Un jeune garçon ne croyant plus au Père Noël se retrouve dans un train pour le Pôle Noël le 24 décembre au soir...
Après le mitigé Seul au monde (première partie impeccable, la dernière ruine tout sans compter la pub pour FedEx), Robert Zemeckis décide de miser sur une nouvelle forme cinématographique. La Pepture consiste à mettre l'acteur dans une combinaison avec plusieurs petites boules pour capter ses mouvements. Ensuite, l'acteur verra son travail modifié physiquement pour coller à l'environnement. Une technique novatrice où l'acteur n'est pas loin du théâtre dans sa représentation fictive d'une scène et de l'univers qui l'entoure; et lui permettant d'incarner plusieurs personnages à la fois. Une nouveauté qui fera grand bruit et notamment au niveau des réalisateurs de film d'animation. Car si on prend des acteurs, est-ce que cela peut être de l'animation, soit un genre complètement dessiné ou fait par ordinateur? Le fait que Steven Spielberg a été récompensé du Golden Globe du meilleur film d'animation pour Les aventures de Tintin pourrait changer la conception d'une certaine opinion publique. Même avec des acteurs, cela reste de l'animation et ce procédé est utilisé depuis plusieurs années dans le jeu-vidéo et cela est considéré comme de l'animation. Si le projet de Zemeckis paraît complètement fou au début des années 2000, il ne le sera plus une fois qu'Andy Serkis incarnera Gollum dans Le seigneur des anneaux.
Pour son premier film avec la Motion Capture, Zemeckis décide d'adapter Le Pôle Express, roman pour enfants très célèbre outre-atlantique mais beaucoup moins en France. Il opte pour un casting haut en couleur et notamment Tom Hanks (qui incarne au moins six personnages), Michael Jeter, Charles Fleischer (le retour de Roger Rabbit), Nona Gaye et Josh Hutcherson. Le Pôle Express sera un grand succès et notamment aux Etats Unis où les séances en Imax font un tabac. Mais il faut l'avouer, cela ne fat pas forcément un bon film. C'est le cas encore une fois ici pour Zemeckis. Déjà au niveau de la technique, il faudra réellement attendre Avatar pour voir du vrai photoréalisme. On voit bien que c'est de l'animé et non une forme de réel. Ce que voulait faire Zemeckis est finalement peu concluant. Et ce sera également le cas sur Beowulf, Scrooge et sa production Milo sur Mars. De plus et le principal problème du procédé c'est que tout les personnages sont inexpressifs et donc se ressemblent à peu près tous. C'est le cas des différents rôles de Tom Hanks. Non seulement on le reconnaît à chaque fois (que ce soit en chef de train, hermite au dessus du train ou en Père Noël), mais en plus le doublage est beaucoup trop proche au niveau des intonnations.
Je ne sais pas si c'est le cas en VO, mais en VF Jean Philippe Puymartin a la même voix à chaque rôle d'Hanks, ce qui ne relève d'aucun changement de ton. Or, il faut au moins ça pour différencier les personnages les uns des autres et ce n'est jamais le cas. Idem chez les marmots avec quasiment aucune émotion au compteur. En dehors de la technique de Performance Capture pour le moins casse-gueule, le film en lui-même s'avère un peu trop long pour le peu qu'il montre. Soit quand même 1h40. Certes dit comme cela, ce n'est pas grand chose mais en le voyant c'est vraiment pénible. Le début par exemple met très longtemps avant de se mettre en route et on ne peut pas dire que les péripéties sont fulgurantes. Et je n'ose même pas parler de la mini-comédie musicale à propos du chocolat chaud! Un conte de noël certes, mais bourré de guimauve aussi. On ne s'étonne même pas de voir ce genre de film venant d'Amérique pour bien renforcer l'esprit de noël qui plus est dans la période bien définie (je ne vous fais pas de dessin). Reste que le film est plutôt bien fait (clairement on s'en prend plein la tronche) et se regarde sans déplaisir, mais on peut quand même se sentir dépasser par tant de boulimie pathologique. De plus, on se demande bien où est Zemeckis dans cette histoire.
Un film trop guimauve pour ne pas agacer et techniquement pas irréprochable.
