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15 août 2013

Buffy sous silence

Après trois saisons régulières et inventives, on se demandait bien quelles nouveautés allaient avoir lieu dans la mythologie de Buffy contre les vampires. A vrai dire, cette quatrième est probablement la plus mauvaise de la série. Même la première, qui est très introductive (pas de grand enjeu, présentation des personnages, scénaristes qui se cherchaient encore) s'avère meilleure. Il faut dire que cette saison 1999-2000 a mis du temps à s'installer, idem pour la série Angel qui signait ses débuts. A choisir, on préféra même la première saison du spin-off que cette quatrième saison à l'arc narratif désastreux. (Attention spoilers) Joss Whedon et son équipe ont vraisemblablement mis trop de temps sur Buffy (Sarah Michelle Gellar) à l'université, élément fourre-tout qui ne permettra pas au show de se renouveller après le lycée. Pire, l'université sera terriblement mineure dans la vie de Buffy et ses camarades, l'insistance des scénaristes est donc incompréhensible. Ainsi, nous avons droit à une confrérie de vampires particulièrement casse-pieds ou encore un démon particulièrement pénible comme collocataire de Buffy. Plus problématique, on regrette le manque d'arc narratif précis. Buffy se bat avec l'Initiative, groupe de l'armée s'occupant des affaires paranormales. Or, il n'y a pas de réel intrigue, bien que Buffy tombe amoureuse d'un des soldats.

Buffy_Season_(4)[1]

De plus, Riley Finn (Marc Blucas) se révèle être un personnage creux et sans réel charisme. Pour le pendant humain d'Angel (David Boreanaz), on repassera. D'ailleurs, le vampire passera par trois fois dans la série à travers des crossovers avec sa série attitrée. Sauf que la conclusion se fait dans l'épisode d'Angel, provoquant une certaine confusion chez les spectateurs ne regardant pas l'autre série (ce qui était le cas de votre cher Borat pendant le visionnage de Buffy). Les non-initiés peuvent donc passer leur chemin sur ces trois épisodes, sauf Désillusions permettant de retrouver Spike (James Marsters) une fois de plus. Pour ce qui est du méchant principal, on nous le présente au quatorzième épisode sur les vingt-deux, ce qui relève de l'ironie totale. Une sorte de Terminator ridicule façonné à la Victor Frankenstein, votre cher Borat vous laisse imaginer le désastre artistique. Le final de l'arc narratif met en scène la magie (Willow, Alex et Buffy ne font qu'un) face à la science (Adam le machin entre Terminator et Franky). Attention louable mais ridicule en fin de compte. Heureusement pour nous, tout n'est pas à jeter et cette quatrième saison se sauve sur quasiment tous ses épisodes individuels. Le gros coup de coeur de votre interlocuteur est Un silence de mort. C'est la première fois que Riley et Buffy combattent ensemble en toute connaissance de cause.

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Mais le plus intéressant dans cet épisode (le meilleur de tout le show avouons-le), c'est cette proportion à aller dans une horreur totale qui serait un savant mélange de la série La quatrième dimension (1959-64) et l'épouvante pure. Par un cruel hasard, Sunnydale est réduit littéralement au silence et les blocs-notes deviennent le nouvel outil de langage. Sauf que ce silence a été provoqué par des créatures avides de coeur bien découpé au scalpel. Comme les habitants sont sans voix, pas de cri dans la nuit et autres contrariétés vocales. A Sunnydale, personne ne vous entendra crier. Outre cet aspect gore qui laisse sans voix, le compositeur Christophe Beck s'en donne à coeur joie et propose une somptueuse musique se rajoutant à l'horreur glaciale de l'épisode. Mais là où l'épisode devient un sommet c'est par la peur que confère ses créatures. Sourire interchangeable jusqu'aux oreilles, yeux limite exorbités et regardant droit devant, costard-cravate classieux, chauve, gestuelle conférant une chorégraphie macabre et une lévitation glaçante. Dès l'apparition des Gentlemen, les spectateurs sont glacés. Un effet particuler et suffisament rare de nos jours (la plupart des boogeymen des années 2000 proviennent de remakes) pour être souligné. Hush est certainement une des plus belles pièces d'horreur issue de la télévision, plus ironiquement dans une série network (l'épisode est particulièrement riche en ambiguïté).

