Naissance d'un écrivain controversé

Clay est de retour à Los Angeles pour les vacances de noël. Le début d'un ennui chronique rythmé par le sexe, la drogue, Elvis Costello, l'alcool et MTV...

Bret Easton Ellis est un auteur controversé du fait qu'il n'y va pas avec le dos de la cuillère avec ses personnages, n'hésitant à leur donner des vices bien percutants. Ainsi Patrick Bateman dans son roman le plus célèbre à savoir American Psycho est un golden boy totalement taré (il passe du cul à la tronçonneuse!) quand son frère Sean a des pulsions sexuelles incroyables dans Les lois de l'attraction. Tout ça pour m'amener à Moins que zéro, son premier roman et succès publié en 1985. L'auteur lui a récemment donné une suite avec Suite (s) impériale (s). Il existe également une adaptation avec Robert Downey Jr. Le héros de ces deux romans n'est pas un Bateman mais Clay, un universitaire revenant dans sa bonne famille pour les vacances de noël. Le livre n'est constitué que de vagues passages de la vie de Clay, que ce soit les dialogues avec les potes, les coups de fil, les déplacements... Ellis dit ce qu'il veut et quand il veut.

Ainsi, il nous envoyera une ellipse par là, une autre par ici pour donner une meilleure tonalité et éviter la chronique chiante d'un universitaire branché. Néanmoins le récit se veut chronologique et ce malgré quelques passages "souvenirs" dont les caractères sont en italique. Ellis se veut réaliste et Clay est un peu le symbole d'une certaine jeunesse paumée qui ne sait pas où elle va, accumulant les relations sans jamais avoir de réels sentiments (preuve avec Blair qu'il quitte, reconquérit, quitte une nouvelle fois...) et entourés de mecs qui ont ce même genre de relations. Son quotidien une fois à la Cité des anges c'est la consommation (Ellis n'hésite pas à faire un bon paquet de placements de produits histoire de donner une vraie fidélité au quotidien, bien que cela devient fourre-tout au bout d'un moment voire purement anecdotique au contraire d'American Psycho), MTV, coke, soirée, sexe et Elvis Costello qu'il contemple dans sa chambre via un poster. D'ailleurs, le titre du roman tout comme celui de sa suite sont ceux de chansons du chanteur.

Voici un quotidien pour le moins anecdotique et dont Ellis montre bien avec un effet de lassitude permanent, le héros pouvant être vous ou moi, classe riche comme moyenne. Les passages les plus durs étant ceux parlant de drogue et prostitution. En effet, un des amis de Clay que ce dernier essaye de contacter depuis le début du roman se trouve en très facheuse posture (ironique quand on sait que c'est ce rôle qu'incarne Downey Jr). L'une des scènes les plus glauques étant celle de l'hôtel où notre héros reste là devant son pote en train de se prostituer pour payer sa drogue. Encore une fois, l'univers d'Ellis n'est pas réservé à tout le monde et ses romans suivants le prouveront. Mais c'est aussi une manière de montrer une réalité juste et loin d'être aussi proprette d'une génération perdue (une bonne manière d'évoquer le film de Joel Schumacher) et ce n'est pas la consommation qui va l'aider, ni les parents qui n'en ont que peu à faire.

Un premier roman réussi et peu reluisant de la jeunesse américaine.

PS: Je vous ajoute l'excellente chanson de Dire Strait (en vous évitant pour le coup le clip aujourd'hui daté mais à l'époque révolutionnaire) Money for nothing, titre phare de l'album Brothers in arms et qui correspond bien à la tonalité du livre.

Comments

[borat8]

Oui si j'arrive à finir la critique!lol

[alice in oliver]

ce qui fait tout de même bcp de films mais bon, tu nous rediras ça demain

[borat8]

Je suis beaucoup plus tempéré. Ceux qui disent que c'est le meilleur film Marvel semble ne pas connaître les X Men (1,2 et 5), les deux premiers Spider man, les deux premiers Blade et Captain America.

[alice in oliver]

ah... J'ai lu plutôt de bonnes critiques à son sujet

[borat8]

Ne t'inquiète pas j'avais compris. Sinon demain je prévois de faire Avengers.