Le plus violent fan de Beethoven
Alex est un délinquant s'en prenant à tout et tout le monde et notamment ses camarades. Sauf que sa vie va changer en allant en prison...
Après son Odyssée de l'Espace, Stanley Kubrick revenait en 1971 avec l'adaptation d'Orange mécanique d'après Anthony Burgess. Après l'avoir vu dans If, le britannique engage Malcolm McDowell qui allait devenir une star suite à ce film. Un rôle incontournable qui va parfois bifurquer sa carrière vers des films très violents et sexuels tel Caligula (qui est sorti récemment en BR chez M6 Vidéo) et quelques navets comme Les visiteurs en Amérique. Orange mécanique fera évidemment scandale tant par son fond que le caractère visuel à base de sexe et de violence. Kubrick aura d'ailleurs des menaces de mort et le fera retiré de l'affiche au Royaume Uni à cause de cela. Il restera le plus grand succès du cinéaste en France avec plus de 7 millions de spectateurs, loin devant certainement son plus accessible et d'ailleurs renié, à savoir Spartacus. Le film est d'ailleurs toujours interdit aux moins de 16 ans, ce qui est assez légitime.
Il n'a également pas vieilli et semble toujours aussi percutant de nos jours. La première partie présente notre personnage principal. Alex est un être violent, n'échappant à rien. Il s'en prend à ses amis, à un SDF (première séquence choc par ailleurs) et même aux femmes. C'est d'ailleurs à cause d'un viol qu'il sera embarqué par la police. Outre cela, Alex est un grand fan de Beethoven et surtout de sa Vème Symphonie. Commence la seconde partie beaucoup plus glauque. En effet, Alex va découvrir ce qu'il fait à ses victimes. En effet, des médecins vont essayer une méthode très percutante sur notre protagoniste, à savoir fixer ses yeux devant des atrocités sous du Beethoven! Une méthode frappadingue qui portera ses fruits vu que le coco ne supporte plus ni le sexe opposé, ni la violence. Un comble pour notre ami. D'ailleurs, la grande chose qu'a faites Kubrick c'est de rendre attachant Alex malgré sa méchanceté.
McDowell se révèle impressionnant en salopard de première, se faisant avoir par un système médical aussi percutants que les actes d'Axel. Il possède un don pour passer à différents stades de la folie. Vraissemblablement, les plus perverts dans l'histoire se sont bien les médecins essayant d'éradiquer le mal par le mal. Sauf que ce dernier même endormi finira toujours par réapparaître. Tel est le message de ce film visible le temps d'un instant durant un final très coquin. Kubrick emploie ici et pour la première fois la violence graphique avec non seulement l'ouverture, mais surtout les séquences du cinéma, la vengeance des opprimés ou le viol sur Singin' in the rain. Des scènes qui restent sur la rétine. La violence est à la fois physique et morale, d'où cet impact indéniable. Pour une fois que le CSA a bien fait les choses, on ne va pas s'en plaindre.
Un film implacable sur notre rapport avec la violence via un personnage détestable d'abord, puis compréhenssible.