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25 mai 2013

Tueurs nés selon Spielberg

Une femme fait sortir illégalement son mari de prison pour aller reprendre leur enfant, donné à une famille par les services sociaux...

Sugarland express : affiche

Alors qu'il préside actuellement le Festival de Cannes (pour un résultat qui, je l'espère, sortira des sentiers battus), revenons sur le premier film pour le cinéma de l'ami Steven Spielberg, Sugarland Express. Dernière pièce de sa filmographie que je n'avais pas vu et grâce au président Spielberg, j'ai pu le voir sur Arte en mode diffusion de films cannois (donc encore une fois merci Arte!). Car oui, ce film de 1974 fut primé à Cannes pour son scénario. Pourtant, Sugarland Express fut loin d'être une partie de plaisir pour le futur réalisateur du au combien compliqué Jaws. D'abord le refus de Jon Voight que Spielby voulait pour le rôle masculin, au contraire de Goldie Hawn qui accepta tout de suite pour le rôle féminin. Ce fut également la première collaboration avec John Williams, pour une partition que l'on ne gardera pas forcément en mémoire il faut bien le croire (ce sera du grand art dès le film suivant). Mais le pire viendra surtout lors de la distribution du film en salle où Universal fera des coupes et ne lui donna pas de réelle chance, puisque l'a distribué plus ou moins à la sauvette. Par ailleurs, Spielby dira "c'est le seul film dont je dois honnêtement avouer que si je devais le refaire, je le tournerais d'une manière totalement différente" *.

Dans un certain sens, on peut y voir une sorte de Tueurs nés avant l'heure, mais sans le duo de psychopathes en puissance. Au contraire, notre duo n'est en rien dangereux ou tout du moins sont surtout des bras cassés. Leur but est simplement de retrouver leur fils, pris par les services sociaux. Mais voilà, croyant se faire repérer par la police, ils prennent le véhicule des vieux les ayant pris en stop et prennent d'assaut la voiture de police avec son sergent à l'intérieur. C'est à partir de maintenant que le film deviendra un road movie de première et surtout une grosse satire des médias. Nos héros deviennent des stars sans le vouloir, leur but étant simplement de retrouver leur enfant. Petit à petit, la télé s'empare de l'événement, au point que des gens sur leur passage leur donnent des cadeaux aussi improbables qu'un cochon! Le phénomène est lancé et dans ce jeu, nos héros vont être pris à partie. Ce sont des innocents, des paumés s'étant fourrés dans une mauvaise voie et ce n'est pas forcément parce qu'ils sont armés qu'ils sont dangereux. Il n'y a qu'à voir le mari, gauche comme pas possible et ne parvenant jamais à voir le bout de son nez. 

Même la femme, malgré une certaine autorité sur son mari (en raison de sa naïveté), n'est pas une mégère non plus. C'est la première à s'effrayer quand un coup de feu retentit. Le policier en revanche est assez trouble. On ne sait jamais sur quel terrain il va jouer, s'il va les aider ou tout simplement les mener en bateau. Si bien que quand il dit vers la fin qu'il y a des snipers dans la maison, les personnages peinent à le croire. Sauf que la réalité mettra fin au phénomène comme on en trouve des tonnes. Le succès et la grande chute. Les Bonnie et Clyde du pauvre en d'autres termes, mais tout aussi éphémère. Pour ce qui est de la réalisation, on voit qu'il y a un effort en plus. Spielberg a les moyens et il les montre à travers certaines séquences spectaculaires où il fait parler le flingue. C'est le cas de l'assaut des anciens flics prenant en chasse nos azimuts (sans se rendre compte qu'ils ont un collègue avec) ou dans le final, poursuite effreiné pour la survie. Ironiquement, Spielby a conservé ce fameux plan final avec le personnage regardant l'horizon, déjà présent dans Duel. Une manière de dire qu'il est définitivement installé sur le grand écran, après des années passées sur les plateaux de télé. Pour le reste, il faut bien dire que Goldie Hawn bouffe littéralement l'écran au point d'éclipser tous les autres acteurs. Comme William Artherton (futur journaliste véreux de Die Hard et sous-fifre emmerdant du maire dans SOS Fantômes) qui est pourtant excellent en mari dépassé par une situation imprévisible.

Un premier film de cinéma réussi au possible, critiquant l'impact des médias dans une poursuite franchement tragique.

* Citation issu du livre Steven Spielberg Une rétrospective de Richard Schickel.

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Commentaires
A
thank you l'ami
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P
Un Spielberg mid-tempo (le rythme assez pépère du film) mais dans le mouvement de l'époque (la contre-culture, le road movie). Bon souvenir.
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A
je l'ai vu il y a très longtemps et je dois avouer que je ne m'en souviens presque plus. Il ne m'avait pas vraiment enthousiasmé à l'époque mais faudrait que je le revoie. Je veux bien que tu le fasses sur naveton celui là !
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2
Un film très réussit avec une très belle distribution.<br /> <br /> Par contre, concernant le résultat qu'il va donné à l'issu du festival de Cannes, pas sûr que cela sorte des sentiers battus, vu la tête de la sélection.
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V
Mouaif pas mal mais pas plus emballé que ça perso. Dans le gens "amants criminels" la même années je lui préfère largement La Balade Sauvage de Malick
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