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Rien que par la présence des Gentlemen, l'épisode suscite l'effroi devant des personnages aussi visuellement forts. D'ailleurs, Un silence de mort sera le seul épisode à être nommé aux Emmy Awards pour son écriture et sa réalisation (assurée par Whedon lui-même). C'est dire le statut de cet épisode dans la série. Spike est de retour pour notre plus grand plaisir avec une particularité. Une puce de l'Initiative provoque chez lui une impuissance pour tuer et il se prend de belles décharges à chaque fois qu'il essaye d'attaquer. Ce qui lui permettra de s'installer progressivement dans le Scooby-gang, au point de laisser tomber la cause vampirique. Sans compter Le mariage de Buffy où il manquera de peu d'épouser la Tueuse. Beer Bad est l'occasion de voir ce que devient Alex (Nicholas Brendon). Le jeune homme ne pouvant aller à l'université, il doit travailler y compris comme serveur dans un bar où la bière fait remonter ses clients au Néandertal. Voir Buffy en mode Cro-magnon vaut son pesant de cacahuètes, à l'image de sa réplique favorite "moi veux bière". Cette saison est sujette au départ de Oz (Seth Green), ce loup-garou si cool et petit-ami de Willow (Alyson Hannigan), mais aux répliques souvent répétitives et la psychologie bien souvent ailleurs. Son départ n'est donc pas étonnant , les scénaristes et Seth Green semblant avoir fait le tour du personnage.

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Néanmoins, l'épisode Coeur de loup-garou permet de voir un bel affrontement de loups-garou à la fois moral (Oz va être confronté à une louve excitante et avide de chair fraîche; ce qui est en contradiction avec Oz qui voit sa transformation comme une malédiction) et physique (le combat final). La pauvre Willow va donc se retrouver seule pendant quelques temps, avant de retrouver l'amour auprès de Tara (Amber Benson). Alors que la télévision a souvent eu du mal avec le traitement de l'homosexualité (encore plus au cinéma), les scénaristes de Buffy montrent cette relation comme totalement naturelle et jamais tabou. Sans compter la totale absence d'exagération à La cage aux folles. Une belle évolution culturelle surtout pour une série aussi populaire encore aujourd'hui. Anya (Emma Caulfield) fait désormais partie du casting régulier et se révèle facilement attachante de par sa bonhomie ambiante et évidemment sa relation explosive (donc très sexuelle) avec Alex. Giles (Anthony Stewart Head) évolue aussi. Etant donné qu'il n'a plus de réel autorité sur Buffy, il se laisse un peu aller, a une nouvelle petite-amie (première visite depuis la fin du lycée et Buffy le trouve en charmante compagnie); et a toujours des ennuis avec son ancien collègue Ethan (Robin Sachs) qui le transformera en démon à la Darkness dans l'épisode 314.

Un gimmick qui s'arrête heureusement ici, devenant trop répétitif à l'image des interventions de Tahiti Bob dans Les Simpson (1989-). Faith (Eliza Dushku) manque de faire tuer Buffy une nouvelle fois dans le double-épisode Une revenante. En effet, la jeune femme ira dans le corps de Buffy et comme elle est en fuite, Buffy aura de gros soucis dans le corps de Faith. Mais les deux femmes se retrouveront par une chasse aux vampires et retrouveront leur personnalité respective. Superstar permet à Jonathan (Danny Strong), un ancien lycéen déjà vu dans la série, de devenir une sorte de super-héros de Sunnydale. Ce qui permet à Whedon de faire une parodie de son propre univers, y compris dans son générique presque entièrement consacré au personnage. Le démon d'halloween et La maison hantée sont assez liés dans l'ensemble, puisque ce sont deux épisodes mettant en scène les personnages dans une maison et durant une fête. Le premier est une sorte de train fantôme où les personnages évoluent de pièce en pièce sans savoir sur quoi ils vont tomber. Mieux, la maison en plein rituel satanique involontaire s'en prend aux personnages par une particuliarité. 

Willow est agressée par la magie, Alex devient invisible, Oz devient loup-garou de manière aléatoire... L'épisode permet également de voir que la plus grande peur d'Anya est le lapin (d'où son déguisement de lapin rose à se plier en quatre) et Giles avec une tronçonneuse. Un bel épisode pour la fête des masques (il fut diffusé quelques jours avant le 31 octobre aux USA). La maison hantée est ironiquement le premier épisode que votre cher Borat a vu de la série il y a de cela onze-douze ans. Soit un épisode où une plante se nourrit des ébats de Buffy et Riley! Un épisode qui avait laissé un souvenir au moins sympathique de la série à votre serviteur, quitte à s'y mettre un jour ou l'autre en achetant les saisons une par une (cela évite certaines frustrations, cf Lost). Comme pour confirmer la qualité déplorable de l'arc narratif, le dernier épisode de la quatrième épisode est un épisode individuel. Cauchemar entraîne le téléspectateur dans les rêves de Buffy, Willow, Alex et Giles envenimés par le fantôme de la première tueuse. Une conclusion sympathique en somme pour une saison assez décevante. 

Une quatrième saison en demi-teinte ruinée par un arc narratif inexistant, mais sauvée par certains épisodes et diverses thématiques.

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Commentaires
B
Université tu veux dire! ;) En effet ce passage à l'université n'a que peu d'intérêt sinon au début et encore. Sans compter le manque total de réels enjeux. En bref, s'il n'y avait pas les épisodes individuels, la saison serait vraiment nulle.
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A
Sans doute la moins bonne saison de la série tant certains éléments paraissent bancales et notamment la partie sur le lycée qui ne débouche sur rien.
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