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17 août 2013

La résurrection d'une héroïne

Après cinq saisons sur la chaîne The WB, la série Buffy contre les vampires déménage. N'arrivant pas à s'entendre, l'équipe se voit proposé de continuer la série sur le câble et suffisamment rapidement pour que la série revienne en septembre aux USA. Comme vous le savez certainement (ou pas), le câble américain propose des séries plus crues avec une violence et une sexualité moins modérées (surtout cela, à l'image de la série ultra-graveleuse Spartacus). Cette saison, comme la suivante, sera beaucoup moins chaste en terme de violence graphique, même si la série n'a jamais fait dans le politiquement correct (on pense à plusieurs morts marquantes dont celles de la saison précédente). Ironiquement, la nouvelle hébergeuse est UPN qui fusionnera avec The WB pour former The CW trois ans après l'arrêt de la série. Joss Whedon et son équipe vont aller dans des thèmes plus sombres, ce qui n'empêchera jamais la série de rester dans une ambiance bon enfant, de garder un haut niveau d'écriture et enfin de ne pas délaisser ses personnages au profit du sensationnalisme. (attention spoilers) Pourtant, cette sixième saison commence par un double-épisode pour le moins saugrenu et inévitable dévoilant la résurrection de son héroïne éponyme (Sarah Michelle Gellar).

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Bah oui, Buffy contre les vampires sans l'héroïne titre cela risque de mal passer auprès des fans. Un double-épisode un peu long (deux parties pour cela, cela paraît un peu gros), servant juste à montrer une bande de démons-bikers amusants. Un peu comme si les Sons of anarchy avaient pactisé avec le Diable. De plus, les méchants de cette saison sont franchement à la ramasse, au point de se demander pourquoi les scénaristes ont utilisé ces personnages préexistants pour cette saison 2001-02. Voici donc revenir Warren (Adam Busch) le fabriquant de robots romantiques et Jonathan (Danny Strong), ainsi qu'un petit nouveau Andrew (Tom Lenk) pour les accompagner. Un trio d'un ridicule démesuré et même pas intéressant à voir évoluer au cours de la saison. A la limite, on peut garder Warren, un enfoiré qui s'ignore et va devenir progressivement un psychopathe cynique. Si l'on peut en qualifier un de réellement méchant dans le trio, c'est bien lui. Alors que la plupart des membres du Scooby-gang sont en train de devenir mature (y compris Dawn qui apprendra de ses erreurs, notamment avec des garçons), ces trois abrutis (ils n'ont aucun but et sont franchement lourdingues) ne pensent qu'à leur propre personne et croient que leurs actions un peu surnaturelles les rendront populaires.

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Une bande de geeks insignifiants (lors de leur première apparition, ils sont montrés en train de jouer à des jeux-vidéo alors qu'ils ont un contrat avec un démon) même si au final, leurs actions finiront par devenir de pire en pire influencées par Warren. Cela se verra à partir de l'épisode Esclave des sens. Warren kidnappe son ancienne petite-amie (entrevue dans l'épisode Un chagrin d'amour de la saison 5) en vue de devenir son Don Juan ultime. Mais le sort ne dure pas et dans un élan violent, il la tue. A ce moment, on comprend tout le potentiel machiavélique de Warren. Sans compter qu'il fera accuser Buffy avant qu'elle ne voit le pot aux roses. Dans l'épisode Rouge Passion, Warren utilise deux globes maléfiques qui le rendent invincible. Une des victimes sera le pauvre Alex (Nicholas Brendon) qui essayera de s'interposer face à la brutalité gratuite du coco. Mais quand Buffy déjouera son sort, Warren commettra l'irréparable. Dans un élan de sauvagerie gratuite, Warren tire sur la Tueuse (heureusement sans gravité) et surtout dans la maison, dégommant littéralement Tara (Amber Benson). La séquence est d'ailleurs filmée en plan large avec éclaboussement de sang sur Willow (Alyson Hannigan), histoire de bien montrer le changement de chaîne de diffusion.

