Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Cine Borat
Archives
Cine Borat
  • Sur ce blog, je vous parlerais de cinéma (plus de 2500 films cultes comme navets abominables, ainsi que son actualité), de séries, de bandes dessinés (mangas, comics ou franco-belge), de jeux vidéo et de rock!
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Derniers commentaires
17 mai 2012

Rêve d'Icare

Borat a 18 ans!

Brazil (Terry Gilliam)

genre: anticipation, science fiction
année: 1985
durée: 2h20

l'histoire: Dans un futur indéterminé, un déréglement informatique entraîne le fonctionnaire Sam Lowry dans une aventures délirante. A la poursuite de la femme de ses rêves, pourchassé par les autorités, aidé par un criminel, Lowry va vivre une expérience cauchemardesque.

la critique d'Alice In Oliver:

Attention, voilà un film d'anticipation éminemment complexe, j'ai nommé Brazil, réalisé par Terry Gilliam en 1985.
Difficile d'évoquer un tel film que l'on pourrait toutefois résumer comme une peinture à la fois pessimiste et fantaisiste d'une société futuriste et bureaucratique. En vérité, Brazil pourrait se voir comme une adaptation assez libre de 1984, un roman d'anticipation écrit par George Orwell.

Brazil

Attention, SPOILERS ! Dans un futur indéterminé, le fonctionnaire Sam Lowry tente de réparer une erreur commise par une machine de l'administration.
En effet, un certain Buttle a été arrêté à la place de Tuttle, un plombier aux idées révolutionnaires et donc, dangereuses pour la société.
Sam Lowry est chargé de dédommager la veuve de Buttle. A partir de là, Lowry va plonger dans un univers cauchemardesque, dicté par la loi bureaucratique, les militaires et un monde répressif.

Brazil

Sur son chemin, Lowry va rencontrer la femme de ses rêves mais également le fameux Tuttle (Robert De Niro), ce dernier symbolisant l'espoir d'une rébellion contre cet Etat dictatorial. A partir de ces différents éléments, Terry Gilliam décrit une société absurde, dans laquelle son héros principal ne maîtrise jamais le monde qui l'entoure. De ce fait, Brazil oscille sans cesse entre anticipation, film pessimiste et un imaginaire qui n'a plus sa place dans cet univers hostile.

Robert De Niro dans Brazil

Via une mise en scène souvent fantaisiste, Brazil est sans cesse en décalage avec la réalité. Par ce processus, Terry Gilliam nous plonge dans les rêves de Sam Lowry, ce dernier se transformant en oiseau déchiré par la machine capitaliste, ici symbolisé par une sorte de monstre samouraï.
Certes, j'ai évoqué le roman 1984, mais Terry Gilliam puisse également son inspiration chez Fritz Lang, le conditionnement humain tel une machine fait référence au superbe Metropolis.

Brazil

Brazil est sans aucun doute le chef d'oeuvre de Terry Gilliam. Le réalisateur parvient à marier son univers fantaisiste à ses influences profondes.
En résulte un film d'anticipation atypique, à la fois sombre, kafkaïen et mélancolique. Ensuite, Brazil peut s'appuyer sur un casting de qualité: Jonathan Pryce, Robert De Niro, Bob Hoskins, Katherine Helmond et Ian Holm.
Un vrai film culte !

La critique de Borat

Comme vous avez pu le lire ci-dessus, l'auteur de ces lignes a atteint la majorité, ce qui veut dire droit de picoller et de voir des films en dessous de la ceinture. Mais c'est aussi le moment de la maturité ou pas du tout. Qui plus est en ce jour saint qu'est l'ascenssion. En tous cas, pour fêter cela, votre interlocuteur à décider de vous parler de Brazil de Terry Gilliam. A jour exceptionnel, film exceptionnel. La genèse de Brazil s'avère vraiment incroyable et digne d'Hollywood. Pour son troisième film hors Monty Python (donc on compterait Sacré Graal, en sachant qu'il n'est pas crédité sur Le sens de la vie alors que le prologue est entièrement de lui), Gilliam décide de s'attaquer à l'anticipation. Il en a l'idée lors du tournage de Jabberwocky alors qu'il en plein Pays de Galle. Le réalisateur dira que l'endroit lugubre contrastait avec un vieil homme écoutant une chanson latine. L'idée de Brazil était là. Même si la fantaisie est là, l'image de notre futur fait assez mal au ventre.

