Stone reprend de la drogue

Comme je le dis quasiment à chaque fois que j'aborde un film d'Oliver Stone, le mec s'est considérablement relâché depuis une bonne décennie. L'enfer du dimanche était excellent il faut bien l'avouer mais il manquait la hargne de l'ami Stone. A vrai dire, sa dernière oeuvre subversive par excellence est Tueurs nés qui a aujourd'hui mon âge. Depuis 1999, Stone n'a non seulement pas étonné son public mais en plus, il semble avoir perdu ce qui faisait son style: être effronté. Dans les années 80, il avait tapé sur la Guerre du Vietnam avec deux films engagés (Platoon et Né un 4 Juillet, ainsi que Entre ciel et terre que je n'ai pas vu); puis sur l'assassinat de JFK après s'être attaqué à un portrait personnel de Jim Morrison (The Doors) et ainsi le portrait au vitriol d'une télévision avare de chair fraiche (Tueurs nés). Dans la dernière décennie, le cinéaste nous a signé un des pires péplums récents selon les critiques et le public (Alexandre), une chiure opportuniste et sans mordant (World Trade Center qui perdra face à un Vol 93 moins cher et plus percutant), un biopic déjà oublié malgré un sujet corrosif (W) et une suite d'un de ses classiques à côté de la plaque (Wall Street 2).

Son nouveau film, Savages, va peut être changer la donne. Pour l'occasion, le réalisateur s'offre un beau casting: Taylor Kitsch (le très mitigé John Carter qui a ici coupé ses cheveux comme pour le nauséabond Battlefield qui sort mercredi), Aaron Johnson (le mythique botteur de cul de Kick Ass), Blake Lively (l'actrice de Gossip Girl qui commence de plus en plus à s'émanciper de cette série teen), Benicio Del Toro, Salma Hayek, John Travolta; ainsi qu'Uma Thruman et Emile Hirsh que l'on ne voit pas une seule seconde dans la bande-annonce ici présente. Elle commence par les dires d'une Blake Lively incertaine quant à sa fin. Elle nous présente ses bien-aimés Kitsch et Johnson, deux dealers d'une marijuana particulièrement juteuse et face à un cartel de la drogue voulant s'associer à eux. Le problème vient que nos camarades ne veulent pas s'associer et pour les punir, le cartel enlève Lively et demande que la totalité des gains gagné par nos cocos leur soit rendu.

Sauf que nos cocos ne vont pas aimer la technique et compte bien dézinguer le cartel petit à petit. Que ce soit par un Travolta aussi bien chez les flics qu'avec le cartel et qui finira aussi mal que dans Pulp Fiction; ou quelques virées chez les mexicains à base de bazooka et autres joyeusetés. Au niveau de la mise en scène, Stone semble revenu à des effets plus expérimentaux tels que dans Tueurs nés, donnant un côté assez cru à l'ensemble. Pour revenir à Travolta, son assassinat se révèle aussi brutal qu'étonnant. Je ne suis pas fan de Travolta, mais son rôle semble vraiment léger. En revanche, Kitsch semble enfin trouver chaussure à son pied et étonne. Johnson lui pas vraiment, étant donné qu'on avait déjà pu voir la marchandise dans le film de Matthew Vaughn. Del Toro quant à lui s'annonce particulièrement vicieux et donc loin de son rôle dans Traffic, autre film parlant de drogue. Pas de doute qu'il va y avoir quelques turbulences avec Miss Lively.

Néanmoins, ne soyons pas hâtif, Stone pouvant finalement tourner sa veste en cours de route même avec un bon sujet. Savages sortira en août prochain en France mais sans réelle date.

Comments

[borat8]

Oui on peut dire ça, même si je me rapprocherais plutôt du style de Stone à l'époque de Tueurs nés et même dans le début de The Doors avec Kilmer vagabondant sur les routes sous le cagnard.

[2flicsamiami]

Ca à l'air sympa effectivement. On croirait du Tony Scott.

[alice in oliver]

perso, j'ai beaucoup aimé Tueurs nés !

[borat8]

Depuis 99, quoi!lol Je vais aller voir.

[koamae]

hum... Oliver Stone, c'est comme le père Noël: ça fait un bail que je n'y crois plus...

Mais bon, il peut y avoir un miracle, sait-on jamais ! :)



Nouvelle chro sur mon blog ciné Borat, d'un film qui t'intéresses me semble-t-il !