Sauve la cheerleader, sauve le monde
Plusieurs personnes ordinaires sont amenés à avoir des pouvoirs extraordinaires, sans savoir d'où viennent leurs pouvoirs. Néanmoins, un d'entre eux tue et il faut le stopper...
En 2006, une série network était sur toutes les lèvres: Heroes. Série produite par NBC (chaîne connue pour enchaîner les bides depuis quelques années, à l'image de Knight Rider le remake de K 2000 ou Smash), cette série de Tim Kring (Preuve à l'appui) suscite l'attention des médias et remporte un succès colossal au point d'être le meilleur score de la chaîne depuis bien longtemps et pour encore quelques années. Mais au contraire de Game of thrones (qui accumule audience et téléchargement avec grâce), la série sera progressivement tuée par le téléchargement. Et quand vous avez une chaîne aussi ahurissante au niveau de la programmation que TF1 (exemple: Les experts toutes séries confondues sont diffusées six fois dans la semaine pour un total de rediffusions incroyables pour peut être trois inédits dans la semaine!), il ne faut pas s'étonner que l'audience soit aussi minime par rapport aux téléchargements. Et pour cause, comme d'habitude, la chaîne a attendu deux mois pour commencer à diffuser la série puisque le dernier épisode avait été diffusé en mai. La saison ayant eu un tel succès, plusieurs pauses ont eu lieu et TF1 a mis trois jours à se dire "tiens on va acheter les droits de ce phénomène!".
Comme les audiences le samedi soir n'ont pas été à la hauteur de leurs attentes (et pourtant, cela restait franchement du lourd), la première chaîne de France avait décidé de diffuser la saison 2 l'année suivante (en sachant que le dernier épisode avait été diffusé en décembre, soit une distance encore plus gargantuesque entre la diffusion US et celle en France)... à minuit! Fort d'une exportation lamentable, TF1 lachera la série dès sa troisième saison à Syfy, puis France 4 qui s'en réjouiront sur la TNT et le câble. Comme quoi, TF1 est à l'image de certains programmes qu'elle diffuse: LAMENTABLE. Pour le reste, je me suis arrêté à la saison 2 qui était déjà bien moins bonne que la première, les deux dernières saisons étant pour le moins naveteuses dans ce que j'ai entendu. Néanmoins, je garde une grande attention pour la première saison et je n'aborderais sur ce blog que celle-ci. La série peut se voir comme un mélange d'Incassable de M Night Shyamalan (on ne pourra certainement pas lui reprocher ce film, même en étant un détracteur comme moi du coco) et des X Men. D'un côté, les scénaristes brassent les histoires d'inconnus se découvrant des pouvoirs (comme Bruce Willis) et essaye de faire le bien. De l'autre, une organisation secrète essayant de les traquer et des parents aux pouvoirs héréditaires.
Si évidemment le contrôle de l'organisation est au centre de l'intrigue, le but de nos héros sera surtout de retrouver et affronter Sylar (Zachary "Spock" Quinto, alors dans son premier grand rôle), un autre être avec des pouvoirs et s'en servant pour faire le mal. Un méchant pour le moins charismatique et qui se fond dans la masse pour mieux réaliser ses desseins. La galerie de personnages s'avèrent intéressantes dans l'ensemble. Les frères Petrelli sont très différents, l'un étant un infirmier pouvant accumuler les pouvoirs qu'il voit (Milo Ventimiglia dans un rôle ressemblant à Malicia), l'autre un politique pouvant voler (Adrian Pasdar). Sans compter la jeune Claire Bennett (Hayden Pannetiere), adolescente pouvant se régénérer, qui non seulement est la fille non-reconnue de Nathan, mais en plus est la fille adoptive de Mr Bennet, un agent de l'organisation particulièrement pugnace (peut être l'un des personnages les plus fascinants de la série, car le plus complexe, ne sachant pas choisir entre ses obligations et sa fille extraordinaire). Parmi les autres personnages, on notera un télépathe (Greg Grunberg), un peintre visionnaire (Santiago Cabrera), un téléporteur asiatique (Masi Oka) ou encore une schyzophrène dont l'autre personnalité s'avère destructrice au possible (Ali Larter).
En plus de développer des personnages attachants et intéressants, Heroes a le mérite d'être particulièrement sombre et ce malgré le fait que ce soit une série network, où la censure est très forte. On le voit tout d'abord par la noirceur de la série, où l'air de rien beaucoup de morts arrivent. Claire manque de se faire tuer par deux fois (sans compter ses essais sur son corps), dont une où elle se retrouvera sur une table d'expertise le ventre ouvert! Et cela sans censure et avec le corps bien apparent. Assez étonnant bien que Les experts s'éclate à montrer des cinématiques gores. Les meurtres de Sylar sont généralement bien foutus et se trouvent être de beaux petitss scalps. Sans compter les séquences un peu cochonnes avec Ali Larter qui fait des vidéos grrr sur le net et n'hésite pas à se déshabiller pour voir le politicien volant. Même au niveau des effets-spéciaux très bien réalisés dans l'ensemble. Au final, on se dit que cette série aurait pu être grandiose, si les scénaristes avaient suivi. Comme diraient certains, un peu comme Lost.
Une première saison saisissante aidée par d'excellents personnages et des aventures héroïques pour le moins sombres et mémorables. Dommage que la suite ne le sera jamais.