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Cine Borat
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13 avril 2012

Jeu de massacre

battle-royale

genre: science fiction (interdit aux - 16 ans)
année: 2000
durée: 1h55

l'histoire: Dans un avenir proche, les élèves du collège Shiroiwa ont été amenés sur une île déserte par l'armée. Leur ancien Professeur, Monsieur Kitano leur annonce qu'ils vont participer à un jeu de massacre dont la règle consiste à s'entretuer. Seul le dernier des survivants pourra regagner son foyer.

la critique d'Alice In Oliver:

En vérité, Battle Royale, réalisé par Kinji Fukasaku en 2001, est l'adaptation d'un roman mais sera décliné par la suite sous forme de manga.
Pour les fans du cinéma asiatique, Battle Royale est un film culte et constitue une référence dans le genre anticipation.
Battle Royale est aussi un film qui provoquera un petit scandale et une certaine polémique sur la Toile.

Sur la forme, Battle Royale est un film ultra violent, nihiliste et terriblement cynique. Il s'agit d'un brûlot contre une société japonaise en perte totale de valeurs. Avec ce long-métrage anticonformiste, Kinji Kukasaku oppose sans cesse les adultes aux adolescents. C'est une sorte de version moderne des Révoltés de l'An 2000, l'action se déroulant également sur une île déserte, et appelée à devenir le futur tombeau de quelques collégiens.

battle-royale-04

Attention, SPOILERS ! Dans un avenir proche, les élèves d'un collège sélectionné au hasard sont amenés sur une île.
Leur ancien professeur, Monsieur Kitano, leur annonce qu'ils vont participer à un jeu: Battle Royale. Le but ? Ils doivent tous s'entretuer jusqu'au dernier.
Seul le dernier survivant sera libre et pourra rentrer chez lui.

Les élèves n'ont aucune alternative. L'armée a disposé un collier électronique autour de leur cou. L'objet peut donc exploser si les participants ne respectent pas certaines conditions. 40 élèves sont donc engagés dans un combat meurtrier.
Toutefois, Battle Royale se concentre sur deux personnages principaux: Shûya et Noruko. Les hostilités se mettent rapidement en place.

Battle-Royale-_-photo-2

A ce sujet, le film a une vraie dimension sexuelle. Par exemple, les filles sont soit des jeunes vierges timides et peu entreprenantes, soit de vraies obsédées peu farouches et évidemment perverses. Au niveau de la mise en scène, Battle Royale ressemble donc à un manga pessimiste, noir et austère.
Encore une fois, Battle Royale oppose sans cesse les adultes aux adolescents.

Visiblement, les générations n'arrivent pas à se comprendre. Dans le film, l'adulte est incarné par Takeshi Kitano, qui a abandonné tout espoir envers la jeunesse. Paradoxalement, les adolescents ne trouvent plus en l'adulte un symbole de repères. Certes, le jeu de massacre est particulièrement cruel et éprouvant.
Toutefois, la société japonaise est encore plus austère. C'est le grand message du film.

battle-royale-photo-1

Finalement, ce survival meurtrier n'est pas l'épreuve la plus difficile. Pour le gagnant du jeu, il devra par la suite affronter une société asiatique qui a rejeté sa jeunesse, son éducation et ses propres valeurs.
Kinji Fukasaku brosse donc le portrait d'un pays malade, à la dérive et gangréné par la violence.

Oui, Battle Royale est donc un film qui dérange puisqu'il caricature son propos à l'extrême sans jamais céder à la facilité.
Seul petit regret: les acteurs sont réellement mauvais. C'est vraiment dommage. Toutefois, l'excellent Takeshi Kitano sort du lot et délivre une interprétation tout en finesse, passant du professeur psychopathe au père sensible et envahi par les regrets.

La critique de Borat

Alors que l'adaptation de son plagiat, à savoir Hunger Games (on peut parler clairement de plagiat vu que l'intrigue est quasiment la même et qu'il est paru neuf ans après la publication de l'original), fait un carton; évoquons plutôt celui qu'il copie, Battle Royale. L'adaptation d'un roman réalisée par Kinji Fakasaku, réalisateur en fin de carrière et dont ce sera le dernier cru tourné entièrement (il tournera une partie de la suite avant de mourir, laissant la place à son fils Kenta). Distribué en France dans une certaine indifférence (diffusé un an après sa sortie au Japon, dans peu de salles et en pleine période de noël!), Battle Royale a néanmoins fait scandale de part sa violence non-censurée et ce qu'il montre. L'interdiction aux moins de 16 ans n'est donc pas ici pour rien surtout que la violence se trouve parfois cartoonesque au possible. On le voit notamment dans certaines exécutions pour le moins ironique comme ce prédateur sexuel devenant soudain une cible à cause d'une simple eraflure sur un visage. Le monde de Battle Royale s'avère très réaliste voire réalisable.

La société japonaise (mais autant dire que cela peut être l'américaine ou la française) est en pleine inflation. La jeunesse ne croit plus à l'institution et surtout aux adultes. Pour cela, ces derniers n'ont rien d'autre à faire que de les faire s'entretuer dans un match à mort sadique où chacun a une arme aussi improbable soit-elle (certains ont des couteaux quand d'autres ont des mitraillettes). Takeshi Kitano symbolise ces adultes en pleine incompréhension et n'ayant que le recours à la force pour se faire respecter. Un rôle qui sied bien à Beat Takeshi, un homme perdant ses repaires à l'image de ses jeunes n'ayant pour seul but que de tuer. Nous suivons donc les personnages en temps réel, les victimes apparaissant sur l'écran comme dans un vulgaire show de téléréalité. En d'autres termes, c'est chacun pour sa pomme et l'entraide va s'avérer rare. Si deux groupes semblent être soudés, tout les autres ne vont cesser de s'entre-déchirer.

La plupart des meurtres sont dues à des rivalités et notamment au niveau des femmes. Clairement les rancoeurs au sujet de conquêtes refont surface et donneront lieu à quelques massacres. C'est le cas du bordel généré dans la maison où quelques filles se tueront une par une suite à un empoisonnement. Une vraie tuerie. Le ton se veut dramatique et ne fait pas de cadeau. Les pires ne finiront pas par gagner et ceux qui le ferront finiront dans un indifférence totale. A l'image de ce candidat volontaire s'aidant du couple majeur devant revenir pour éviter un quotidien morose et une opinion publique moralisatrice. On regrettera néanmoins que les acteurs en présence, en dehors de Beat Takeshi, s'avèrent pour le moins caricaturaux et à des top-models en puissance. Pas étonnant diront certains mais un film pareil aurait mérité de meilleurs acteurs. Bref, Battle Royale fait ce que ne fera jamais les Hunger Games, à savoir un produit dénonciateur d'une politique anti-jeunesse et non formaté pour djeuns.

Un film d'anticipation pas si lointain et particulièrement virulent dans sa violence.


Battle Royale Film version director's cut

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Commentaires
B
Certes le film se base au Japon mais ce genre de système réactionnaire peut se faire dans n'importe quel pays. C'est en cela que le film fait peur.
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F
Moi il m'avait pas mal chambouler franchement quand je l'avais vu, mais c'est clairement jouissif, un critique particulierement acerbe
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B
En plus ce n'est pas en 3D...
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A
en même temps, je ne crache pas dessus. Si j'ai l'occasion de le voir, pourquoi pas...
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B
Dont celle de Mad. Moi j'ai bien aimé, l'esprit Canal est toujours plaisant (Chabat fait même référence à La cité de la peur) et le Marsupilami est plutôt bien animé même si je trouve qu'il fait trop kawai donc asiatique.
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