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10 juin 2012

Zemeckis sauvé par un crash

On appelle cela le retour d'un homme cassé. Depuis son dernier film à Oscars (l'excellent Forrest Gump), Robert Zemeckis n'a cessé d'attirer les casseroles comme le désarroi de ses fans dont votre serviteur. Contact a déjà foutu un glas chez la plupart avec son bordel sans nom scénaristique (on se pose même la question sur ce qu'ont fumé les scénaristes tant c'est du grand-guignol); Apparences continuera dans cet élan avec ce script de maison hanté à peine pas téléphoné et au twist complètement ridicule. Seul au monde rectifiera légèrement le tir avec une revisite de Robinson Crusoé un peu longuette et dont la dernière partie part complètement en sucette. Puis il y a eu son délire de la Motion Capture et de la 3D. Le Pôle Express et sa guimauve plombante; Beowulf et son fantasy à deux balles particulièrement laide; et une énième version d'Un conte de noël manquant cruellement de folie alors qu'il avait pour acteur principal un des acteurs les plus expressifs qui soit (ce bon vieux Jim!). Sans compter le flop total de sa production Milo sur Mars qui aura droit à une sortie en catiminie en DTV en France tellement son échec fut retentissant. Conscient qu'il faut qu'il passe à autre chose (Peter Jackson, James Cameron et Steven Spielberg l'ont complètement dézingué avec King Kong, Avatar et Tintin), Zemeckis revient au live.

Denzel Washington dans Flight

Autant dire qu'il était temps et en plus avec un projet ambitieux. Avec Flight, le réalisateur de Retour vers le futur ne nous parle pas de science-fiction ou de mec racontant sa vie autour d'une boîte de chocolats. La bande-annonce commence par Denzel Washington débarquant dans l'avion qu'il va conduire. Là logo de la Paramount et Washington se réveille en voyant d'un seul oeil dans un hôpital. Il apprend alors qu'il vient de sauver son avion d'un crash. Le problème étant que notre ami pilote n'est pas pour rien dans la chute libre de l'engin. Il ne s'agit pas d'une tempête ou autres actes terroristes. En effet, Don Cheadle lui dit qu'il avait de l'alcool dans le sang lors du vol et le frigo bourré à craquer de bouteilles (certainement pas de coca et encore moins d'eau) semble le confirmer. C'est sans compter sur le fait qu'il cherche à vider ses bouteilles, soucieux de s'attirer des ennuis. En clair, il cache l'herbe sous le pied. Sa faute se voit à plusieurs moments sous forme de flashbacks. D'abord le fait que les manettes de pilotage soient sans main pour les diriger veut dire que notre pilote était endormi probablement à cause de l'alcool. Sans compter un temps de réaction particulièrement lent. La dernière bourde étant bien évidemment de mettre l'avion à l'envers, suite à une énième manoeuvre hasardeuse.

Le pire étant évidemment l'envers du décor avec ce héros qui n'en est pas un et qui va avoir beaucoup de mal à cacher ses failles à un grand public fasciné par ce genre d'affaires polémiques. Ce dernier en a fait une véritable star, ce que ne semble ne pas faire la commission d'aviation, consciente qu'il y a un truc qui ne va pas du tout dans l'histoire du pilote. Zemeckis donne une vision sombre de son héros qui contraste complètement avec tous les héros de sa filmographie. S'il semblait sympathique au départ, il ne l'est plus tellement après, s'enfonçant dans un engrenage dont il ne sera pas sûr de sortir. De plus, Zemeckis semble s'être retrouvé niveau mise en scène et à vrai dire tant mieux. Cela se voit notamment dans les scènes d'avion ayant une certaine tension palpable. Le tout sur l'incontournable Gimme Shelter des Rolling Stones. Washington a l'air sacrément intéressant dans ce rôle trouble et particulièrement fascinant. Outre les acteurs déjà cités, on retrouve aussi John Goodman, Bruce Greenwood, Kelly Reilly (dont on se doute que la fille en petite culotte est bien elle), Melissa Leo, James Badge Dale, Brian Geraghty et Tamara Tunie.

Flight n'a pour l'instant de date de sortie en France, mais débarquera sur les écrans ricains le 2 novembre.

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