Plus on frôle la mort, plus on se sent vivant

Ron Howard n'est pas réputé pour être un cinéaste important, mais le cantonner au simple rang de faiseur serait beaucoup trop péjoratif. D'autant que le coco a touché à tout: comédie (pas son point fort), critique sociale (En direct d'ED TV, bien qu'arrivé après l'indépassable Truman Show, reste amplement recommandable), western (le shamaniste Les disparues), l'heroic fantasy (Willow qui vient juste de sortir en BR), le drame (le fiévreux Backdraft), le thriller (l'efficace au détriment d'être transcendant La rançon) ou le biopic (on pense toujours à Apollo 13, mais n'oublions pas Un homme d'exception et surtout Frost/Nixon, son meilleur film selon moi). C'est dans ce dernier genre que se trouve son prochain film, Rush. Après une série de films (hors Frost/Nixon) pas de toute fraîcheur (un certain Da Vinci Code notamment) et un projet qui ne verra probablement pas le jour avec lui (l'adaptation de La tour sombre), Ron Howard semble revenu ici à un film ambitieux et spectaculaire. Et pour cause, Rush (toujours chaperonné avec Peter Morgan, à qui l'on doit également un certain Skyfall) parlera du championnat de Formule 1 de l'année 1976, où l'autrichien Niki Lauda et l'anglais James Hunt se sont accrochés plus d'une fois sur les circuits comme dans les paddocks. Etant un admirateur de la F1 durant mon enfance (mon chouchou fut Michael Schumacher), ce genre d'histoires m'est assez passionnante. 

Néanmoins, Howard semble avant tout avoir fait un biopic sérieux sur deux icones de ce sport risqué et pour le moins destructeur. L'égo y perd, la célébrité monte souvent au nez, mais à cette époque, la publicité n'était pas encore le dada de certains pilotes et les rivalités étaient peut être plus médiatisés qu'aujourd'hui. On peut même dire que cela alimenter le show ambiant (cela sera encore présent dans le duel Ayrton Senna-Alain Prost et cela au sein même de leur propre équipe!). D'autant que les deux adversaires ici présents étaient sacrément opposés. Lauda fut méthodique et posé comparé à Hunt, incorrigible fêtard et amateur de jolies filles. Ils sont ici incarnés par Daniel Brühl et Chris Hemsworth (ça lui changera des films Marvel). Ron Howard semble par ailleurs avoir pris un soin total au niveau des séquences de courses. Vous pouvez oublié les récents et lamentables Driven ou Michel Vaillant, Rush semble faire bien plus crédibles, donnant un vrai sens au mot adrénaline. On a des séquences dans la dernière minute entre accrochages (d'autant que les voitures étaient beaucoup moins sécurisées que de nos jours) et vitesse absolument superbes et je payerais bien pour voir cela au cinéma (ça me fera enfin voir un film d'Howard autre qu'à la télé ou en DVD!). 

D'autant qu'Howard n'oublie pas l'accident de Lauda, le rendant défiguré au niveau du visage. La motivation de battre Hunt rendra sa guérison plus courte et ce passage devrait être fortement intéressant. D'autant que le maquillage de Brühl semble bien fait et correspond plus ou moins à la réalité. On devrait également croiser Olivia Wilde et Natalie Dormer dans les paddocks. Rush est prévu pour le 25 septembre. 

Rush

Comments

[Alice In Oliver]

à borat: tout du moins, il peut éventuellement réaliser un bon film car perso, je ne le considère pas comme un grand réal

[Alice In Oliver]

en même temps, je dois avouer que ce réal me laisse plutôt indifférent

[Alice In Oliver]

pas convaincu du tout

[Alice In Oliver]

mouaif, je me méfie: Ron Howard reste un réalisateur inégal

[arnaud291]

Génial, Jours De Tonnerre 2, ah, ben non, en fait.