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Cine Borat
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13 mai 2013

Just a perfect day...

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genre: drame (interdit aux - 16 ans) 
année: 1996
durée: 1h35

l'histoire: Les aventures tragi-comiques de Mark Renton, junkie d'Edimbourg, qui va tenter de se séparer de sa bande de copains, losers, voleurs, psychopathes et menteurs.

la critique d'Alice In Oliver:

En vérité, Trainspotting, réalisé par Danny Boyle en 1996, est l'adaptation d'un roman éponyme écrit par Irvine Welsh.
C'est aussi ce drame qui propulsera la carrière d'Ewan McGregor. En dehors de ce dernier, le film réunit également Robert Carlyle, Ewen Bremmer, Jonny Lee Miller, Kevin McKidd, Kelly McDonald et Peter Mullan.

A noter que Trainspotting sera présenté hors compétition au Festival de Cannes et choquera largement son audimat.
Aujourd'hui, Trainspotting peut se targuer d'appartenir aux films cultes. L'écriture du film commence dès 1994.
Ewan McGregor est déjà pressenti pour incarner le personnage principal, Mark Renton.

Trainspotting : Photo

L'acteur lit alors de nombreux ouvrages sur la drogue et l'addiction au crack. C'est d'ailleurs le principal sujet du film, à savoir la peinture d'une jeune génération qui se noie dans l'héroïne. L'action du film se déroule à Edimbourg.
Danny Boyle brosse alors le portrait d'une société sans espoir, la drogue étant également un moyen d'échapper à quotidien sans avenir.

C'est le cas de Mark Renton, un jeune drogué qui traîne avec une bande de copains complètement déjantés.
Trainspotting se concentre alors sur leurs aventures tragi-comiques. Au niveau de sa tonalité, Trainspotting oscille sans cesse entre l'hilarité (le personnage de Spud assure les gags presque à lui tout seul) et film noir.

Trainspotting : Photo

Sur ce dernier point, Danny Boyle n'hésite pas à nous faire partager les trips et les hallucinations de ses personnages, alternant les moments speed (l'entretien professionnel de Spud) et les séquences malsaines (Mark se noyant dans la cuvette d'une W.C. ou encore le passage relatant la mort d'un nourrisson).
Danny Boyle peut alors s'appuyer sur un casting de qualité et des protagonistes variés. De toute cette bande de losers, seul Mark semble avoir un avenir.

Le plus inquiétant d'entre eux étant Franco Begbie (Robert Carlyle), un psychopathe n'hésitant pas à employer les poings pour se faire entendre.
Enfin, la grande force de Trainspotting repose aussi sur sa bande originale très rock et un peu techno, qui vient renforcer cette impression de malaise et de désespoir: Iggy Pop (Lust for life, the Passenger), Lou Reed (Perfect Day), Primal Scream, Sleeper, Blur, New Order, Pulp, Joy Division, David Bowie et Underworld font partie des hostilités.

Trainspotting : Photo

Cette bande son participera également au grand succès du film. En résumé, Trainspotting est à la fois un choc visuel et sonore.
Toutefois, attention ! Le film contient tout de même quelques séquences très violentes et est logiquement interdit aux moins de 16 ans.
En tout cas, Trainspotting reste à ce jour le chef d'oeuvre absolu de Danny Boyle et l'un des meilleurs films sur un sujet aussi délicat.

La critique de Borat

Danny Boyle est un réalisateur à la filmographie singulière et particulièrement touche à tout. Un réalisateur avec ses très bons films et ses ratés. Depuis son premier film (Petits meurtres entre amis, 1994), il divise régulièrement le public et ce même sur ses films les plus forts. On pense à 28 jours plus tard (2002) loin de faire autant l'unanimité qu'il semble avoir, certains comme votre interlocuteur préférant même sa suite 28 semaines plus tard (Juan Carlos Fresnadillo, 2007). Encore aujourd'hui, Trainspotting (1996) reste une de ses oeuvres les plus appréciées au point qu'il en fera une suite en 2017. Le film s'inspire d'un roman d'Irvine Welsh (1993) et le projet d'une adaptation ne se fait pas attendre. Andrew MacDonald le produit, Boyle la réalise et John Hodge la scénarise. Le casting se forme assez rapidement et peut compter sur Ewan McGregor (qui a déjà joué dans le précédent film de Boyle), Ewen Bremner (qui avait joué Renton dans l'adaptation théâtrale), Jonny Lee Miller, Robert Carlyle, Kevin McKidd (pas là pour le photocall puisqu'il était en vacances !), Kelly Macdonald, Peter Mullan, James Cosmo et même l'auteur lui-même en dealer de suppositoire. Trainspotting est rapidement devenu un phénomène, parvenant à devenir populaire alors que les restrictions auraient pu l'empêcher de trouver un certain public (il est très rare de voir un film faire plus d'1 million d'entrées avec une interdiction aux moins de 16 ans en France).