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Un plan gore (comme la mort de Warren dégueulasse au possible) qui n'aurait probablement pas vu le jour sur The WB. Willow justement change brusquement, devenant dépendante de la magie noire comme d'une drogue, notamment influencée par Amy, redevenue humaine après trois saisons transformée en rat (Elizabeth Anne Allen). Au point de perdre la confiance de Tara dans l'épisode Tabula rasa où Willow utilisait un puissant sort d'oubli. Spike (James Marsters) devenait alors le fils de Giles (Anthony Stewart Head) et ce dernier manque de coucher avec Anya (Emma Caulfield) qu'il prend pour sa compagne ! Une situation cocasse et jouissive, preuve que le show ne manque jamais d'humour même dans des temps dramatiques. Néanmoins, ce sort est la goutte d'eau qui fait déborder le vase pour Tara, qui quitte le domicile des Summers où habite désormais Willow. Dans l'épisode Dépendance, ce sera encore pire puisque dans son addiction, Willow entraînera Dawn et manquera de la tuer. C'est à ce moment qu'elle prendra conscience qu'elle est allée trop loin. Mais la mort de Tara et l'impossibilité de la faire revenir alors que Willow venait de la reconquérir, va provoquer une transformation furieuse chez la jeune rousse.

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Warren Mears la lâcheté dans toute sa splendeur.

Willow devient alors une véritable menace aussi bien pour ses amis essayant de limiter les morts que pour le Trio qui se voit poser une menace de mort trop grande pour eux. Le pire étant que l'on ne peut avoir de jugement sur Willow tant l'acte de Warren est d'une gratuité extrême. Alors qu'il sait qu'il va passer à la casserole, le bonhomme continue d'être lâche, abandonnant non seulement ses camarades à une mort certaine et ne regrette en rien la mort d'innocents comme Tara. La déchéance de Willow n'en est que plus dramatique vu qu'au final, son acte est vain et elle s'en prend à ses amis en priorité. Si Giles réussira à la canaliser pendant quelques instants, c'est Alex qui remettra les pendules à l'heure en évoquant ses sentiments à son amie de toujours. Le lien entre les deux personnages est tel que Willow s'arrêtera nette et fondra en larme. Elle a compris les actes qu'elle a fait. La loi du Talion n'a pas gagné et en un sens, elle a perdu sa dignité en devenant la prêtresse noire. Alex évolue beaucoup au cours de cette saison et on découvre aussi un jeune homme finalement peu sûr de ses capacités. Son mariage dans La corde au cou (titre prémonitoire au possible) en est la preuve.

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Le démon lui donnant un faux-aperçu de son avenir (il était venu pour se venger d'Anya, décidemment aux moeurs pas toujours jolis) et le bordel ambiant lors de l'avant-cérémonie (une bagarre a lieu entre les démons et la famille d'Alex) ne seront pas nécessaire pour convaincre Alex qu'il n'est pas sûr de son coup. Il a tout simplement peur de faire les mêmes erreurs que ses parents, ces derniers ayant bousillé sa vie jusqu'à maintenant (les rares évocations étaient calamiteuses, sans compter "l'aide monumentale" qu'il a eu après le lycée). Ses parents sont volages et alcooliques au point de ne s'être jamais réellement occupé de lui. On peut même dire qu'ils considèrent Alex comme une erreur, le résidu d'une mauvaise soirée. Ce qui semblait être devenu un homme stable, fringuant mais toujours un peu grande gueule est surtout un être traumatisé par le mariage catastrophique de ses parents et la phobie de refaire les mêmes erreurs avec la femme de sa vie (tout du moins à la télé, en bande-dessinée cela change nettement). Et ce malgré tout l'amour qu'il porte à Anya. Il y a des choses qui ne s'effacent malheureusement pas et cette saison sera l'occasion pour les héros d'être confrontés à leurs regrets. Le final montrera également qu'il est peut être l'un des personnages les plus courageux de la série.

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Ne trouvant pas de réconfort (même en couchant avec Spike dans une séquence délirante), Anya préféra redevenir un démon vengeur. Mais la jeune femme aidera tout de même le Scooby-gang dans le grand final, notamment grâce à ses talents de téléporteuse. A partir de l'épisode Ecarts de conduite, Buffy commencera enfin une relation amoureuse avec Spike. Sauf que leurs ébats donnent lieu à une sacrée rigolade, le couple partant dans un sadomasochisme délirant. Il n'y a qu'à voir leur première coucherie, démolition d'une maison sans besoin de tracto-pelle. Dans La femme invisible, cela devient même un running-gag, puisque Buffy couche complètement invisible jusqu'à ce qu'Alex débarque chez Spike. Ce qui vaut à nouveau tout un lot de quiproquos bien sentis. Mais la Tueuse en aura vite marre d'avoir des bleus partout. Là encore, il s'agit d'un aspect qui aurait eu plus de mal à passer sur une chaîne network, en raison du caractère fort sexué de ces passages (même si la nudité n'est pas présente). Les épisodes individuels sont toujours aussi savoureux, à l'image de Baiser mortel. Ou comment Dawn passe la soirée d'halloween avec deux garçons, avant de comprendre qu'elle navigue vers une orgie vampirique. Ni plus, ni moins qu'une belle bagarre qui commençait comme un bon roman d'amitié.

