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15 mai 2012

César et les siens prennent le pouvoir

conqueteplanetedessinges

genre: science fiction
année: 1972
durée: 1h30

l'histoire: En 1990, les animaux domestiques et le personnel de service ont disparu au profit des singes-esclaves. Mais ces derniers se révoltent sous l'impulsion de Caesar, le fils de Cornelius et Zira.

la critique d'Alice In Oliver:

La Conquête de la Planète des Singes, réalisée par Jack Lee Thompson en 1972, est donc le quatrième volet de la saga.
Il est la suite logique des Evadés de la Planète des Singes, qui annonçait déjà un vent de révolte à travers la chasse de Cornelius et Zira par les êtres humains. L'action de ce quatrième chapitre se situe dans notre monde contemporain, et donc, parmi les humains.

Au niveau du scénario, La Conquête de la planète des singes pourrait apparaître comme le parfait opposé du premier opus.
Les singes sont devenus les esclaves des hommes et sont traités comme des bêtes sauvages. Les créatures travaillent donc en tant que cireurs, porteurs ou encore comme éboueurs. Ce sont donc les tâches ingrates qui leur sont confiées.

Pourtant, parmi les primates, un être se détache, un certain Caesar, en rebellion contre les êtres humains.
A partir de ces différents éléments, Caesar va éveiller sa conscience: face à cette société hostile et intolérante, il faut semer la révolte et la panique. Pour Jack Lee Thompson, c'est une façon comme une autre de critiquer notre société moderne, en réponse aux grands mouvements revendicatifs des années 70.
Par exemple, comment ne pas évoquer les Black Panthers ?

 conquete-planete-des-sin-ii01-g

Pire encore, Jack Lee Thompson décrit une société capitaliste et répressive qui court à sa propre perte. Cette fin est annoncée par la naissance d'une nouvelle intelligence, en l'occurrence, une intelligence animale.
En un sens, Caesar renvoie l'homme à ses origines et à ses instincts les plus primitifs. C'est probablement ce qui explique l'hostilité des humains à l'égard des singes.

Caesar va alors éveiller sa conscience à de plus hautes ambitions. Sa révolution va sonner le glas des sociétés humaines.
Pour cela, il faut détruire les grands espaces urbains, fonder une nouvelle idéologie, une nouvelle politique et une nouvelle religion.
Peu à peu, le but sera d'asservir l'homme à un petit esclave, notre société étant condamnée à se détruire elle-même.

conquete-de-la-planete-des-singes-1972

La Conquête de la Planète des Singes a un vrai discours social. C'est indéniablement un film de science fiction engagé et terriblement pessimiste. D'ailleurs, le film de Thompson est assez violent.
Le dernier quart d'heure du film se terminera dans les émeutes, la panique générale et dans un bain de sang. Pour l'homme, l'Apocalypse a sonné.
La race humaine est donc en voie d'extinction et a trouvé ses nouveaux maîtres, telle la prédiction annoncée par les théories évolutionnistes de Darwin.
Le meilleur épisode de la saga après la Planète des Singes.

La critique de Borat

 

Si le film est bien accueilli par la presse, le public est moins présent pour voir Les Evadés de la Planète des singes (Don Taylor, 1971), probablement déçu par la moindre qualité du Secret de la Planète des singes (Ted Post, 1970). Qu'importe, tant que le public se déplace, la Fox continue de lancer des suites. Le problème est que les moyens baissent à chaque fois, à cause des flops et des dépenses colossales du studio dans les 60's (notamment en ce qui concerne Cléopatre). Si Les Evadés... avait besoin de moins d'argent compte tenu de son aspect contemporain, La Conquête de la Planète des singes (1972) en aura grandement besoin pour son dernier acte nécessitant pas mal de figuration. La mégalopole du film prend place dans un complexe urbain autrefois vendu par le studio. Un moyen comme un autre de faire des économies de plus, bien que le décor soit idéal de par sa modernité et sa disposition pour y livrer une guerre civile. Aux commandes du film on retrouve un revenant en la personne de J Lee Thompson, premier réalisateur approché par le producteur Arthur P Jacobs avant de se désister quand le projet peinait à se produire. 

CPOTA

Avec cet opus, Thompson compte bien signer un film terriblement noir, aussi pessimiste voire plus que La Planète des singes (Franklin J Schaffner, 1968). Le scénariste Paul Dehn donne le grain à moudre, Thompson s'occupe de faire parler la poudre. Oubliez le côté un minimum sympahtique de la première partie des Evadés..., La Conquête... vous emmène dès les premières minutes dans l'horreur et ne s'en privera pas jusqu'à son grand final. D'autant que ce quatrième opus a été censuré par le studio, souhaitant un "spectacle familial". Thompson leur donnera parfaitement le contraire et le studio n'aura rien vu venir, malgré un scénario visiblement très raccord au résultat final. Si les afro-américains seront satisfaits lors des projections-test (un studio qui se met dans la poche les afro-américains c'est toujours ça de pris, surtout en pleine blaxploitation), ce sera nettement moins le cas des mères de famille. Longtemps disparu des écrans, la version longue (que l'on peut aisément qualifier de version non-censurée ou premier montage) est disponible avec la version cinéma sur le BR du film. (attention spoilers) Cette version longue est l'occasion de voir des effusions de sang (on dira plutôt de la peinture) lors des tueries finales qu'elles viennent des Hommes ou des Singes. Mais aussi de présenter un final beaucoup moins sympathique où les Singes tuent le méchant principal à coup de crosses de fusil sur un discours bien moins gentillet de César (Roddy McDowall qui après avoir incarné le père, joue le fils). 

