Le film le plus censuré à travers le monde
Genre: horreur, gore, trash (interdit aux - 18 ans)
Année: 1981
durée: 1h40
L'histoire: Une jeune étudiante en cannibalisme part avec son frère et une amie en Amazonie pour enquêter sur une tribu antropophage.
La critique d'Alice In Oliver:
Contrairement à ce que l'on pense, ce n'est pas Ruggero Deodato le précurseur en matière de film de cannibales, mais un certain Umberto Lenzi. Le cinéaste lance définitivement le genre avec Cannibalis, au pays de l'exorcisme, sorti en 1972.
C'est ce même film qui inspirera Ruggero Deodato pour réaliser Cannibal Holocaust, considéré comme la référence du genre. Au début des années 80, le long-métrage de Deodato marque largement les esprits, à tel point que le film donne lieu à de nombreux avatars.
C'est par exemple le cas de Cannibal Ferox, réalisé par le même Umberto Lenzi en 1981. Avec Cannibal Holocaust, Cannibal Ferox est souvent considéré comme l'un des films les plus violents du genre. D'ailleurs, le long-métrage est interdit aux moins de 18 ans dans plusieurs pays, notamment en Allemagne et au Canada. En France, l'interdiction sera revue à la baisse par la suite, le film écopant d'une interdiction aux moins de 16 ans.
Pire encore, Cannibal Ferox détient le triste record du film le plus censuré à travers le monde puisque le long-métrage est carrément interdit de sortie dans 31 pays.
Cannibal Ferox est même considéré comme l'un des films les plus violents jamais réalisés. Reste à savoir si le film mérite une telle réputation. Contrairement à Cannibal Holocaust, Cannibal Ferox ne véhicule aucun message et s'inscrit dans la grande tradition des productions trashs italiennes du début des années 80. Etonnant que le film ait généré une telle polémique.
Par exemple, La Secte des Cannibales, déjà réalisé par Umberto Lenzi, se révélait beaucoup plus violent et choquant. Non pas que Cannibal Ferox soit un film "d'enfants de choeur", mais soyons honnêtes: on a vu largement pire dans le genre.
Inutile alors de le comparer à Cannibal Holocaust que le film tente laborieusement d'imiter sans jamais lui arriver à la cheville. En vérité, la réputation trash de ce long-métrage repose sur trois séquences: la pendaison d'une femme crochetée au niveau des seins, une scène de castration et un crâne découpé, le réalisateur ne lésinant pas sur les effets sanguinaires.
Pour le reste, le scénario est de facture classique. Attention, SPOILERS ! Gloria, une étudiante américaine, veut prouver que le cannibalisme n'est qu'un mythe, inventé par les conquistadors, destiné à faire passer les Amérindiens pour de dangereux sauvages et justifier ainsi leur extermination massive.
Afin d'étayer son propos, elle se rend en Amérique du sud, en pleine jungle amazonienne, pour étudier une peuplade réputée, à tort selon elle, se nourrir de chair humaine. Pour l'aider dans son expédition, elle voyage en compagnie de son frère Rudy et de son amie Pat.
Au cours de leur périple, ils rencontrent Mike, un trafiquant de drogue qui s'est réfugié dans cette région sauvage après avoir escroqué un gros bonnet de la pègre new-yorkaise. Il affirme avoir été attaqué par une bande d'indiens cannibales et sadiques.
Au même titre que Cannibal Holocaust, le scénario sombre très vite dans la folie meurtrière. Encore une fois, ce sont les hommes blancs qui se montrent violents et sauvages, entraînant ainsi l'hostilité des anthropophages. Seule petite différence avec le film de Deodato, Cannibal Ferox décrit le cannibalisme comme une tradition liée aux traditions et aux rites tribales.
Hélas, en dehors des trois séquences trashs que j'ai déjà citées, il faut bien avouer qu'il ne se passe pas grand chose dans Cannibal Ferox.
Il faut bien reconnaître que l'on s'ennuie beaucoup sur la durée, le film ressemblant davantage à un petit navet sans grand intérêt. Certes, techniquement parlant, le long-métrage est plutôt convaincant et bénéficie de trucages et de maquillages assez bluffants malgré le poids des années.
En dehors de cela, pas grand chose à retenir. Dans l'ensemble, la réputation de Cannibal Ferox est plutôt usurpée. C'est donc un film à réserver aux amateurs du genre. Personnellement, et je le répète, je le considère comme un petit navet, le film ne véhiculant aucun message.
Die Rache der Kannibalen - Cannibal Ferox [1981... par chni1988