Sendak rejoint ses maximonstres
Maurice Sendak vient de nous quitter à 83 ans. J'entends alors le son de cloche habituel, à savoir "qui est ce vieil homme ?" Il s'agit tout simplement de l'auteur de contes pour enfants controversé auquel on doit Max et les maximonstres ou Where The Wild Things are (1963). Vous connaissez probablement ce conte via la superbe adaptation réalisée par Spike Jonze (2009), si ce n'est pas fait c'est vivement conseillé. Pour rendre hommage à cet artiste, voici une vidéo making of d'un projet qui ne s'est jamais fait. En 1983, les studios Disney avaient prévu d'adapter les aventures du petit Max et de ses drôles d'amis à poil et griffes. Un comble car Sendak est tombé amoureux du dessin en voyant Fantasia (1940) au cinéma. A cette époque, les studios signaient des films assez sombres, avant de revenir à un aspect plus gentillet avec Oliver et compagnie (George Scribner, 1988) et surtout La petite sirène (Clements, Musker, 1989).
Couverture française.
Le studio était également en pleine révolution interne, suite à l'arrivée d'une nouvelle génération d'animateurs et réalisateurs. Ce sera le cas de Ron Clements, John Musker, Tim Burton et John Lasseter. C'est à ce dernier que l'on doit ce test pour le projet d'adaptation de Sendak. Le CGI était déjà en pleine expérimentation comme on peut le voir dans cette vidéo, où la technique est clairement démontrée sur plusieurs étapes. D'abord l'ordinateur, puis l'animation à la main puis l'assemblage des deux. Certes cela a peut être vieilli mais pour l'époque, cela pouvait être intéressant au même titre que Tron (Steven Lisberger, 1982). Lasseter nous montre le petit Max écrivant son nom sur un mur, avant de chasser son chien tel un petit animal. Clairement son rendu s'avère pas mal et le dessin plus que correct. Disney n'a pas fait d'adaptation visiblement à cause des CGI. A cette époque, il est bon de rappeler que le studio comme d'autres avaient peur de l'animation en images de synthèse, pensant notamment qu'elles dévoileraient des personnages sans émotion. Ce qui expliquerait ce fiasco et la rupture de contrat de Lasseter.
Dommage. En tous cas, une bien mauvaise manière de découvrir cette pépite oubliée qu'au moment de la mort de son auteur.