IsraËl, années 50. Deux femmes se retrouvent alors que l'une est en vacances. L'autre, juive, va dévoiler son passé revenant à la Seconde Guerre Mondiale alors qu'elle était encore hollandaise...
Après six années d'absence et un Hollow man bâclé, Paul Verhoeven retrouve les plateaux de sa Hollande natale. Soit plus de vingt ans plus tard, le réalisateur étant parti pour les States avec le succès que l'on connaît. Le Hollandais Violent touche à un genre qu'il n'a jamais abordé réellement, le film de guerre qui plus est historique. Avec Black Book, Popol retrouvera le succès en tous cas au niveau national, le film étant sorti plus discrètement dans le reste du monde. Par la même occasion et comme certains Rutger Hauer, Jenifer Jason Leigh ou Casper Van Dien (moins glorieux celui-là), il révèla Carice van Houten qui ne tardera pas à se retrouver dans quelques films ricains mais pas vraiment les bons (Repo Men, Mensonges d'Etat où elle est coupée au montage, Valkyrie...). Vraissemblablement, la carrière hollywoodienne de l'actrice ne décolle pas. Elle incarne une juive hollandaise durant la Seconde Guerre Mondiale en essayant de survivre.
Après le massacre de sa famille, elle découvre un réseau de résistants qui l'embarqueront dans le milieu nazi. Pour ne pas paraître juive, elle n'hésitera pas à se teindre en blonde ainsi que de colorer son sexe. Le but étant clairement de ne pas se faire repérer par les nazis. Pour cela, notre héroÏne tisse des liens très charnels avec un haut gradé. Leur relation va réellement tourner à l'amour véritable et cela finira très mal. Pire, à la fin de la guerre, elle passera pour une traîtresse aux yeux de tous avec sa tête mise à prix et elle devra prouver son innocence. Verhoeven, qui a connu la guerre dans ses jeunes années, sait de quoi il parle. Tout en évoquant la tragédie de sa génération, il donne lieu à un portrait de femme forte impressionnant. Il s'agit probablement du dernier grand film de guerre abordant cette sinistre période de l'Histoire. Niveau reconstitution, les équipes décoratrices ont fait du beau boulot tant c'est réaliste.
Verhoeven se veut comme à son habitude: cru (le scénario, se basant sur des faits réels, est assez vicieux), violent (les morts pleuvent que ce soit nazis, resistants ou collabos) et coquin (l'héroÏne manipule l'agent dans le plus simple appareil). On ne change pas une technique qui gagne et le Hollandais Violent le sait bien. Le chemin vers la redemption sera rude pour Van Houten et les morts s'accumuleront autour d'elle. Il n'y a pas d'échappatoire: soit c'est elle, soit c'est eux qui trinquent et elle ne peut se fier à personne qu'elle. L'actrice se révèle particulièrement convaincante dans ce rôle bafouée à cause de certains de ses actes qui ont été pourtant nécessaire à la libération du pays. L'histoire se révèle passionnante de bout en bout et sans temps mort. Quand tout semble fini, Popaul nous frappe à coup de massue. Le massacre de la famille en est la preuve: alors qu'elle vient de la retrouver, Van Houten se révèle être la seule survivante.
Verhoeven signe un sacré dernier film (pour le moment), dénonçant les rouages de la guerre via le témoignage d'une resistante pugnace.