Fast Food revient aux récits d'épouvante auxquels le téléspectateur a droit régulièrement depuis la quatrième saison. Buffy se fait engager dans une sorte de McDonald du pauvre, où plusieurs membres disparaissent ou agissent de manière étrange. Un épisode qui rappelle le film Intruders (Scott Spiegel, 1989), où les employés d'un super-marché (joués entre autres par Sam et Ted Raimi) étaient traqués par un boogeyman improbable et dégueulasse. A cela, vous pouvez rajouté des rides et un crâne qui s'ouvre pour cet épisode. Sans issue est un épisode laissant encore de la place à Dawn. La jeune fille se sentant seule, elle décide de garder tout le monde à la maison avec un sort. Des séquelles inévitables de la précédente saison. La roue tourne permet de revoir Riley (Marc Blucas) et de confirmer que ce personnage est affreusement lisse. A la dérive est un des meilleurs épisodes de cette saison voire de la série, puisque remet complètement en question notre perception de l'univers créé par Joss Whedon. En effet, Buffy est confrontée à des visions la montrant en hôpital psychiatrique, où l'on découvre qu'elle s'est inventée un monde à son image. Le final est ambigu et pose la question: que croyez-vous? Un monde où vous êtes l'héroïne, mais où les gens vous aiment pour ce que vous êtes? Ou un monde où vous êtes terriblement seule et sans avenir?

La décision de Buffy peut alors apparaître comme une lobotomie: elle s'est libérée de sa peine d'être seule et préférera vivre dans son monde, celui que l'on connaît. Encore aujourd'hui, Whedon laisse volontairement planer le doute en interview. Mais le plus gros coup de folie des scénaristes est bien évidemment Que le spectacle commence. Un épisode monté comme une comédie-musicale comme le suggère le titre français évoquant le film de Bob Fosse (1979). Un démon (avec la voix de Richard Darbois, toujours aussi bon chanteur depuis Aladdin et L'étrange noël de Mr Jack) impose le chant et la danse dans Sunnydale. La VO doit être sublime (les acteurs ont joué le jeu), mais en VF, l'épisode gagne un charme nanardesque indéniable. En sachant que seuls les doubleurs de Sarah Michelle Gellar, Nicholas Brendon, James Marsters et Michelle Trachtenberg chantent, les autres acteurs principaux étant doublés par d'autres voix. Le plus drôle est indéniablement Emmanuel Curtil qui s'occupe d'Anthony Stewart Head. Les deux voix ne correspondent pas, le doubleur initial ayant une voix plus grave que celle de Curtil qui va plus dans les aigües. Néanmoins, l'épisode a le mérite de montrer les craintes des différents personnages: Buffy doit réfléchir à sa relation avec Spike, Alex à son mariage auquel il a de moins en moins envie d'y croire, Tara se demande si Willow ne va pas trop loin dans la magie noire et Giles songe à partir en Angleterre. Toutes ses interrogations auront droit à leurs réponses par la suite. (fin des spoilers)

Une saison plus sombre mais qui garde le sens de l'humour, un peu plombé par un trio de méchants franchement pénible.

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Commentaires
B
Certes mais bon quand on voit le niveau de méchanceté du trio et leur intérêt, c'est vraiment dommage. Néanmoins le personnage de Warren peut se voir comme un vrai méchant plus que Willow. Sache qu'il est ressuscité dans la saison 8 par Amy. Décidemment une vraie saloperie celle-là.
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A
"au point de se demander pourquoi les scénaristes ont utilisé ces personnages préexistants pour cette saison 2001-02." La réponse est simple : Les responsables voulaient prendre du temps pour dévoiler la vraie méchante de la saison : Willow. pour cela, ils amenent doucement le jeune femme vers son coté sombre et mettent le trio en attendant. Je regrette seulement que, finalement, Willow n'ait que deux épisodes ou elle devient méchante, alors qu'ils auraient pu allonger un peu cette partie.
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