brazil46

Un sujet donc pas très bien vu par les studios mais néanmoins, le réalisateur trouve un arrangement avec la Fox et Universal pour qu'ils produisent chacun et le distribuent suite à son acharnement. La Fox s'occupera de l'internationnal, Universal des States. Le casting se révèle assez impressionnant: Jonathan Pryce (encore jeune premier), Robert De Niro (il voulait initialement jouer le méchant tortionnaire, mais Giliam le convaincra que le révolutionnaire lui donnerait un rôle inatendu dans sa carrière), Michael Palin (Python et héritant du rôle du tortionnaire!), Kim Greist (que l'on retrouvera aux côtés de Robert Hayes dans la peloche Disney L'incroyable Voyage), Katherine Helmond (qui avait déjà tourné avec le réalisateur sur Bandits, bandits), Ian Richardson, Bob Hoskins (dont le nom est mis en avant tout comme De Niro alors qu'ils apparaissent peu dans le film!), Peter Vaughan (le vieux cinglé des Chiens de paille), Jim Broadbent, Ian Holm et Derrick O'Connor (méchant de L'arme fatale 2). A noter que Tom Cruise, Rupert Everett, Madonna, Jamie Lee Curtis ou Rebecca DeMornay ont également auditionner pour les rôles principaux.

Brazil_torture

Le titre sera inspiré d'une chanson entendu à la radio par le réalisateur après avoir longtemps hésité sur 1984 1/2 en hommage non seulement au roman de George Orwell qu'il adapte à sa manière sans même avoir lu le livre (il dira qu'il savait les grandes lignes, un peu comme votre interlocuteur), mais aussi au film de Federico Fellini 8 1/2. En sachant que The Ministery of Torture et How I learned to live with the system- so far étaient également envisagés. Si le tournage se passe bien, la distribution, elle, sera une vraie catastrophe. Si la Fox diffusera ce que l'on peut appeler le director's cut à l'international, Universal rechignera à le distribuer aux States, ne comprenant absolument pas le film. De plus, les dirigeants veulent arrêter le film sur un happy end, ce qui est totalement hors sujet d'autant que l'on perd un peu plus de quarante minutes. Gilliam devient fou de colère et décide de contacter les médias en vue de protester. Accompagné de Bob De Niro, le Python ira jusqu'à témoigner sur la chaîne CBS.

Néanmoins, le film sortira tout de même dans une troisième version de 132 minutes. Soit dix minutes en moins que l'Européenne. Le film sera un succès néanmoins et se fera petit à petit comme un classique du Cinéma contemporain. Il est d'ailleurs le meilleur film de son auteur avec L'armée des douze singes qui (comme par hasard) appartient également au genre de l'anticipation mais en beaucoup plus sérieux. Car oui Brazil, en dehors de certaines scènes et notamment les dernières, se révèle être complètement timbré de la cafetière et digne de la folie de son auteur (enfin quand il en avait encore). Pour cela, présentons un peu le décor. Nous sommes à Brazil (non c'est vrai!), un monde gouverné par la bureaucratie et auquel la moindre connerie peut vous faire tuer ou autres. Par exemple, faire des travaux de chauffage clandestins comme un certain Mr Tuttle (De Niro). Manque de bol, une mouche s'en mêlera et changera le nom de Tuttle en Buttle, une personne n'ayant rien à voir avec lui et qui se fera arrêter à sa place de façon spectaculaire. Voisine de Buttle, Jill Layton décide de se battre pour les droits de sa veuve.

