, les stars du film sont évidemment les gosses en présence, franchement très bons. Cependant, ce remake à la française n'apporte rien à son modèle.

Pire encore, il y perd en sincérité et en gravité. Yann Samuell se loupe essentiellement sur son héros principal, donc, Lebrac, le faisant passer d'un adolescent leader et insolent à une sorte de Monsieur Propre finalement assez ennuyeux.
Ici, pas d'exode, de drame ni de fatalité: des points essentiels qui faisaient en grande partie le charme voire la complexité du film d'Yves Robert.

Vous l'avez donc compris: sans être foncièrement nulle, cette Guerre des Boutons souffre de la comparaison avec son modèle, dont elle n'esquisse que vulgairement certains éléments, sans jamais aller plus loin.
Conclusion: cette nouvelle version est parfaitement inutile. Voilà qui est peu surprenant, et on revient donc logiquement à cette question légitime: à la base, pourquoi réaliser un tel remake ?

LA GUERRE DES BOUTONS : TEASER 2 'Les profs' Full HD

Comments

[selenie]

"Les choristes" est un bon film mais je ne vois rien de vraiment en plus comparé à cette adaptation certe peu fidèle mais audacieuse.

[Alice In Oliver]

une adaptation stérile, une sorte de sous "choristes", les chansons en moins. C'est déjà ça de pris, mais bon...

[selenie]

Yann samuel offre un film audacieux qui se démarque fortement du classique de Yves Robert. La morale est plus subtile et donnée avec plus d'humour que la version Barratier. Des dialogues plus savoureux et une très jolie fin pleine d'espoir font de ce film une jolie surprise malgré une adaptation pas très fidèle. 14/20

[borat8]

La question n'est pas pourquoi un tel remake mais pourquoi faire deux adaptations en même temps. Pareil pour Blanche Neige où les deux invraissemblantes adaptations sont rédigés par le même scénariste alors qu'ils sont concurrents. Réponses: parce que les producteurs sont des gamins prenant le même jouet et ne voulant pas le lâcher parce que chacun veut l'avoir.

[Alice In Oliver]

je reviens donc à la question de fin: pourquoi, mais pourquoi un tel remake ?