La crise de la quarantaine
Pete et Debbie s'apprêtent à passer à la quarantaine et les ennuis s'accumulent. Debbie se sent vieille au point de mentir sur son âge et Pete est en pleine faillite. Sans compter sur les enfants et notamment la plus âgée en pleine adolescence...
La sequelle avec un seul personnage repris du film original, Judd Apatow l'avait déjà fait sur sa production Get him to the greek où Russell Brand reprenait son rôle de rock star lubrique de Sans Sarah rien ne va. Ici il réalise la séquelle de En cloque, mode d'emploi avec les personnages de Pete et Debbie, incarnés par Paul Rudd et Leslie Mann. On retrouve les filles Apatow, Jason Segel et Charlyne Yi du précédant film et Albert Brooks, Melissa McCarthy, Megan Fox, Chris O'Dowd et John Lithgow font leur apparition. Comme pour Funny People, This is 40 n'a pas fait un succès aussi percutant que les deux premiers films d'Apatow. Mais à cela, il faut évoquer tout de même la concurence de Jack Reacher et The Hobbit. Avec deux gros poids lourds pareils, il fallait s'y attendre. Et c'est même dommage car encore une fois, Apatow préfère aborder la famille plutôt que de faire vraiment dans l'humour graveleux de ses débuts. Néanmoins, pour ce coup-ci pas de Seth Rogen, ni de Katherine Heigl, seulement évoqués une ou deux fois (notamment sur les cookies au hachich!). Cette sorte de séquelle d'En cloque, mode d'emploi nous montre le quotidien de Pete et Debbie à l'aube de la quarantaine. Pete a tout pour être heureux et semble l'être, sauf qu'en ce moment ce n'est pas ça.
Son label de musique ne marche pas et il espère vainement retrouver du poil de la bête en ressortant une star des années 70 du placard. De plus, il essaye tant bien que mal de subvenir aux besoins de son père, flemmard par excellence et ayant trois triplés! Après le clown triste, Apatow s'attaque un peu à la crise preuve en est avec le personnage de Pete, qui ne sait plus quoi faire pour que ses finances reviennent. Apatow n'enlève pas non plus le sarcasme pour sa femme bien au contraire. Ne supportant pas la quarantaine, elle préfère mettre deux ans de moins sur son gâteau d'aniverssaire, mais encore mieux dans des registres hospitaliers! Ce qui donne une scène ahurissante où Leslie Mann se fait examiner l'entre-jambe par son gynéco et que deux assistantes finissent par lui demander si elle est de 1972, 74 ou 76! Pire, elle commence sérieusement de sa capacité de séduire ou même d'assouvir les pulsions de Pete. Le coup du viagra ou de la fellation sont d'ailleurs assez cocasses et on ne serait pas tellement étonné que certaines situations tiennent du vécu! A cela, il faut rajouter les deux petites de la famille. D'un côté, nous avons Sadie qui en pleine crise de l'adolescence. Premiers émois, conflits parentaux et aussi les fameuses premières règles, ce qui n'est pas sans faire rire la petite soeur.
Mais Apatow analyse également les modèles parentaux de Rudd et Mann. Albert Brooks s'en donne à coeur joie avec le personnage du père de Pete. Lui que l'on avait laissé en mafioso quelque peu impulsif dans Drive de Nicolas Winding Refn, le voilà dans un rôle de clown espèrant taxer son fils, sous prétexte qu'il a eu des triplés (qu'il ne reconnaît d'ailleurs pas au point de recourir à la tondeuse!)! Une immaturité complétée par celle du père de Debbie incarné par Lithgow. L'occasion de le voir ici dans un rôle de père absent qui découvre sa fille plus de trente ans plus tard! Un portrait au vitriol de la famille dans toute sa splendeur et comme souvent grinçant. Certes Apatow n'évite pas de faire rire avec un bon humour gras des familles, mais avec Funny People c'est vraiment son film le plus mature. Il y a un vrai portrait de personnages, là où 40 ans toujours puceau et En cloque, mode d'emploi reposait surtout sur l'effet comique de la situation de départ. Ici, la quarantaine est abordée de front. De plus, la distribution est irréprochable que ce soit le couple-star affreusement crédible ou les seconds rôles comme l'étonnante prestation de Megan Fox, jouant avec son image de potiche. Accessoirement, elle vous apprendra que les taureaux comme moi, on est vraiment THE BEST in the bed! Parmi les grands moments, on citera cette crise ahurissante d'hémoroïdes comme on n'en a pas vu depuis Ace Ventura, McCarthy qui se lache chez le proviseur ou encore le pauvre Paul Rudd qui non seulement se prend une portière, mais aussi un bon défonçage de tronche.
Une comédie sur la quarantaine rudement bien mené et qui tape bien au bon endroit, sans jamais oublier de faire rire.