CPOTA 2

Voir ce film dans sa version initiale est l'occasion de constater à quel point Thompson était sans filtre et voulait offrir un véritable cauchemar visuel jusqu'au bout. La violence du film est pendant un temps celle des Hommes envers les Singes, mais le final est l'occasion d'une révolte saignante de la part des Singes. Le réalisateur signe un film totalement politique, probablement plus que La Planète des singes justement. Il reprend quasiment mot pour mot le discours de Cornélius (McDowall) dans Les Evadés... à propos de la révolte des Singes, jusqu'au "Non" symbolique (élément également repris dans Rise of the Planet of the Apes). Celle de son fils César sera quasiment identique. Le réalisateur s'approprie les émeutes qui ont mis la ville de Detroit à feu et à sang en 1968, changeant les afro-américains en pleine recherche des droits civiques par les Singes face à un Etat dictatorial et policier. Le film se concentre sur une cité, mais cela pourrait bien être tous les USA, voire le monde. Pour cela, Paul Dehn pose rapidement les bases : les chats et les chiens sont morts et comme l'Homme voit toujours dans le Singe un ennemi, car il symbolise la sauvagerie cachée des Hommes dixit le dictatorial Brecht (Don Murray), il en fait son animal domestique puis son serviteur. En l'exploitant comme un animal, l'Homme se met le Singe à dos et surtout lui donne toutes les cartes pour se rebeller. L'Homme est responsable de son extinction comme dans le premier opus, victime de sa propre bêtise.

CPOTA 3

Si les Singes sont d'une brutalité impressionnante durant les quarante dernières minutes, l'Homme aura largement fait le boulot avant. Que ce soit par imposer au Singe ses conditions (quitte à le punir par le feu ou l'électricité) ou en faisant de lui son bouc émissaire pour diverses situations (le tabassage d'un singe par plusieurs gardes n'est pas sans annoncer celui de Rodney King...). Face à des Singes certes en grand nombre, la force sera toujours de rigueur avec des tenues anti-émeutes et des plans sur des fusils alignant les tirs particulièrement frappants. Mieux encore, l'Homme s'attaque à lui-même quand il en vient à avoir un point de vue différent de la norme. C'est ce qui va malheureusement arrivé à Armando (Ricardo Montalban) vu à la fin des Evadés... Un dommage collatéral face à une inhumanité de plus en plus forte. Le plus cocasse est de se dire que l'insurrection provoquée par les Singes est due en partie à un homme. Durant tout le film, un des lieutenants de Brecht se révèle contre ses méthodes violentes et finit par se lier à César. MacDonald (Hari Rhodes) sera l'un des rares épargnés à la fin du film et on retrouvera son frère aux côtés de César dans le volet suivant. Face à la déshumanisation la plus cruelle, l'Homme peut parfois montrer ce qu'il lui reste de bon en lui. Thompson peut alors compter sur un casting aux petits oignons, allant d'un Roddy McDowall charismatique à un Don Murray en parfait nazi en puissance (il s'est inspiré des généraux du IIIème Reich pour son interprétation, ce qui s'en ressent grandement). (fin des spoilers)

CPOTA 4

Un quatrième volet radical et violent, qui reste encore aujourd'hui le meilleur film de la franchise avec le premier opus.


La conquête de la planète des singes bande-annonce par 110laurent


Article mis à jour le 4 août 2017.

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Commentaires
A
pareil que Borat. Y a même pas photo !
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B
Je préfère La bataille aux Evadés.
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D
Un des tous meilleurs. L'idéal serait de posséder la version intégrale DVD US.<br /> <br /> Le seul film de la saga qui subira une interdiction aux moins de 13 ans à sa sortie, étant donné sa violence.<br /> <br /> <br /> <br /> Mon classement :<br /> <br /> <br /> <br /> 1 - La planète des singes (1)<br /> <br /> 2 - Les évadés de la planètes des singes (3)<br /> <br /> 3 - La conquète de la planète des singes (4)<br /> <br /> 4 - La planète des singes - les origines<br /> <br /> (...)<br /> <br /> Puis, décevants :<br /> <br /> 5 - Le secret de la planète des singes (2)<br /> <br /> 6 - La bataille de la planète des singes (5)<br /> <br /> 7 - L'immonde et infâme bouse de Tim Burton
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B
C'est le cas de le dire. Une vraie purge!
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A
à côté du remake, n'importe quel épisode fait office de chef d'oeuvre
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