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Cine Borat
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17 novembre 2011

I'm not Orson Welles, i'm not Steven Spielberg, i'm fucking Kassovitz!

Les tournages difficiles ont été légion dans le cinéma mais certains figurent au palmarès. Que ce soit Apocalypse Now (Coppola essayera de se suicider plus d'une fois sans compter que sans le succès du film, il aurait dû rembourser de sa poche), une bonne partie des films de Terry Gilliam (on pense principalement à Lost In la Mancha, ce documentaire retraçant le tournage avorté de l'adaptation de Don Quichotte, qui aurait dû se faire encore cette année mais retardée à cause de manque d'argent), L'Enfer (autre film non-finalisé et qui aura droit à une certaine résurrection par le documentaire réalisé il y a deux ans, montrant les séquences possibles du film d'Henri-George Clouzot) ou Le 13ème guerrier (la remarquable édition BR grouille d'informations sur le bordel du tournage avec reshoots à volonté et un McT face à un Michael Crichton pas arriviste pour un rien). Babylon ADde Matthieu Kassovitz a lui aussi eu droit à un bordel digne de ce nom. Le problème étant que jusqu'à maintenant, le seul making of présenté était celui très retouché de la production et balancé dans les éditions de la Fox et Studio Canal.

Babylon A.D. sur CineMovies.fr

Il faudra attendre hier et la promotion de L'ordre et la morale pour que le réalisateur lui-même (ce serait le seul à avoir la copie) balance sur Dailymotion le réel making of du film, sobrement baptisé Fucking Kassovitz. Autant dire que le documentaire de François-Régis Jeanne est tout simplement redoutable. Il faut bien l'avouer: Babylon ADest franchement bouseux dans ses enjeux, incapable de délivrer ce qu'on attend d'un tel film et mal interprété (en dehors de la gracieuse Michelle Yeoh). Mais à la vue de ce documentaire d'environ 57 minutes, on comprend mieux le fiasco visible à l'écran. Il faut revenir en 2002 où Kasso et Eric Besnard commence à écrire le scénario. Le réalisateur, auréollé du succès des Rivières pourpres, est particulièrement ambitieux et pour adapter Maurice Dantec, il lui faut un certain budget que la France ne peut pas forcément lui donner. D'où la présence de la Fox à la production. Pendant ce temps, le frenchy a tourné le soporifique Gothika qui n'a pas si mal marché. 

Babylon A.D. sur CineMovies.fr Jusqu'ici tout va bien...

En 2006, Babylon AD est parti pour entrer en production avec pour casting Vin Diesel, Mélanie Thierry, Michelle Yeoh, Mark Strong, Jerôme Le Banner, Lambert Wilson ou encore Gérard Depardieu. Mais dès la première semaine, c'est le cafouillage. Les décorateurs n'ont clairement rien fait pour rendre vivante la chambre de Toorop (aka Diesel) et ils ne vont cesser de démontrer leur incompétence durant tout le tournage. Ainsi, des pauses multiples, aménagement de planning et directeur de production se sont succédés au point que le réalisateur perde son calme (voir la séquence des casques où les décorateurs ont clairement fait qu'à leur tête avec des casques n'ayant plus de rapport avec ce qui était convenu six mois plus tôt). Ce qui donne des retards à foison, des dépassements de budget et une sortie systématiquement retardée. Au bout d'un moment, on comprend mieux le reniement de Kasso même si le rendu final est toujours aussi merdique. Le making of ne diffuse pas toute la production mais le principal est présent.

Babylon A.D. sur CineMovies.fr Le nauffrage ne fait que commencer.

L'autre gros point d'orgue est Vin Diesel lui-même qui n'a jamais été aussi pénible en jouant les Will Smith de service. L'acteur n'en fait qu'à sa tête lui aussi, ne répétant jamais ses combats au point de les improviser à sa manière, soit en faisant 1/4 de ce qui lui été demandé. On le remarque par la séquence avec Le Banner où ce dernier se cassera des ligaments du genoux et surtout la baston en pleine rue. Cette dernière fait office de fin du documentaire et est digne des grands films catastrophes. Kasso se fera légèrement poussé vers la sortie par un réalisateur de seconde équipe, Diesel et les producteurs, avant que Melanie Thierry ne ramène son compatriote pour remettre les pendules à l'heure. Un passage racontée quasiment en temps réel par Antoine Charreyron, futur réalisateur de The Prodigies et assistant-réalisateur. Comme je le disais, tout n'est pas montré et on ne verra pas certaines personnes intervenir.

Diesel est logiquement évincé, mais aussi Strong, Charlotte Rampling, Wilson, notre Gégé national (que l'on voit se fendre la gueule le temps d'un instant) ou le producteur Alain Goldman. Ce qui est assez étonnant pour le dernier étant donné que le producteur américain est présent largement dans le documentaire. Seul Kasso, le producteur ricain, Thierry, Yeoh, le coordinateur des cascades (qui ne fera lui aussi pas grand chose de prévu) et Charreyron interviennent dans des apartés. On regrettera également que de nombreux passages en anglais ne soient pas sous-titrés car celui qui ne comprend pas la langue de Shakespeare risque d'être sur le carreau. Surtout que le documentaire est français. Mais dans l'ensemble, ce making of est impressionnant de part les faits aberrant qu'il raconte et preuve qu'Hollywood et les branleurs peuvent saboter un film, au point de le rendre imbouffable. 

 
FUCKING KASSOVITZ

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Commentaires
B
C'est vrai que Kasso a un peu trop ouvert sa gueule récemment mais j'aime bien son cinéma en général. En dehors de Gothika et Babylon AD.
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D
Pareil j'avais eu des échos du tournage, mais n'ai pas vu le film.<br /> <br /> De toutes manières, je n'aime pas du tout Kassovitz, c'est un petit prétentieux imbu de lui-même (voir ce qu'il avait ressorti sur le cinéma français et leurs réalisateurs), qui nous a fait un "caca nerveux" parce que "L'ordre et la morale" n'avait pas été primé.
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B
Regarde la vidéo sur l'article car c'est encore pire que ce que j'ai lu.
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A
non, pas vu le documentaire mais je connais les anecdotes qui entourent le tournage et la production du film
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B
Tu as vu le documentaire en plus de l'article?
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