Pour toi poupée, j'ai tout ce qui faut pour te régaler!

Pour le 1er avril, la rigolade est de mise et il n'y a pas à dire, on ne rira jamais assez des conneries d'Antoine de Caunes et José Garcia durant l'émission Nulle part ailleurs. De grands moments de poésie auquel nous avons eu droit entre 1990 et 1997. Voici donc une sorte d'hommage non seulement à l'émission dont Michel Denisot a largement repris la formule pour son Grand Journal mais surtout aux deux trublions de service, ainsi que Philippe Gildas le présentateur. Commençons avec du très lourd avec Gilles Gropaquet. Un chanteur (De Caunes) se vantant d'être le Barry White français et pas particulièrement aidé par ses deux testicules, dont l'augmentation fulgurante viendrait d'une injection d'hormones d'éléphants! Sans compter une voix grave qui ferait peur au pauvre Barry. Il est accompagné d'une réplique d'Yvette Horner (oui, l'accordéoniste parrainée Gauthier) particulièrement redoutable.

Dans ce rôle improbable, Garcia se révèle toujours d'un naturel à toute épreuve, ce qui n'est pas le cas de De Caunes qui n'arrive pas à se retenir. Un cas qui n'est pas nouveau et rajoutant un peu plus à l'hilarité de la situation. De plus, De Caunes ressemble plus à une représentation des Bee Gees que de Barry White et Garcia nous refait le coup des poses de sourcils rappelant un certain passage avec un certain Richard Juire (on y reviendra)! Gilles n'est pas avare en vanne sur sa sexualité ("pour l'instant, les femmes ne m'envoient pas leur clefs et leur adresses comme à lui. En me voyant, elles se font plutôt rajouter un verrou!"), sa partenaire ("pour le zodiaque, je ne sais pas mais pour le calendrier chinois, ça se voit tout de suite. Toi, tu es raie, ascendant morue!") et n'hésite pas à donner lieu à une chanson en voie de devenir mythique (J'ai tout ce qu'il faut pour te régaler!).

Continuons dans ces eaux légèrement sexuées pour aborder les aventures de Toub et Refool. Une occasion comme une autre de se foutre de la gueule du Difool de la radio Skyrock et ses conseils sur la sexualité particulièrement graveleux. Autant dire que vous allez aimé les fleurs! De Caunes incarne le médecin et Garcia le présentateur dont le micro a peur à cause de son haleine, animateurs sur Foune Radio. Ce qui donne deux sketchs absolument croustillants où par moments, on retrouve les voix des Guignols concoctées pour Alain de Greef et Johnny Hallyday. Le premier est évidemment unique en son genre avec ses grognements cultes et le second a un petit différent avec son ami d'un soir Tennessee ("alors Tennessee, je croyais que j'étais le seul ce soir, tu vas me le payer!"). Les deux sketches s'avèrent irrésistibles, De Caunes ne cessant de remuer la semoule (façon de parler évidemment) avec des allusions envers la sexualité de notre belle jeunesse.

"Il n'est pas sale" de parler sexualité sur Nulle part ailleurs, Garcia donne lieu à des passages en dessous de la ceinture mais terribles ("Coolos Dionisos! J'te dis pas l'os qu'il avait! Un tibia de girafe!", "C'est quoi ton problème? Tu sus au lit?!", "et ton copain va vraiment t'éclater à donf!"), sous oublier les allusions à des cartes de France. Quant à De Caunes, il se fout de De Greef à base de "pollution nocturne", des femmes ("une fois par mois, le corps de sa partenaire change pendant quelques temps. C'est naturel, penses aux fleurs. Elle fâne et puis elles fleurissent à nouveau!"), de l'érection ("les corps caverneux se gorgent de sang et le pénis peut alors doubler ou tripler de volume au point d'atteindre quarante ou cinquante centimètres! C'est très très beau. Pense aux fleurs!"). Bref du collector en barre et dans tous les sens du terme.

Voici maintenant l'une des plus grosses frayeurs de José Garcia. Le pauvre ainsi que De Caunes se retrouvent en moines devant Frédéric Dard, auteur des San Antonio. Mais le sketch devient réellement drôle à partir de la première minute. A ce moment-là, Garcia commence par ouvrir une bouteille de ce qui est censé contenir de l'eau. Sauf que De Caunes, filou comme il l'est, ne lui avait pas dit. Le pauvre Garcia manque de s'étouffer tant c'est fort! Le pauvre ne supportant pas du tout l'eau de vie donne lieu à des fous-rires particulièrement incontrôlables. Si on se réfère au sketch qui devait avoir lieu, il est un peu bâclé mais impossible de ne pas rire. De plus, dans son desespoir, le comique donne lieu à une réplique tordante: "Une gorgée de ça et Dieu c'est Jean-Pierre Elkabbach! Il te parle dans l'oreillette, t'as l'impression que t'es Charlton Heston!"

