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27 novembre 2012

La télévision n'a jamais été aussi envahissante

Un directeur de télévision découvre un programme très spécial, le Vidéodrome. Peu à peu, il va être gagner par la folie ambiante du programme...

Affiche française - Vidéodrome

Après le virulant Scanners, David Cronenberg reste dans la grande violence graphique avec Vidéodrome. L'occasion de diriger James Woods (propulsé par Il était une fois en Amérique malgré son flop malheureux au box office), Deborah Harry (chanteuse du groupe Blondie), Sonja Smits et Peter Dvorsky. Avec ce nouveau film, Crocro continue de montrer les dérives de la science mais cette fois-ci, il ne s'agit plus de thérapie qui tourne mal comme dans The Brood ou de mutants télépathes qui s'enflamment tel que dans Scanners. Il s'agit avec Videodrome de montrer la dérive d'une télévision encore loin de la vulgarité ambiante qu'elle inspire. Pas encore de téléréalité où on se demande ce que viennent foutre des personnes comme Clint Eastwood (l'ami Harry a désormais son émission propre, on imagine un résultat digne de ce qu'il y a dans Les guignols) ou ces jeux télé de plus en plus vicieux envers ses candidats et où ces derniers sont souvent pris pour des cons. Non, ce qui marchait souvent à l'époque c'est le sexe (via le porno) et la violence (les snuff ou films d'horreur). Le personnage de Woods en est la preuve magnifique. Ainsi l'ami se trouve être patron d'une chaîne qui fait dans le sensationel. Diffusions de snuff movies et de pornos tous les jours pour éveiller les pulsions des téléspectateurs et autant dire que ça marche. Woods prend tout ce qu'il lui passe par la tête allant du très hard au très dégueulasse, peu importe la sexualité ou la violence du programme.

Videodrome : photo David Cronenberg

Du temps que cela peut faire de l'audimat, autant y aller franco. Néanmoins, il tient toujours à tester ce qu'il peut diffuser. C'est là qu'il tombe sur le Vidéodrome, un programme pour le moins étrange à base de tortures et qui commence sérieusement à l'hypnotiser. Une de ses conquêtes lui avouent qu'elle va elle-même s'y essayer, ce qui l'inquiète un peu. Puis plus de nouvelle d'elle mais toujours des hallucinations. Si le début montre la télé dans toute sa nullité profonde, le savoir-faire de Crocro entre en jeu pour un beau festival visuel. D'abord avec cette télévision devenant vivante au contact du Vidéodrome avec même une main sortant de l'écran (l'image la plus célèbre du film et probablement la plus marquante car c'est comme si la télé voulait entrer en possession de l'ami Woods) et aussi le ventre de Woods qui s'ouvre pour lui donner un flingue! Et ce n'est pas tout comme au moment où le personnage principal fouette sa télé et de voir que sa supérieure a les marques sur son lit (séquence bien saignante et tortureuse au possible) ou le final où la vendetta sera de mise avec son lot de cadavres explosés. Merci encore une fois à Rick Baker pour ces redoutables effets visuels dont lui seul à le secret. The Brood ou Scanners étaient déjà bien gratinés niveau sang qui gicle, mais Vidéodrome va peut être plus loin car touche réellement à la psychologie. Là où son Cosmopolis ne va nulle part tellement il est boursouflé par sa lente décomposition, Crocro va ici à l'essentiel dévoilant peu à peu le délire constant de Woods au cours du film.

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Les hallucinations ne sont en rien bénéfiques (nous ne sommes pas comme dans Brain Damage, quoique...) et notre héros de sombrer complètement dans la folie furieuse, au point de confondre réalité et hallucination. Par bien des points, on peut y voir une certaine filiation avec le Black Swan de Darren Aronofski, cinéaste qui n'a jamais caché sa fascination pour le cinéma de Crocro (à savoir surprendre au bon moment et en optant pour des personnages en pleine folie (cf Requiem for a dream avec le personnage d'Ellen Burstyn). Certains spectateurs risquent de perdre le fil, Videodrome n'étant pas une des oeuvres de Cronenberg les plus faciles d'accès. Il faut bien suivre et le final pose un grand nombre de questions: est-ce qu'il est devenu fou? Est-il conscient de ce qu'il fait? Et s'il ne s'était pas trompé sur ces gens? Là où il était un peu bloqué par le puissant Robert De Niro chez Sergio Leone, James Woods peut enfin s'affirmer et tant mieux. Amaigri pour mieux correspondre au personnage, l'acteur se révèle impressionnant dans sa performance. Harry apparaît peu mais son apparition reste pour le moins marquante. Déjà parce qu'il s'agit d'un atout charme (je pense notamment que certains jeunes à l'époque devaient s'être précité dans les salles rien que pour elle) et puis qu'elle se trouve plutôt bonne actrice. Dommage qu'on ne la verra pas plus par la suite, même si elle tournera dans plusieurs films de seconde zone. A noter qu'un remake est prévu et ce n'est pas demain la veille qu'Hollywood réussira à faire mieux que l'ami canadien (déjà qu'ils n'arrivent pas avec le Hollandais violent).

Une folie furieuse dans toute sa splendeur.

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Commentaires
B
Dans le mien ça c'est sûr même si je préfère encore Dead Zone ou La mouche.
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A
l'un des films les plus inventifs du réalisateur: dans top 5 probablement
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B
Certes mais au niveau de l'impact visuel, le film de Crocro les dépasse.
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V
Je rejoins Selenie un film visionnaire mais déjà précédé par le prix du Danger de Boisset et par La mort en direct de Bertrand Tavernier
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B
15 pour un avis aussi élogieux bof bof. Mais je te rejoins un vrai film visionnaire qui démontre déjà la toxicité d'une certaine télé voire la télé elle même!
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