Trainspotting : Photo

De plus, sa bande-originale alliant Iggy Pop (Lust for life en ouverture, autant dire que l'on s'en souvient) et Lou Reed (Just a perfect day, chanson évoquant la drogue ce qui est totalement raccord au film) sera un vrai succès de vente, permettant encore aujourd'hui de se souvenir du film. Ce qui n'exclue pas quelques morceaux bien de leur époque, la séquence "Londres" nous donnant un aperçu bien dance des 90's. Autant dire que le coup de vieux est toujours brusque en se souvenant de cette période musicale en particulier, même à travers un film. Le film se traduit par trois thématiques: les amis, la drogue et le portrait social exposé par Boyle sur la jeunesse écossaise. Dans un premier temps, Boyle nous présente ses personnages tous plus particuliers les uns des autres. Renton (McGregor) essaye désespèrement de décrocher de l'héroïne et accessoirement trouve l'amour avec une fille de quinze ans (Macdonald). Spud (Bremner) est peut être plus addict que Renton. Un gars pas très futé mais terriblement attachant, dont ses mésaventures chez les parents de sa copine risquent encore de faire tâche (séquence drôlatique des draps et on peut dire qu'ils s'en souviennent). Sick Boy (Lee Miller) vit dans l'ambition de ressembler éternellement à l'ami Sean Connery, se sapant comme James Bond dans Goldfinger (comique vu que l'acteur est en fait le petit-fils de Bernard Lee, premier M de la saga).

Trainspotting : Photo

Du petit groupe, les seuls qui ne touchent pas à la drogue sont Tommy (McKidd) et surtout Franco (Carlyle). Le premier est un joyeux luron prenant son pied avec sa copine en baisant, tout en laissant une vidéo de leurs ébats en fond sonore. Le second est un parfait dégénéré imprévisible qui irait jusqu'à tuer si on ne l'arrêtait pas. Dans ce rôle de ravagé de la cafetière, Carlyle s'avère absolument pertinent. Son regard plein de hargne subjugue plus d'une fois, au point que l'on ne s'attend pas toujours à voir une telle fureur. Le film se présente en premier lieu comme un film de potes avec la vie sentimentale de chacun, la drogue et les amitiés qui se dispercent avec le temps. Boyle pose un regard déjà fort mélancolique sur ses personnages, notamment à travers Renton qui est aussi la voix-off du film. Sa vision change avec le temps, les regrets apparaissent (le personnage est responsable de l'agonie de Tommy, au point d'arriver trop tard) et les désillusions aussi. Ensuite, on ne peut que rire devant des dialogues voués à passer au cinéma. La conversation entre le dealer et Renton en est la preuve: "C'est meilleur que d'en prendre une dans le cul! Il n'y a pas une seule queue qui peut soutenir la comparaison! (...) -Vu l'effet que ça me fait, autant me les foutre au cul!". Les quelques scénettes entre Renton et Diane sont également assez savoureuses et dignes d'un roman-feuilleton: "Comment tu t'appelle? -Diane. -Et tu vas où comme ça? -Je rentre chez moi. -Et c'est où chez toi? -A l'endroit où j'habite! -Super!" et "Toi t'es là à longueur de journée à être obsédé par l'héro et par Ziggy Pop! -Iggy Pop. -Peu importe il est mort de toutes façons!".

Trainspotting : Photo

Ensuite, Boyle accumule les scènes potentiellement cultes. Outre le passage des draps,celui de la vidéo de football est pour le moins jubilatoire et génialement embarassant. Mais Boyle n'oublie pas la troisième thématique. Si le film mixe assez bien le film de potes et la drogue, c'est pour mieux aborder un contexte social qui y amène inévitablement. Les parents dépriment ou ne voient pas ce qui se trame autour d'eux (les parents de Renton semblent découvrir subitement l'addiction de leur fils), les enfants se droguent pour ne pas faire face à un avenir morne. Boyle ne prend pas de gros sabots comme Darren Aronofsky dans Requiem for a dream (2000). Il essaye au moins de faire rire dans un contexte doux, amer, là où l'américain fait dans le frontal, quitte à chercher la polémique. La drogue offre une trajectoire néfaste pour tous les protagonistes, y compris Francis qui n'en touche pourtant pas. Renton aura bien du mal à se sortir de la drogue et il lui faudra la bonne vieille méthode (et la vision des horreurs) pour arrêter définitivement. Le bad trip est particulièrement bien traîté, tout d'abord par les visions morbides qui en découlent. Puis par le traitement de Boyle consistant à rester uniquement dans la chambre de Renton, donnant lieu à une scène à faire peur les chlostrophobes. Avec cette adaptation, Boyle va assez loin et signe un film qui essaye de ne pas être pessimiste. Ce qui permet de mieux faire passer la pilule.

Danny Boyle signe indéniablement son meilleur film, trip drôlatique mais qui n'oublie pas de montrer une société à l'agonie.

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Commentaires
F
Une vrai petit perle ce film
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V
à Borat: Et c'est aussi pour cela que je le trouve meilleur
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V
à Borat: oui mais Boyle prend beaucoup plus de recul. RFAD a l'air de dire "la drogue est le mal absolu" en prenant un ton ultra moraliste à travers un réalisation qui fait penser à un clip de sensibilisation. Trainspotting est beaucoup plus profond, il ne met la drogue en cause, il montre bien que la drogue n'est pas le cœur du problème, mais bien le contexte social. Et le fait qu'il le traite avec humour fonctionne à merveille.
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B
De toutes manières, selon moi, le chef d'oeuvre d'Aronofsky est The fountain malgré que j'aime beaucoup Requiem for a dream. Après, les deux films parlent du même sujet mais de manière différente, l'Aronofsky faisant dans le hard quand Boyle fait dans l'humour à tendance trash. Je pense qu'on peut apprécier les deux à juste valeur.
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V
à Oliver: tu aura compris que c'est ce que je lui reproche aussi.
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