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17 novembre 2012

Quand le cinéma sauve la politique...

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1979, Iran. Le Chah se trouve en Amérique pour son cancer. En son absence, la population se révolte et particulièrement à l'ambassade américaine. Dans l'urgence, les dossiers sont brûlés et six employés parviennent à partir avant que les manifestants ne prennent d'assaut l'ambassade. Tony Mendez a l'obligation de les faire sortir du pays et il trouve l'idée de faire croire à un tournage de science-fiction...

Affiche teaser USA 03 - Argo

Il est loin Ben le tocard, celui qui ramait pour avoir un véritable rôle au détriment du blockbuster bien débile, où il irradiait par la bêtise de ses dialogues (au hasard, on citera ses merveilleux passages chez l'ami Michael Bay) ou se retrouvait coincé dans son costume (Daredevil ou un grand moment de solitude). Depuis qu'il s'est mis à la réalisation, non seulement sa carrière d'acteur va mieux (politicien véreux dans Jeux de pouvoir, il s'est offert le rôle de braqueur en chef dans The Town, bientôt dans To the wonder), mais il s'est surtout trouvé un hobby. Le coco est finalement devenu en peu de temps meilleur réalisateur qu'acteur et c'est le cas encore une fois avec Argo. Cette fois-ci plus de fiction se trouvant à Boston, mais une affaire d'Etat datant de 1979 et comme dit sur l'affiche "déclassifiée". Il incarne Tony Mendez, agent de la CIA spécialisé dans l'exfiltration (sortir des agents ou otages d'une situation particulière). Il se paye John Goodman, Alan Arkin, Bryan Cranston, Kyle Chandler, Clea DuVall, Tate Donovan, Christopher Denham, Rory Cochrane, Kerry Bishe, Titus Welliver (déjà présent dans les précédants films d'Affleck), Zeljko Ivanek et Victor Garber. Alors qu'il figurait comme pur outsider au box office (souvent ce qui arrive avec les films bien aimés par la critique et à budget moins élevé), il a un succès à la Looper.

John Goodman et Ben Affleck - Argo

Alors que personne ne s'y attendait, les blockbuters font de moins bons résultats et les petits récoltent! A croire que la moralité hollywoodienne du fric facile est en train de se faire dézinguer par la créativité en ce moment. Outre le fait qu'il parle d'un fait divers (ce qui relève souvent de l'exercice de style ou alors de la grosse fumisterie juste fait pour attirer plus de monde), Affleck livre vraiment un travail d'archives assez incroyable. Par moments et notamment l'attaque de l'ambassade, on ne sait pas vraiment si ce sont des plans tournés ou de vraies images d'archives! On ne verra finalement qu'à la fin que ce sont bel et bien des images tournées et collant vraiment prêt de la réalité. De plus, Affleck a la bonne idée d'alterner comédie et thriller. La comédie c'est pour la partie en Amérique. Ainsi, après les passages de tensions sur la prise de l'ambassade américaine en Iran, Affleck nous montre les premières réactions et finalement une ellipse de 69 jours. Rien n'a changé, les Américains ne savent pas quoi faire avec une situation qu'ils ont eux-même créer (dixit l'ouverture en storyboard où l'on voit qu'ils ont installé le Chah avant de le ramener quasiment mort chez eux, laissant le peuple à l'agonie) et ils n'ont pas de solution pour libérer les otages.

John Goodman et Alan Arkin - Argo

Et quand ils croient en trouver une, ils finissent par dire des conneries à l'image de cette histoire de vélos quand on est en plein hiver ou d'enseignants canadiens quand il n'y en a plus depuis des mois! Finalement c'est probablement la plus improbable qui a gagné. A savoir faire croire qu'une équipe de réalisateur et producteurs débarquent en Iran pour des repérages d'un film de science-fiction! Une aberration totale et qui a pourtant sauver six personnes (sept si on compte Mendez qui risquait de se faire tuer à tout moment comme agent de la CIA). Pour cela, on nous montre un Hollywood de la fin des années 70 pas si éloigné du nôtre. Il est déjà histoire d'ersatz (le projet Argo en est un beau en lui-même, que ce soit au niveau du robot qui ressemble à un C3PO gris et le méchant sorte de ressucé de l'Empereur Ming de Flash Gordon avec toute l'excentricité qui va avec!), de concurrence et de grosses affaires de pognon. Ainsi, la séquence où Arkin essaye de convaincre la guilde des scénaristes est assez éloquente, avec son lot de pignolade (ou comment blaguer sur une histoire avec Warren Beatty au pissoir!). Le fait de ruser pour gagner en est une autre. Comme quoi pour le fric... Mais le pire dans cette histoire, c'est que tout est fait pour que cela marche.

John Goodman et Alan Arkin - Argo

Publication d'un article dessus dans Variety, storyboards de Jack Kirby (on parle quand même du dessinateur de Captain America et Hulk!), appui du maquilleur oscarisé John Chambers et du producteur Lester Siegel... Tout y est. Si la première partie joue habillement sur la satire du monde de la CIA et d'Hollywood, une fois en Iran ce n'est plus de la rigolade. Affleck nous emmène dans une sorte de bourbier tellement oppressant qu'on est prêt à en sortir une fois arrivé. Le réalisateur se veut plus intimiste, montrant ces six personnes sous un angle vraiment humain, se posant des doutes sur leur propre survie. Idem pour Mendez même si cela passe par l'alcool. Dans le dernier quart d'heure, Affleck joue le grand jeu, faisant craindre le pire à tout moment. Un moment de suspense comme on en voit de moins en moins de nos jours. Les dernières minutes font mal au ventre du spectateur, augmentent la tension palpable car il suffit d'une seconde et tout s'écroule. Comme quoi, la politique peut encore donner de bons thrillers. Pour ce qui est des acteur, le verdict est unanime. Affleck se trouve intéressant et porte quasiment le film à lui tout seul s'il n'avait pas d'excellents second-rôles. Les dialogues entre Goodman et Arkin se révèlent succulents au possible. Cranston en supérieur se révèle impeccable, complètement dépassé par une situation improbable.

Un thriller politique halletant confirmant que Ben Affleck est vraiment un réalisateur.

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Commentaires
B
A vous de voir chers messieurs! Un cru politisé mais pas stupide. De plus, le contexte est dévoilé dès les premières minutes sans jamais faire dans le cours d'histoire.
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J
Dites donc, ça circule chez cinéborat !<br /> <br /> Belle mise en bouche sinon, il me tente de plus en plus, ce nouveau Ben Affleck...
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F
450000 c'est un beau chiffre :D<br /> <br /> <br /> <br /> Argo me tentes énormément aussi en tout cas
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B
Je préfère ce genre d'étau à un truc trop classique. ;) Merci Tango!
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2
Bon, tu connais déjà mon point de vue sur ce film qui est très très bon mise à part le suspens lors du final, qui en fait un peu trop.
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