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5 février 2017

Le massacre du dimanche

Chaque dimanche est une épreuve pour les Sharks. Une véritable déchéance pour ce club de football américain où se rajoute les problèmes d'égos entre joueurs mais aussi du staff...

L'Enfer du dimanche : affiche

Cinéaste en demi-teinte depuis plusieurs années (on mettra toutefois en avant le mal aimé Alexandre), Oliver Stone a toutefois une belle carrière derrière lui. Ce qui restera certainement son dernier chef d'oeuvre (à l'heure actuelle en tous cas) est L'enfer du dimanche (1999). Un film particulier car le réalisateur a eu énormément de problèmes à le réaliser. Dans un premier temps, le réalisateur travaille sur un premier traitement, avant d'incorporer celui de John Logan et d'enchaîner sur des réécritures afin de colmater tout. La NFL avait refusé de s'associer au film, impliquant des difficultés supplémentaires. Qui dit refus de la NFL, dit changements de noms des clubs et même du championnat, puisque rattachés à la ligue. C'est un peu comme si un réalisateur français voulait s'attaquer à la Ligue 1 et ne pouvait pas utiliser les noms de clubs comme le Paris Saint Germain ou l'Olympique de Marseille ou le titre Ligue 1. Le Superbowl est par exemple nommé ici la Pantheon Cup. Un problème en apparence, mais plus utile qu'on ne le croit, permettant à Stone d'avoir une totale liberté pour évoquer des sujets sensibles. Le réalisateur peut également sur un casting plein à craquer de têtes connues: Al Pacino, Cameron Diaz, Dennis Quaid, Jamie Foxx, LL Cool J, James Woods, Matthew Modine, Jim Brown, Aaron Eckhart, John C McGinley, Elizabeth Berkley, Lela Rochon, Lauren Holly et Charlton Heston. A noter qu'Oliver Stone incarne le commentateur des matchs et qu'il est doublé par George Eddy, ancien sportif et entraîneur et commentateur célèbre sur Canal +. 

l'enfer du dimanche

En soi, le film brasse beaucoup de sujets différents sur une durée assez spectaculaire mais finalement légitime. Près de trois heures dans le monde du football américain, sport dont les français connaissent en grande partie à cause du Superbowl et de l'impact de ce sport sur la culture américaine. Si vous n'avez jamais vu un match ou même cette fameuse finale, Any given sunday risque de vous être d'un grand secours pour vous aider à comprendre le fonctionnement de ce sport sur le terrain et tout ce qui en découle. Sponsors, célébrité des uns et des autres, joueurs capricieux, manager un peu trop impliquée sur le terrain, staff pas forcément en adéquation avec le coach, la drogue, l'alcool, prestations médiatiques, problèmes médicaux... L'enfer du dimanche évoque tous les travers du football américain, parfois comme s'il s'agissait d'une immense entreprise en perdition. Tous ces problèmes entraînent des complications sur le terrain, que ce soit les problèmes de staff ou ceux entre l'égos des joueurs. Tous les acteurs cités plus haut ont une place forte dans l'échiquier et des personnalités qui amènent le désordre dans cette équipe de football américain. Comme évoqué plus haut, il y a souvent des dualités entre différents domaines. L'entraîneur campé par Al Pacino est sans cesse remis à sa place par la manager jouée par Cameron Diaz. Celui qui s'occupe du terrain et celle qui doit s'occuper de l'aura médiatique du club. Deux visions différentes à laquelle se rajoute certains membres du staff se rattachant davantage aux côtés de la jeune héritière. 

