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3 janvier 2013

Histoire d'un naufragé

Pi Patel part vers le Canada avec ses parents et les animaux de leur zoo. Malheureusement, le cargo coule et Pi est le seul survivant de la tragédie avec le tigre Richard Parker. Ils vont devoir survivre...

Affiche française - L'Odyssée de Pi

Life of Pi appartient aux films qui ont évité de très peu le development hell. Dans un premier temps, ce fut M Night Shyamalan qui a finalement préféré s'attaquer à La jeune fille de l'eau. On serait bien tenté de dire "merci". Puis il a refilé le bébé à Alfonso Cuaron, Jean-Pierre Jeunet et finalement Ang Lee. Le réalisateur taïwannais nous avait un peu laissé de côté avec ses derniers projets (en l'occurence Taking Woodstock et Lust caution). Pour le coup, il se voit offrir un gros budget (120 millions de $), ce qui ne lui était pas arrivé depuis l'abomination Hulk. Soit une décennie. Pour le casting, en dehors de Irrfan Khan, Tabu (célèbres acteurs tout droit sortis de Bollywood), Rafe Spall (vu dans Anonymous et Prometheus) et Gérard Depardieu (oui, cet acteur tant décrié aux 145 millions d'euros d'impôts payés!), que des inconnus au bataillon. Tournage made in Taïwan avec énorme bassin comme point d'orgue, acteurs inconnus pour la plupart, effets-spéciaux à foison et film plus auteur que blockbuster. Un pari aussi risqué qu'ambitieux pour la Fox qui essaye de l'adapter depuis des années. Vraissemblablement, ça a marché. Non seulement les critiques sont élogieuses (James Cameron a souligné la grande qualité de la 3D notamment), mais le film semble trouver son public en pleine période de noël.

Affiche française - L'Odyssée de Pi

De plus, il est PG-13, ce qui lui permet d'avoir un large public. Sauf que comme je le disais plus haut, Life of Pi n'est pas un blockbuster, mais un film d'auteur. C'est ce qu'on disait déjà à l'époque de Hulk justement, très auteurisant voire à côté pour un tel sujet. Sauf que cette fois-ci, Lee est à sa place. Le début, pourtant, pouvait décontenancer. Pi Patel nous raconte son enfance, évoquant ses relations entre un père non-croyant depuis qu'il a subi de la polio et une mère nature et reniée par sa famille, mais le plus aberrant est le discours sur les croyances. Le ridicule de Pi au sujet des religions (pour faire simple, il va à tout les rateliers!) créé un discours poussif et pas franchement intéressant. En d'autres termes, il faut connaître toutes les religions pour avoir une totale spiritualité. Bref, ce n'est pas avec ce point que Lee va mettre le public dans sa poche. Mais une fois sur le bâteau, cela change. Déjà parce que notre nouveau belge (humour) est parfait en râleur bien bête. Ensuite parce qu'une fois en plein crash, le film gagne toute sa dramaturgie et sa brutalité. Certes, le film est PG-13 et a des notes d'humour plutôt bien vues (l'évocation du nom de Pi), mais certains événements ne sont pas du tout familiaux. Il n'y a qu'à voir le massacre sur le radeau (pourtant filmé hors champ vers la fin, pour ne pas trop choquer).

L'Odyssée de Pi : photo

Lee compte bien souligner la dureté de l'épreuve de notre héros, déjà par la perte de ses parents, mais aussi par la tenacité avec laquelle il survit. Plus d'une fois, il aurait pu se faire manger par Richard Parker le tigre, mais il lui a tenu tête. (attention spoilers) Pire, dans le final, le personnage une fois adulte nous raconte qu'il y aurait deux versions à son histoire, celle évoquée durant tout le métrage et une autre bien plus humaine et cruelle. Laquelle est la vraie? Finalement laquelle veut-on entendre et laquelle veut-on oublié? Le choix est vite fait et le journaliste qui interviewe Pi le comprendra aussi. Un twist bien vu et qui arrive au bon moment pour ne pas apparaître plombant. (fin des spoilers) Du reste, les acteurs jouent bien dans l'ensemble en particulier le jeune Suraj Sharma et son homologue adulte incarné par Khan. Si les effets spéciaux ne sont pas toujours au top (on pense au cadavre de l'orang outan avec un énorme trou sur l'épaule ou la seconde tempête pas très lisible), la 3D se révèle monumentale. Ridley Scott s'est loupé avec Prometheus, Peter Jackson et Ang Lee ont su démontrer que de grands cinéastes peuvent la révolutionner. Non seulement le film gagne dans une profondeur extrême et vaste, mais en plus elle donne lieu à de fantastiques scènes de panorama ou de projections (la scène des poissons-volants).

Affiche française - L'Odyssée de Pi

Si niveau spirituel et effets-spéciaux, ce n'est pas toujours ça, Ang Lee signe un voyage doux-amer sur la vie et ses pertes. 

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Commentaires
2
Là, Transformers, c'est léger type en dessous de la ceinture et c'est pas très drôle.
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B
Peut être trop léger mais après tout ce n'est pas pire que d'autres blockbusters type Transformers.
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2
Oui, il font ce qu'ils veulent évidemment mais objectivement, L'Odyssée De Pi est loin d'être sans défaut.<br /> <br /> Pour Avengers et TDKR, je préfère quand même Batman mais après, ils ne jouent pas sur le même registre. L'un mise plus sur le fun et le coté léger alors que l'autre tente de sonder l'esprit et la condition d'un super-héros.
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B
Après ils font ce qu'ils veulent, certains préfèrant Avengers à TDKR... Je dis ça pour avoir longtemps converser sur le site à ce sujet.
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2
D'ailleurs, je ne comprend pas l'emballement d'Ecran Large à son sujet.
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