Deux guerriers sur le ring

genre: drame
année: 2011
durée: 2h20

l'histoire: Ancien marine hanté par un passé tragique, Tommy revient à Pittsburgh et demande à son père de le préparer pour un tournoi d'arts martiaux mixtes. Son frère, Brendan, décide lui aussi de s'engager dans la compétition pour éviter la saisie de sa maison.

la critique d'Alice In Oliver:

Décidemment, la boxe et les sports de combats semblent être une source d'inspiration inépuisable pour le cinéma.
En général, les scénarios sont plutôt simplistes mais reposent sur des personnages attachants. Par exemple, Sylvester Stallone connaîtra la gloire et la célébrité avec Rocky. D'autres films tournant autour de combattants valeureux verront le jour et se tailleront une certaine réputation.

Au hasard, nous citerons Raging Bull, Million Dollar Baby, The Wrestler, Fighter et dernièrement, Warrior, réalisé par Gavin O'Connor en 2011.
Comme je l'ai déjà souligné, les films sur la boxe et les sports de combat s'appuient sur des histoires simplistes.
Warrior n'échappe donc pas à la règle.

Le film tourne autour d'une relation familiale et triangulaire: Tommy, un ancien marine traumatisé par la guerre, Brendan, un homme criblé de dettes et Paddy, un père alcoolique qui cherche la rédemption auprès de ses deux fils.
Encore une fois, le combat se situe au-delà du ring et dans une histoire familiale complexe. Dans un premier temps, c'est la rancoeur qui guide ces différents guerriers, prêts à en découdre sur le ring.

En résumé, Tommy a tout à perdre. Quant à Brendan, il n'a plus rien à perdre. L'un est poursuivi par les fantômes de la guerre et doit dédommager la veuve et l'orphelin.
L'autre est professeur mais son métier ne lui permet plus de payer sa maison et de nourrir sa famille. Sans compter que ce dernier entretient des rapports houleux et distants avec son paternel. Les deux frères participent à un tournoi d'arts martiaux mixtes.

Sur ce dernier point, le film nous entraîne dans le milieu de l'Ultimate Fighting, mais sans jamais sombrer dans la caricature.
Certes, les combats sont courts mais filmés avec maestria par Gavin O'Connor, bien décidé à nous faire partager la violence de ce sport régi par la loi du plus fort.
Si l'intrigue reste sans surprise, Warrior peut s'appuyer sur l'excellente performance de ses interprètes. Tom Hardy s'impose comme le nouveau mastodonte du cinéma, à la fois fort et guerrier au grand coeur.
Quant à Nick Nolte, l'acteur incarne un alcoolique: une composition pour le moins personnelle, l'interprète ayant également connu son lot de déboires.
Bref, Warrior fait partie de ces films simples mais terriblement attachants. Une excellente surprise !

La critique de Borat

Décidemment, les sports de combat font vraiment de bons films. Clairement la boxe et autres arts-martiaux en combat singulier n'ont jamais autant passionner le Cinéma et en particulier les drames. C'est le cas de Rocky, Raging Bull, Million Dollar Baby ou encore Fighter. Voici donc venir Warrior, sorti la même année que le film de David O'Russell. Il met en scène les combats d'arts-martiaux de la MMA. Gavin O'Connor, connu pour un petit polar avec Edward Norton et Colin Farrell (Le prix de la vérité), met en scène Tom "Bane" Hardy, Joel Edgerton, Nick Nolte, Kevin Dunn et Jennifer Morrison (Dr House). Le film entretient quelques rapports avec Fighter même s'ils abordent des sports légèrement différents. Déjà le fait que les frères ne soient pas en très bon terme puis la blessure familiale ambiante synonyme de cruel malaise. Peu à peu, la fissure qui gangrène nos personnages se posent. Au départ, on ne sait pas que les deux héros sont frères. On voit d'abord le point de vue de Nolte. Son fils Tommy revient de l'Irak et n'en est pas très fier. Il a servi durant la seconde Guerre du Golfe mais a déserté après la mort de son camarade. Néanmoins, il veut à tout prix redevenir un pro de la MMA et surtout gagner un tournoi qui peut rapporter gros pour rendre service à la veuve du combattant.

Son père est un ancien alcoolique n'ayant pas touché l'alcool depuis au moins trois ans. Un homme détestable qui essaye de se racheter. Il s'agit d'un homme blessé par sa nature et qui l'a fait devenir une épave, au point que sa femme et Tommy soient partis. On verra ses remords même involontaires dans la séquence où il va divague dans sa chambre d'hôtel. Par là, Nolte exprime certains de ses péchés, soit ce bon vieil alcool. L'occasion pour lui de fournir une belle prestation d'ancien alcoolique. Arrive alors le point de vue de Brendan. Il s'agit d'un père de famille devant se bastonner pour pouvoir subvenir aux besoins de sa famille en plus d'être professeur dans un lycée. Il est en passe d'avoir sa maison saisie. C'est alors qu'il voit l'annonce comme Tommy d'un grand tournoi de la MMA. Tommy n'est autre que le frère de Brendan et autant dire qu'ils ne sont pas en bon terme. L'un reproche qu'il a préféré rester avec sa copine plutôt que de venir avec lui et sa mère et l'autre qu'il préfère rester avec le père alors qu'il le déteste. Un conflit familial totalement ouvert et qui risque de se briser encore un peu plus au fur et à mesure du film. Pour Hardy, c'est l'occasion d'en mettre encore une fois plein la vue avec une brutalité dans les coups toujours aussi percutante.

Néanmoins, il se révèle beaucoup moins convaincant que d'habitude. On préfèra ses prestations chez Winding Refn, Nolan et Hillcoat. De plus, alors que d'habitude il est doublé par des voix assez sérieuses ou tout du moins qui en impose, là il se retrouve avec la voix d'Emmanuel Garijo plus habitué aux voix claires et donc moins crédible sur un acteur comme Hardy. La véritable révélation du film n'est autre qu'Edgerton qui se montre clairement comme un talent à suivre. J'avais déjà pu le voir dans Animal Kingdom (où il apparaissait pourtant très peu), mais là il fait une performance fracassante, c'est aussi le plus attachant des deux frères. Les combats sont bien filmés dans l'ensemble, O'Connor reprenant même la technique de la caméra embarquée sur les boxeurs à Michael Mann (Ali). Le combat final s'avère également d'une grande puissance émotionnelle et apparaît comme une sorte de délivrance. Après le film n'est pas sans défaut. La musique joue à la fois trop sur le misérabilisme et la victoire. Soit on sort les violons, soit les trompettes. Pas très équilibré tout ça. Sans compter que le final se devine à 20 km même sans avoir vu la bande-annonce.

Un film de combat un peu trop prévisible mais débordant de sincérité.

 
Warrior (2011) - Official Trailer [VO-HD]

Comments

[borat8]

Et Raging Bull? Pour moi, la boxe est déjà plus humble que n'importe quel sport. C'est aussi pour cela que les films l'abordant sont ceux qui représentent le mieux le sport en général.

[NICOS31]

Je n'ai jamais vraiment aimé les films de combat, a part "Rocky" (qui n'en ai pas un en fin de compte) la baston sur un ring n'est pas quelques chose que j'aime voir.

[borat8]

Perso j'ai un peu de mal avec certaines ficelles et pas trop convaincu par la prestation d'Hardy ici.

[2flicsamiami]

Un très très beau film et, finalement, on oublie bien vite le classicisme du scénario. Mais je préfère Fighter aussi :)

[borat8]

Je préfère encore Fighter bien plus complexe dans son contenu.