Vous avez aimé Taxi? Vous allez adoré New York Taxi (rire cynique)!
Belle Williams est une folle du volant exerçant dans la conduite de taxi. Andy Washburn est un flic maladroit, incapable d'avoir son permis de conduire. Ces deux êtres vont se retrouver dans une affaire criminelle les menant à un gang de femmes brezilienne...
La première fois que Luc Besson était passé par la case remake, il avait seulement vendu les droits (voir Nikita). Puis ce fut à son tour de s'y mettre avec celui de Fanfan, la tulipe qu'il a scénarisé et produit. En 2004, alors que la saga en est à son troisième épisode, Besson décide de vendre les droits de Taxi aux américains, mais cette fois il sera producteur. La Fox, fidèle associé (ils ont diffusé certaines productions Europacorp d'autant que les deux font parties du groupe Fox-Pathé-Europa), se charge de le faire mais Europacorp n'a aucune part dedans juste Besson (vainard!). Et là sacrilège. Pas connu à l'époque mais bien plus tard, voici venir Tim Story à la réalisation. Oui le réalisateur qui a saccagé les Quatre Fantastiques. Rien qu'avec ça, il y a de quoi avoir peur. Le casting est assez ahurissant dans son genre: Queen Latifah à la place de Samy Naceri (au moins elle ne tabasse pas de gens); le comique Jimmy Fallon dans le rôle de Frédéric Diefenthal; Jennifer Esposito à la place de Bernard Farcy (décidemment tout se féminise en Amérique); et Gisele Bundchen en chef des braqueuses. Rien que là, je vous sens totalement calmer à l'idée de voir ce film.
ça tombe bien parce que New York Taxi, qui est sorti en total anonymat en France à la fin de l'été 2005 (soit juste après Fantastic Four, faites le rapprochement marketing) alors qu'il a fait un four à l'automne 2004 aux USA, se révèle encore pire que son original qui n'était déjà pas fameux. Après de là à comparer ce remake aux trois autres bouses idéologiques qui suivront, il n'y a qu'un pas que je ne saurais franchir, car aucune envie de comparer. Cela n'en vaut franchement pas la peine. New York Taxi fait partie de ces remakes inutiles de films déjà très mauvais. Même shéma (braquage d'un corps étranger, flic con et gauche, fou/folle du volant, mère qui casse les pieds, femme-flic à séduire, homme/femme à se taper, maman casse-couille) et surtout conneries encore plus grosses. Américain oblige, Fallon en rajoute dans l'humour bas du front comme il sait le faire tout le temps (je me souviens d'une introduction beauf au MTV Movie Awards avec Batman Begins pour accompagner) et heureusement s'est un peu assagi depuis. Ainsi il enchaîne les vannes à deux francs, les déguisements à deux balles (Borat dans le total gimmick "comique du verbe") et quand il demande une voiture en gueulant "police!" ça fait un carrambolage.
Quel humour ces ricains! Ils finiraient presque par nous faire pardonner quelques navets avec Eddie Murphy. Il y a juste le gimmick du commisaire frappadingue qui est enlevé, étant donné que c'est une femme qui l'incarne. Et comme on le sait une femme c'est plus sage. De plus, Story assimile le commisaire Gibert avec Petra, donc Fallon est maso puisqu'il se fait diriger par son ex qu'il essaye de reconquérir! Vous avez tout compris? Non? Bon ce n'est pas grave. Ainsi Latifah nous joue les Schumacher (désolé Fangio) de service face à Fallon qui ne cesse de geindre en voiture. Bundchen roule du cul (oh!) comme à un défilé de Victoria's secret sans le glamour de Victoria's secret et va même pour une bonne petite fouille sur le commisaire Ferlito! Et les hommes de rester là comme des cons, avec la bave aux lèvres, un flingue dans une main, le donut dans l'autre. Manquerait plus que la chanson de Sancho le cubain et comme ça ils danseront les cons. Voilà le genre de gags affligeants que nous assène Story. Sans compter les poursuites bourrés de SFX et notamment la final qui reprend parfois plans par plans le film de Gérard Pirès.
Un remake qui fait pire que son original qui était déjà affreux, on dit bravo non?