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6 mai 2013

Une vengeance d'un ange

Dans les comics que j'ai abordé, j'ai surtout évoqué les super-héros comme Batman ou Daredevil. Avec The Crow, on navigue dans une autre catégorie, peut être sombre mais bien plus grave. Quasi-invisible dans l'édition française, le roman graphique de James O'Barr a fini par sortir récemment chez Delcourt, qui plus est dans une édition définitive. O'Barr le dit lui-même dans la préface qu'il s'agissait parfois d'un problème d'impression de certaines pages à l'époque (les premiers écrits datent de 1981) ou encore qu'il n'avait pas la précision ou même le talent de dessin. Beaucoup semblent connaître The Crow uniquement pour l'adaptation (fantastique) d'Alex Proyas, qui aura par ailleurs un destin funeste (le livre est d'ailleurs dédié au regretté Brandon Lee, dont l'auteur s'en voudra qu'il soit mort sur le tournage d'une histoire pareille); et cette nouvelle édition est une bonne occasion aux fans du film de découvrir le matériel original. Tout dans cette histoire transpire l'amour, un exutoire d'une vengeance non-amenée de son auteur. Pour ceux qui ne le sauraient toujours pas, la fiancée de O'Barr est décédée en 1978, percutée par un chauffard ivre. De cette sinistre tragédie, il en tirera son mythique graphic novel, vengeance impersonnelle mais terriblement touchante.

Tout ce qui est dans ce livre transpire la violence inachevée, celle qu'on ne peut faire en réalité et qu'on accouche sur le papier avec une rage monstre. O'Barr est un peu comme Eric Draven, a contrario qu'il est toujours vivant. Eric est mort suite à deux balles dans la tête et un corbeau lui permet de regoûter au monde des vivants (ou tout du moins ce qu'il en reste) pour comettre une vendetta digne de ce nom envers ceux qui l'ont tué lui et sa Shelly. Le conducteur ivre devient une bande de cinglés prêts à tout pour tuer, tabasser, dealer ou violer. Néanmoins, la vendetta sanglante d'Eric ne sera pas sans flashbacks ou visions torturées. Les visions de Shelly broient le coeur d'Eric, car non seulement elles appartiennent à son existence passée, mais surtout il n'arrive pas à concevoir une vie sans elle. La fin de la vengeance arrivant, il pourra retrouver l'amour de sa vie pour des siècles et des siècles. Par ailleurs, les pages évoquant les souvenirs d'Eric sont parmi les plus belles de l'ouvrage, O'Barr mélangeant sublimement encre et style crayonné. Ces passages transpirent d'amour au point d'en pleurer devant l'issue finale. Une issue finale absolument brutale sur une route banale où une maudite panne déterminera l'existence du couple.

Un passage d'une rare violence où le sang gicle, les yeux sont inactifs, les cheveux brûlent et l'odeur de crime empeste. La vengeance montrée dans l'oeuvre est à l'image de ce crime: sanglant, perturbant, sans échapatoire. Si le premier s'en sort correctement en donnant des informations, le second se prend direct une balle dans la tête. Ensuite c'est un véritable massacre autour d'une table ronde, puis c'est au tour du coup de sabre, puis au prêteur-sur-gage dézingué au flingue et dont la boutique crâme et deux beaux bourrinages pour finir. La mort de T-Bird, chef du gang, n'est d'ailleurs même pas montré, O'Barr préfèrant montrer le mec agonisant devant Eric avec un marteau à la main. Je vous laisse imaginer le final. Mais la lecture de The Crow fait aussi regarder si le film de Proyas est fidèle et c'est le cas. Les mises à mort sont différentes par moments (plus dégueulasses ici, le film étant déjà bien Rated), des personnages sont rajoutés (notamment la soeur de T-Bone), les visions morbides (ce cheval qui s'embourbe dans des barbelés, quelle horreur), pas de communication avec le corbeau, pas de cowboy de la mort (initialement prévu, mais la mort de Brandon Lee n'a pas aidé pour le coût de production), modification de la mort du couple... Mais ces éléments sont maigres vu la fidélité aux thèmes du roman graphique.

Corneille

Une oeuvre pétrie d'amour (aussi impossible soit-il) et d'une violence sans précédant pour la plus belle des vengeances.

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Commentaires
B
J'ai déjà abordé le film et Olivier a, dans mon souvenir, parler de quelques unes des suites sur ce blog. En tous cas, si tu peux le trouver (facile je trouve), prends le d'autant qu'il n'est pas à un prix exhorbitant (17 euros dans mon souvenir).
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A
Un graphic novel très réputé en tout cas et qui semble t'avoir beaucoup plu, sinon, tu compte également aborder le film avec Brandon Lee et les suites ?
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