L'autre est indéniablement un des passages les plus célèbres de Nulle part ailleurs à Cannes. Pas de doute que vous vous souviendrez encore longtemps de Simone! Gildas accueille Naomie Campbell et peu avant c'était Sharon Stone. Garcia arrive par une barque déjà attachée (!) avant de se casser involontairement la gueule! Le pauvre doit faire le service après-vente et finir le travail. Simone Clone est une admiratrice de Sharon Stone (son fan-club s'appelle Castor surprise!) et indéniablement pour elle, Mort ou vif est l'occasion de montrer que c'est elle qui porte la culotte. L'occasion pour Canal de sortir le panneau "Simone t'es bonne" également (technique également utilisée avec Richard Borhinger qui n'a absolument pas aimé!). Un grand moment de solitude pour Garcia, un grand moment d'humour pour nous.

Dans leur élan, De Caunes et Garcia se sont moqués de certains phénomènes de société. C'est le cas d'Hélène et les garçons qui s'en prend plein la tronche. Gislaine Golle (De Caunes) est une fan indéniable d'Hélène et a adoré La Haine de Matthieu Kassovitz. Autant dire que c'est de sa mère. L'occasion de se foutre de la gueule du programme d'AB Production. Bon en même temps, ils l'ont bien cherché. Via des jeux de mots tordants ("on a fait un pique-nique sa mère!"), De Caunes s'en donne à coeur joie sans compter les chansons débiles. Arrive alors l'autre ahurie, fan de Béatrice Dalle. Une caricature formidable de l'actrice aux dents très visibles et machouilleuse de chewing-gum. Une tarte n'est jamais loin. Et comme Kasso n'a pas pris Béatrice dans ses films suivants, il aura droit à un coup de boule.

Pareil pour Michael Jackson devant être interviewé par Canal suite à quelques affaires d'attouchements. L'occasion de donner lieu au sosie number one de Michael et son équivalent de femme, fille française d'Elvis. En effet, sa mère a eu une révélation tel Marie avec Dieu. Michel Jaxon (De Caunes) est un être étrange. Ainsi, il a un caisson à oxygène, va subir une opération parce qu'"elle est petite, petite" et au lit, il est mauvais. Quant à la fille d'Elvis, il se trouve qu'elle a par moments des excès venant de son père. Ainsi, pour finir ses phrases, elle donne lieu à des élants elvisien pour le moins inédits. Dans ce rôle, Garcia excelle une nouvelle fois avec un certain charisme. Quant à De Caunes, il est blanc comme un cachet d'aspirine et on dirait presque un vampire. Un peu comme le pauvre Michael des années avant sa mort.

Et pour finir cette première sélection, il était inévitable de ne pas partir en beauté. Ainsi, voici nos deux hurluberlus dans la peau de Richard Juire et Sandrine Troforte, les membres du fan-club de l'acteur monolythique du visage et de Cindy Crawford. Si De Caunes est excellent, Garcia, lui, est à se pisser dessus. Il faut voir le coco en train de faire des postures faciales indéniables, au point de couper le sifflet de son accolyte. Bref, l'intérêt est pour Garcia quasiment uniquement, le bonhomme étant clairement irrésistible. Sans compter ses pics sur Christine Bravo ("long nez pointu") et Thierry Ardisson ("gros popotin"), au boudhisme ("comme on dit au club: oui au Boudha, non au boudin!"); quand De Caunes ne s'attaque pas Gere ("comme Richard, j'ai une toute petite bite!"). Quand Gildas s'attaque à "la grosse", elle donne lieu à un regard qui tue. Voilà un duo totalement cultissime et dont on ne se lasse pas de leur frasques.

de caunes et garcia par marilyn59

Comments

[borat8]

De ceux présents ici, je préfère Toub et Refoul et Gilles Gropaquet. De grands moments de poésie.

[alice in oliver]

c'était la bonne vieille époque de Canal plus ! Perso, je garde une affection particulière pour le sketch où Garcia boit de l'eau de vie malgré lui

[borat8]

Surtout que ce ne sont pas les sketchs à mourir de rires qui manquent. En sachant que cet hommage continue jusqu'à mardi.

[ideyvonne]

Merci borat pour ce moment fort en rigolade! Même si je ne suis pas trop nostalgique en général, là, je medis que c'est dommage qu'ils ont arrêté.

ALLEZ QUOI LES GARS, REVENEZ!!!

[borat8]

Oui c'est clair bien que certains de ses programmes sont mémorables (Le petit journal, Les guignols et Bref). Je ne savais pas pour le Doc et Difool mais à vrai dire je ne suis pas étonné!lol En tous cas, pensons aux fleurs car ce n'est pas sale!