Faire des bonds, bonds, bonds et rebonds...

Alors que le héros de Toy Story devait être initialement Tin Toy, le choix d'un cowboy sera préféré grâce à Bud Luckey. Venant du Montana l'Etat des cowboys, ce dessinateur avait auparavant travailler avec Jim Henson avant de se retrouver en 1990 dans le studio à la lampe Luxo. Il travaillera ensuite sur la plupart des productions Pixar, tout en donnant parfois de la voix pour certains personnages (c'est le cas dans Les Indestructibles et Toy Story 3). En 2003, il réalisera un rêve en réalisant un court-métrage. Pour lui, c'est l'occasion de rendre hommage comme avec Woody à sa région natale du Montana. Saute mouton (2004) met en scène un mouton. Comme un certain Woody autrefois, notre mouton se trouve particulièrement orgueilleux. Il danse toute la journée pour le plaisir des autres et le sien. Il est tellement apprécié que les autres l'imitent. Mais un jour, une personne est venu lui enlever son beau pelage qui lui donnait tant de succès. Une image restée dans la mémoire de Luckey et qui devient le sujet de son film.

L'animal se retrouve alors nul comme un ver et l'humiliation est totale jusque dans la réaction de ses soi-disants amis. Pour l'aider à vivre cet handicap, un lapin-antilope débarque et va lui enseigner l'art de faire des bonds. Grâce à cela, notre cher mouton va redevenir une véritable star avec ou sans pelage. Il accepte dorénavant de vivre avec cet handicap. Tel est la leçon de cette fable, comme autrefois c'était le cas dans For the birds. Luckey rend également hommage à la carmaniole et à sa région avec un bestiaire d'animaux typique de cet état des States : on pense aussi bien aux marmottes et surtout aux serpents à sonnette. L'animation se révèle particulièrement fluide que ce soit dans les décors, le graphisme des personnages ou l'eau (pourtant rare mais magnifique graphiquement). Bref, Saute mouton se révèle être une pure beauté visuelle, preuve que Pixar assure aussi bien sur ses longs que ses courts-métrages. A noter qu'il a été diffusé lors de la sortie des Indestructibles (Brad Bird, 2004), auquel Luckey faisait justement la voix de l'agent des services-secrets. La boucle est bouclée. C'est également l'occasion d'écouter une nouvelle fois le regretté charlot Gérard Rinaldi, toujours habile pour donner de la voix.