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9 février 2013

L'esclavage, monsieur, c'est fini

1864. Abraham Lincoln, seizième président des Etats-Unis, décide d'abolir l'esclavage en faisant voter le treizième ammendement de la constitution...

Affiche française - Lincoln

Chez Steven Spielberg, il y a des films qui mettent plusieurs années à se faire. Pour Tintin, il a fallu vingt-sept ans ans pour qu'il trouve un bon script et le bon visuel pour rendre hommage à Hergé. Pour La liste de Schindler, il envisageait dès 1981 de le faire mais ne se sentait pas près et proposa à plusieurs cinéastes (Roman Polanski qui préfèra faire Le pianiste, Martin Scorsese qui lui conseilla de le faire lui-même) avant de s'y mettre en 1993. AI sera le fruit d'une collaboration au long terme entre Stanley Kubrick et lui. Et puis il y a Lincoln. Depuis qu'il a acheté les droits du livre de Doris Kearns Goodwin en 1999. Mais l'histoire entre le président et Steven Spielberg remonte à ses cinq ans. Dans plus d'une interview, il dit qu'il avait été tétanisé au moment de voir cette grande statue à Washington DC. Il s'est toujours dit qu'il en ferait un film et particulièrement depuis 2005. Initialement, il voulait Daniel Day Lewis mais ce dernier n'était pas particulièrement intéressé par ce qu'il avait lu. A l'époque, Spielby hésitait encore à aborder toute la vie du seizième président des USA ou une partie de sa vie. Il prend en seconde option Liam Neeson. Le film devait se faire en 2007, mais finalement Spielby a enchaîné sa Guerre des mondes avec Munich. Plus les années passent et plus le projet s'éternise, plus le Liam risque de prendre la porte, ce qu'il finira par faire, se jugeant trop vieux par rapport à son rôle (59 ans lors du tournage quand Lincoln est mort à 56 ans).

Daniel Day-Lewis - Lincoln

Day Lewis finit par revenir sur sa décision et le scénario de Tony Kushner finira par se baser uniquement sur les derniers mois de sa vie et notamment sur la lutte du président pour abolir l'esclavage. Pour entourer Day Lewis, Spielby opte une nouvelle fois pour un casting prestigieux: David Strathairn, Tommy Lee Jones, Sally Fields, Tim Blake Nelson, James Spader, John Hawkes, Joseph Gordon Levitt, Lee Pace, Jared Harris, Gully McGrath et Jackie Earle Haley. Pourtant, malgré la puissance de Spielberg, il a eu du mal à le financer. Et pour cause, Tintin n'a pas marché aux States (ce qui ne l'a pas empêché de casser la barraque à l'internationnal) et Cheval de guerre n'a pas marché. Pour ce film, il s'agit donc d'une coproduction puisque Fox le distribue partout dans le monde et Touchstone aux States. Le carton du film au box office ricain devait rassurer les financiers mais son Robopocalypse est de nouveau en préproduction car trop cher. En attendant voici Lincoln. Spielberg, malgré tout l'entrain qu'il a pour ce projet, se fourvoie un peu. Si on devait raccrocher un film dans sa filmographie avec celui-ci c'est bien Amistad. Trop long (2h30 quand même) et parfois confus. Bref, on est très loin de la réussite des deux derniers films de Spielby. D'ailleurs, les deux films ont également le point de vue de l'esclavage. Si dans Amistad, Spielby s'attaquait à un cas tout en attaquant frontalement la honte qu'est l'esclavage, dans Lincoln cela apparaît surtout comme général.

Tommy Lee Jones - Lincoln

Le but étant de convaincre une assemblée de démocrates peu enclin à délaisser l'esclavage, sous prétexte que l'Homme noir n'a pas le droit aux mêmes droits que l'Homme blanc, jurant cela sur Dieu. Un affront et pas des moindres. Lincoln montre donc une lutte efreiné du président des USA le plus adulé de son peuple pour arrêter une guerre de Secession qui n'a que trop duré, en tapant sur son principal élément déclancheur. Dit comme cela, le film se révèle intéressant et il l'est plus d'une fois. Mais Spielberg met trop de temps à s'y mettre et il faudra attendre des débats houleux au congret pour pouvoir se passionner. C'est un peu comme un débat à l'Assemblée Nationale en France. Si ce n'est pas le bordel, on y ronfle beaucoup. La traque des démocrates se révèle assez amusantes dans l'ensemble, car certains sont plus influençables que d'autres (un hésite même entre le oui, le non et l'abstention!). Une traque mênée par ce bout-en-train de James Spader et secondé par le tout aussi excellent John Hawkes. Outre les démocrates, il y a aussi les conservateurs pas toujours très en raccord avec la politique de certains. Spielberg pose alors son point de vue sur l'abolitioniste Thadeus Stevens. Un homme politique qui s'est battu pour que sa compagne puisse avoir les mêmes droits que lui. Un combat touchant d'autant que Tommy Lee Jones s'avère plus émouvant qu'à l'accoutumé. Lui que l'on a connu plus bourrin et sarcastique apparaît sous un beau jour. On en vient maintenant à parler du Lincoln personnel. Le portrait du président se révèle assez bien fait.

Daniel Day-Lewis - Lincoln

On y voit un homme touché par la mort de son fils (c'est la principale raison pour laquelle il n'a pas voulu que son second fils aille à la guerre), un père aimant et un politique aux convictions indéniables. Un homme de poigne et conscient de son statut iconique. C'est d'ailleurs ce que le début nous montre, avec des soldats reprenant mots pour mots les paroles du président. D'autant que Daniel Day Lewis l'est tout autant. Le héros de Au nom du père n'incarne pas Lincoln, il l'est! Une véritable incarnation du président et une performance de plus pour l'acteur (on ne les compte plus à force!). Néanmoins, on regrettera plusieurs points. Le premier étant le personnage de Joseph Gordon Levitt, le fils majeur de Lincoln. Un rôle crucial mais qui n'apparaît quasiment pas que ce soit avant ou après son engagement militaire. Un peu dommage surtout au vue du portrait de la famille présidentielle emprise de remords. Malgré tout, le personnage permettra de donner lieu à une séquence parmi les plus brutale du cinéma spielbergien. Je parle bien sûr de celle des mains et jambes empilées. Une séquence qui renvoie à La liste de Schindler et ses cadavres en tous genres empilés dans des caveaux. On en est pas loin avec celle où le président assiste à un déluge de morts autour de lui. Pour la mort de Lincoln, pas de scène frontale mais une bien plus touchante en se basant sur le point de vue de son plus jeune fils. Une séquence qui en devient plus touchante pour le coup. Quant à la musique de John Williams, elle ressemble beaucoup à celle de Cheval de guerre mais se révèle tout aussi belle.

Un cru un peu en demi-teinte mais dominé par des acteurs irréprochables.

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Commentaires
B
Je veux bien te croire mais je n'ai pas eu l'occasion de le voir pour l'instant. Peut être cet été sur le câble.
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R
à borat: grand chef d'oeuvre incontournable, je te le recommande. Fonda y est habité par son personnage ...et puis john ford à la mise en scène. Du très grand 7eme art!!
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B
Moi non plus même si je n'ai pas encore vu le film avec Henry Fonda.
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R
Je viens d'apprendre que spielberg voudrait faire une nouvelle version des raisins de la colère... franchement je ne vois pas du tout l'intérêt.
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V
à Borat: La longueur était en effet obligatoire. Oui la ressemblance entre Gandhi et Kingsley est surprenante
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