 L'Enfer du dimanche : Photo

Al Pacino continue dans un registre un peu cabotin, mais en étant curieusement plus sobre. Quand il s'énerve, nous n'avons pas à faire à un énième resucé de Tony Montana qu'il offre parfois. Il joue un personnage à bout de nerfs qu'il ne faut pas chercher. Quant à Cameron Diaz, elle optait pour un virage sérieux plutôt bienvenu, changeant de la girl next door ou de la jolie fille à draguer qu'elle jouait beaucoup depuis The Mask (Chuck Russell, 1994). Elle est ici une véritable femme de poigne, capable de faire peur au plus baraqué des hommes. Au sein de l'équipe, il y a un affrontement conséquent entre les personnages de Jamie Foxx, Dennis Quaid et LL Cool J. Le premier est le rookie lancé en orbite beaucoup trop tôt, prenant la grosse tête et finissant par se mettre tout le monde à dos jusqu'à son entraîneur. Au passage, Oliver Stone nous offre un magnifique petit clip où l'ami Jamie (rappeur à ses heures) se fait un petit plaisir égocentrique avec jolies demoiselles en bikini. Le second est le vieux brisquard qui pense encore être dans le coup et voit que petit à petit il n'est plus la star du club. Un rôle qui va comme un gant à Dennis Quaid, dont la carrière s'apprêtait à devenir un véritable champ de mines. Quant au troisième, c'est la grande gueule qui perd sa popularité à cause du premier et essaye de lui mettre des bâtons dans les roues au bon moment. 

Puis il y a le troisième cas de divergence entre James Woods et Matthew Modine. Deux docteurs aux méthodes très différentes, l'un peu amateur de mensonges (Modine), l'autre prêt à tout pour faire jouer des footballeurs quitte à les envoyer à la morgue (Woods dans un rôle finalement assez proche de son propre caractère, un parfait connard en d'autres termes). Toutefois, on peut remarquer que vers la fin du film, Modine se prend également au jeu, devenant aussi crapuleux que son ancien supérieur. Il ne faut jamais longtemps pour que les âmes deviennent corrompues. Les commotions cérébrales dans le football américain ont été abordé récemment dans Concussion (Peter Landesman, 2015), mais peut être ici avec un peu plus de sarcasme. Il n'est pas étonnant que Stone, réalisateur critique envers les USA et ses institutions (la NFL en fait en quelques sortes partie), ait un regard aussi radical sur le milieu, tout en épousant le fonctionnement de ce sport. Stone se révèle particulièrement passionnant quand il s'attaque au jeu même, évoquant les règles de manière ludique comme les tactiques potentielles pour gagner. L'air de rien, le football américain est un sport où la stratégie a un rôle clé, au delà de l'aspect purement physique qui rapprocherait ce sport du rugby par exemple. A l'image d'un match en lui-même (souvent assez long, reposant sur des phases d'attaque entre deux publicités), Stone s'attarde sur quelques matchs cruciaux histoire de familiariser le neophyte. Une gageure d'un cinéaste qui veut faire comprendre un sport à travers le terrain et ses coulisses. Enfin, il termine son film sur un des plus beaux fuck du cinéma. 

cameron

Un grand et passionnant film sur le football américain, agrémenté de prestations remarquables.

 
L’enfer du dimanche - Bande Annonce FR


Article initialement publié le 21 décembre 2011.

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Commentaires
B
Oui! J'ai vu le Superbowl comme un moyen de retaper quatre articles. ;) J'avais autrefois un avis plus mitigé mais j'ai changé d'opinion. Vraiment un film fascinant et passionnant.
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L
Tu as remonté cet article car c'est le super bowl ce soir ? <br /> <br /> En tout cas tout comme toi j'avais beaucoup aimé ce film qui est un classique du genre !<br /> <br /> Merci pour cette piqure de rappel & bonne soirée
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S
Clairement une réussite, tous les ingrédients y sont... Il est aussi claire que Stone n'a pas fait mieux depuis ! 17/20
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B
Faut se bouger mon petit Koa merde!lol Certes je suis les trois quart devant un ordi ou la télé, mais je fais des exercices au niveau du corps en musclant les bras et les jambes. Et je me donne au maximum en sport. Mon sport de chevet c'est la natation. Pour le ménage idem. Certes je suis une faignasse mais quand je le fais ça peut prendre des heures tant je suis précis.
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K
moi, que ce soit dans n'importe quel sport, je suis une vraie burnasse ! <br /> Ah, faut me voir hein, c'est vraiment "Régis fait du sport" ! Même chose quand je fais le ménage...
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