L'important est de ne jamais désespérer

6 octobre 2011

L'important est de ne jamais désespérer

genre: drame (interdit aux - 12 ans)
Année: 1978
durée: 2 heures

l'histoire: Billy Hayes est arrêté à Istambul pour avoir sur lui quelques grammes de haschisch. Condamné à perpétuité, il est enfermé dans des géôles d'une extrême inhumanité.

la critique d'Alice In Oliver:

Attention, film choc ! J'ai nommé Midnight Express, réalisé par Alan Parker en 1978. Ce drame est l'adaptation d'un roman de Billy Hayes, l'auteur revenant sur son histoire personnelle et son enfermement inhumain dans une prison en Turquie. Premier constat, le film d'Alan Parker est fidèle à l'oeuvre originale.
C'est aussi un film éprouvant qui est loin de faire l'unanimité pour les raisons que je vais évoquer dans ce billet.

Attention, SPOILERS ! Billy Hayes tente de faire passer quelques grammes de haschisch mais il est arrêté à l'aéroport d'Istambul.
La justice turque ne plaisante pas avec les trafiquants de drogue. Dans un premier temps, le jeune homme est condamné à quatre ans et demi de prison et effectue sa peine. Le taulard raconte alors son expérience sordide.

A ce sujet, le film délivre largement la marchandise, cherchant visiblement à choquer le public en présence. Billy Hayes connaît des conditions d'enfermement lamentables. Il doit faire face à un gardien-chef cruel et inhumain, n'hésitant pas à utiliser la torture pour se faire entendre.
Mais ce drame a une vraie connotation homosexuelle, certains prisonniers subissant des viols récurrents.

Ensuite, Billy Hayes n'est pas le seul taulard étranger dans les murs de cette prison d'Istambul. Deux autres compagnons européens cherchent à se faire la malle. L'un d'entre eux sera appréhendé et tabassé à mort.
Mais peu importe, les semaines et les mois passent, et Billy Hayes va pouvoir sortir de cet enfer rapidement.
Malheureusement, le jeune homme est jugé une nouvelle fois. Il est condamné à perpétuité. Pour lui, il n'existe plus aucun espoir.
Alan Parker se focalise alors sur la psychologie de son personnage principal, qui sombre alors dans la folie, voire le meurtre (la séquence de l'oeil arrachée est franchement horrible !).

Puis, viendra le silence. Billy Hayes s'enfermera dans un profond mutisme et sera incarcéré dans le compartiment des fous.
A travers l'histoire de ce petit trafiquant sans grande envergure, Alan Parker décrit une prison sordide et un véritable enfer.
A ce sujet, le réalisateur sombre parfois dans le film idéologiquement douteux, le propos manquant singulièrement de nuance.

Dans Midnight Express, les turcs sont présentés comme des êtres cruels, barbares et sadomasochistes. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder le second procès de Billy Hayes, le jeune homme insultant les turcs de porcs.
C'est aussi cela qui provoquera le scandale et la polémique. Un conseil, si vous avez un ami turc, évitez de lui montrer ce film...
Il risque de sauter de son siège (et avec juste raison...).

Après, il faut aussi prendre du recul. Certes, Midnight Express peut apparaître comme un drame profondément raciste.
Toutefois, on peut légitimement penser que la réalité de l’époque n’était pas très éloignée de ce qui est montré dans le film.
Ensuite, il ne faudrait pas oublier la qualité de la mise en scène, Alan Parker filmant caméra au poing le délabrement physique et psychologique d'un jeune homme rêvant d'espoir et de liberté.
En tout cas, Midnight Express reste un film éprouvant, justement interdit aux moins de 16 ans, et qui ne laissera personne indifférent.
Personnellement, pour toutes les raisons évoquées, je dois avouer que j'ai un peu de mal avec cette oeuvre, souvent excessive, mais sans aucun doute réaliste.

Midnight Express

Posté par Alice In Oliver à 14:00 - Commentaires […] - Permalien [#]