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10 mars 2013

La mère contre la fille

Mildred Pierce fait des tartes, a un mari et deux petites filles. En ayant marre des infidélités de son mari, elle décide de le chasser de la maison et de trouver du travail...

Mildred Pierce : photo

Todd Haynes ne fait pas dans la dentelle lorsqu'il se lance dans un projet. Il n'y a qu'à voir l'ambition de son dernier film, I'm not there, biopic fantasque sur Bob Dylan où plusieurs acteurs (et même actrice, à l'image de Cate Blanchett) l'incarnaient selon différentes périodes de sa vie. Mais son oeuvre la plus connue est probablement Loin du paradis, film de 2002 où Julianne Moore tombait amoureuse de Dennis Haysbert en pleine ségrégation, tout en ayant un mari virant homosexuel. Avec Mildred Pierce, série produite pour la HBO, il revient dans une Amérique un peu plus lointaine de quelques années. Pour incarner le rôle-titre, Haynes opte pour Kate Winslet. Outre l'actrice de Titanic, on retrouve ni plus, ni moins que Guy Pearce (décidemment sur plus d'un projet croustillant ces derniers temps, lui qui ramait depuis un moment à revenir sur le devant de la scène), Evan Rachel Wood, Morgan Turner, James LeGros, Melissa Leo, Mare Winningham et Brian F O'Byrne. En plus du triomphe critique (Golden Globe et Emmy Award de la meilleure actrice dans une mini-série pour Winslet, Emmy Award du meilleur acteur pour Pearce), la série a eu droit à une présentation à Venise, ce qui renforce le prestige de cette fresque. HBO s'est spécialisée dans les séries de qualité et à la réalisation soignée. Au hasard, on citera Les Soprano ou Boardwalk Empire.

Mildred Pierce : photo Guy Pearce, Kate Winslet

Le genre de séries qui fait plaisir dans un paf américain tout de même limité (en dehors du câble, il faut vraiment les chercher les bonnes séries, sauf que ce sont les networks qui font le plus de fric). La mini-série est proposée en cinq épisodes d'environ une heure chacun. La série commence sur la rupture entre Mildred et Bert Pierce. Le mari est volage et sa femme en a réellement marre de le voir partir à droite et à gauche. Néanmoins, son initiative aussi légitime soit elle arrive au mauvais moment. Elle n'a jamais travaillé de sa vie, elle doit nourrir deux filles et nous sommes en pleine dépression. L'emploi est donc rare et Mildred ne veut pas être considérée comme inférieure par le monde du travail. A partir de là, Haynes montre une héroïne prête à tous les sacrifices pour que ses filles n'aient pas honte. Malheureusement pour elle, sa fille aînée ne lui laissera jamais de répis. Que ce soit dans sa vie sentimentale ou affective. C'est tout le drame de cette mini-série, à savoir que l'ennemi vient de sa propre chair. Ce n'est même pas la crise ou le mari déviant (qui d'ailleurs finira par revenir au bercail), mais sa propre fille et ce dès le plus jeune âge. Haynes brasse donc différentes thématiques: le drame social avec une héroïne faisant tout pour garder son humilité par le travail et le drame familial où la petite famille explose de l'intérieur.

Mildred Pierce : photo Evan Rachel Wood, Kate Winslet

Le réalisateur se basant sur cinq épisodes, il peut se permettre de développer longuement les histoires de son héroïne et cela sur plusieurs décennies. Ainsi les deux derniers épisodes montrent une Veda Pierce plus âgée, environ la vingtaine. Une prédatrice sexuelle sur le terrain de maman. Veda devient une rivale pour Mildred, aussi bien en tant que femme mais aussi sur le plan professionel. Veda, au détriment d'être une grande pianiste, est une soprano redoutable. Outre cette rivalité mère-fille, il y a aussi le personnage de Monty. Un homme séduisant, célibrité autrefois, néant absolu depuis et dont Mildred tombe amoureux. Monty ne faisant rien, elle peine à le garder, le jugeant inutile. Un complexe d'infériorité dont il se servira par la suite, Pierce jouant bien les dandy fourbes par excellence. Au niveau de la mise en scène, Haynes se veut sobre comme sur Loin du paradis, laissant surtout la place à une reconstitution somptueuse. On se croirait en pleine grande dépression, d'autant que tout y est: les costumes, les voitures, les bâtiments, l'ambiance générale de crise... Mais surtout, si Mildred Pierce atteint autant sa cible c'est dans la prestation de Winslet. Elle excelle en battante de tous les instants, dans un rôle pas si éloigné de celui des Noces rebelles (mêmes engagements qui ne tienne pas, relation chaotique ou rêves irréalisables), d'autant que c'est également dans ce genre de période charnière. En sachant que Wood s'en sort également à merveilles en peste ravisante.

Une mini-série qui ne fait jamais de cadeau à son héroïne et qui se transforme petit à petit en dézinguage savoureux d'une famille.

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Commentaires
J
Effet réussi, la photo a de l'impact ^^<br /> <br /> Merci pour les références, j'en prends note !
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J
Intéressante chronique, et comme tu sembles vanter le travail du réalisateur, il faudra que je fasse une petite recherche à son sujet. Sinon, bien le nouvel avatar. So Bronson...
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B
Pour se détendre non, ça n'a pas cet intérêt. C'est surtout le portrait d'une époque et surtout d'une femme.
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F
une petite histoire de famille pour se détendre pourquoi pas, je m'en vais le regarder.<br /> <br /> mistergoodmovies.net
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