Ce qui la conduira involontairement devant Sam Lowly, un employé de bureau qui doit justement s'occuper du cas de Mme Buttle. Et là (non ce n'est pas le drame) c'est le coup de foudre (c'est mieux)! Sam est un gars banal, ne voulant pas monter en grade et avec une mère totalement envahissante. Cette dernière donne lieu à une image de cinéma gravée dans les mémoires (voir la seconde photo hors affiche). En effet, celle que l'on pourrait prendre pour une grand-mère va se faire un lifeting du tonnerre à faire pâlir Madonna (oh!). Par cet aspect, Gilliam cherche à nous montrer le ridicule de certaines personnes allant jusqu'à déclarer leur flamme à un bistouri pour redevenir jeune. Et autant qu'elle le sera la vieille! Quitte à devenir une nouvelle fois une prédatrice sexuelle et laissant de côté un fils dont jusqu'à maintenant, elle n'en avait déjà rien à faire. Gilliam nous montre également un monde où le confort n'existe pas, comblé de tuyaux (les publicités sont pleines à craquer dans son domaine).

La rencontre de Sam avec Tuttle va le changer au point de devenir lui-même un révolutionnaire, resistant à la bureaucratie et sa dictature ambiante. Là où un Winston Smith se faisait totalement endoctriné par Big Brother dans 1984, lui préfère s'enfermer dans le rêve plutôt que de subir les sévices de son ancien meilleur ami. D'ailleurs, Palin se trouve énorme dans ce rôle. On le verra même en tablier ensanglanté pour discuter avec Pryce alors qu'un mec se fait torturer à côté! La fin se révèle assez ambigue et certains pourraient passer à côté. Les rêves de notre héros permettent à Gilliam d'explorer le subconscient et de créer un univers fantastique où Pryce se retrouve en chevalier ailé essayant de retrouver sa belle et ce, malgré les menaces (dont une main de pierre!). Un rendu somptueux qui aurait pu être décuplé par la HD, mais le récent BR sorti chez Fox et ne lui fait pas honneur.

Certains passages se révèlent couvert de poussière et ce même avec écran HD et câble HDMI. De plus, le making of se révèle intéressant mais l'image est tellement petite que cela revient à du foutage de gueule! Le livret est en revanche fort passionnant bien que court. Une édition correcte mais sans plus. Gilliam aligne les scènes cultes à l'image de Tuttle recouvert de papier symbolisant la défaite du révolutionnaire sur la bureaucratie; le dîner au restaurant (malgré un acte terroriste devant le restaurant, les gens continuent de manger!); ou encore Hoskins et O'Connor récurent les canalisations et explosent de merde suite à une manipulation de Tuttle. Fous rires garantis. Bref, Gilliam n'a rien perdu de son aspect pythonesque et à vrai tire tant mieux. Les acteurs sont tous irréprochables et même les acteurs dans un petit rôle comme De Niro et Hoskins. La musique de Michael Kamen et notamment The office dont la sonorité rappelle le bruit des machines à écrire mélangé à de la trompette.

Un savant mélange d'anticipation et d'humour: une parfaite alternative à 1984.

Publicité
Commentaires
B
Si L'armée des douze singes! Enfin ce n'est que mon avis en sachant que j'adore Brazil.
Répondre
D
Mon film de chevet, chef-d'oeuvre intemporel dont le pouvoir de fascination reste toujours intact presque 30 ans aprés.<br /> <br /> Gilliam ne fera jamais mieux.
Répondre
B
Bah perso ça ne me dérange pas que l'on retrouve encore du Python dans cette demi-farce qui en avait justement grand besoin.
Répondre
S
Un film est rempli de références, un scénario original et loufoque où le cinéaste critique le totalitarisme, l'administration paperassière... etc... Culte assurément mais je n'en suis pas fan. Quelques longueurs et Terry Gilliam n'a pas encore coupé le cordon avec le style Monty Python... 14/20
Répondre
B
Merci James!
Répondre
Publicité