Le bras cassé contre l'impuissant

Kick Ass continue ses actions et se voit même associé à un groupe de vigilantes en costume nommé Justice Forever. Mais le fils D'Amico revient sur le devant de la scène renommé The MotherFucker et compte bien semé la zizanie dans ce microcosme super-héroïque...

Kick Ass 2 ne partait pas sous de bonnes augures. La bande-dessinée qui lui servait de support (et pourtant du même duo Mark Millar et John Buscema Jr) était franchement mauvaise, à peine relevée par quelques personnages (la création des vigilantes alliées comme ennemies de Kick Ass), ainsi que sa dernière page absolument nihiliste et pessimiste, le reste étant d'une vulgarité incroyable et jamais palpitant et drôle (ce qui était le contraire de la bande-dessinée originale). Vraisemblablement, au vue du travail bâclé de Millar (les dessins de Buscema Jr sont très bien réalisés), on peut dire que le coco a pris un peu trop son travail à la légère ou à la limite a cachetonné vulgairement (et ce malgré son enthousiasme parfois excessif). Ensuite, le remplacement de Matthew Vaughn (initialement trop occupé sur X Men: Days of future past qu'il a délaissé pour réaliser The Secret service, qui est une adaptation d'un comic-book de... Mark Millar!) par Jeff Wadlow, un mec dont le seul fait d'arme est un vulgaire film de baston (Never Back Down avec le méchant du premier Twilight et la jolie Amber "Mandy Lane" Heard). Rien de rassurant encore une fois et pourtant Kick Ass 2 se révèle être une excellente surprise et pour une fois, l'adaptation surclasse le livre qu'il adapte. 

Même si le film garde la plupart des passages du comic-book, il s'avère beaucoup plus efficace, plus fouillé et rajoute des intrigues supplémentaires. Des modifications sont également faites selon la fin des film et livre originaux. (attention spoilers) Au contraire du livre, le film de Vaughn montrait Dave (Aaron Johnson) en compagnie de la jolie Katie (Lyndsy Fonseca). Ici, la relation tourne court puisqu'à cause d'une discussion avec Mindy (Chloe Moretz) elle le plaque le temps d'une grosse baffe (son ami Todd ira jusqu'à sortir la vanne en forme d'allégorie sur les herbes)! Mais dans la suite BD, elle finissait par se faire violer par The MotherFucker aka Chris D'Amico (Christopher Mintz-Platz) dans un élan glauque et digne de Millar (souvenez-vous, il avait signé le comic-book Wanted). Ici la fille qui est agressée (mais non violée) est Night Bitch (Lindy Booth) parce qu'elle sort avec Dave (qui est apparaît sexuellement épanouit même en costume!). The MotherFucker ayant une fixette sur Kick Ass, il se met à vouloir se prendre comme lui, ce qui est digne d'une nemesis. La fin est également très différente, se trouvant dans le QG de The MotherFucker et non Time Square et le requin est loin d'être inactif pour le coup. La fin est également plus happy-end. The MotherFucker se voit également secondé (mais pas longtemps) par un homme de main campé par John Leguizamo et dégomme sa mère de manière involontaire (mais clairement rigolote). (fin des spoilers) Mais là où le récit de Millar ne s'éparpillait jamais et aller (beaucoup trop) à l'essentiel, Wadlow étoffe un peu tout cela et ce n'est franchement pas un mal. 

Ainsi, la petite Mindy va découvrir les joies de l'adolescence avec les groupes type One Direction (la parodie de clip est à se bidonner de plaisir) qui vous émoustillent et surtout les garces (mais la leadeuse est sacrément mignonne surtout quand elle fait son show de danse lassive! Ah les joies du célibat!) qui règnent sur le bahut. Devant la méchanceté que peuvent avoir certaines filles quand elles sont jalouses, Mindy va avoir une solution particulière: un appareil permettant quelques problèmes gastriques! Si les effets-spéciaux sont cruellement moches sur cette séquence (un peu comme quand le démon d'Evil Dead 2013 dégueule copieusement sur Jessica Lucas), l'effet de la scène est vraiment jouissif. Cela permet également de voir un peu plus la présence de son tuteur Marcus (Morris Chestnut). Au niveau de l'action, ce Kick Ass 2 a quelques beaux moments d'éclate avec un final pour le moins bourrin où les supers se tapent les vilains, un dégommage de voisinage pour le moins explosif, un chien qui bouffe des couilles ou encore une Hit Girl toujours aussi active pour ce qui est du découpage. Même s'il n'apparaît pas longtemps, l'ami Jim Carrey s'avère mémorable en ancien mafieux devenu vigilante une fois qu'il a vu le Seigneur! De plus, l'acteur ne fait pas non plus dans la rigolade assurée et semble bien s'amuser malgré ses propos récents (il remettait en cause la violence du film surtout après les massacres survenus aux Etats Unis).

Mais là où le film gagne des points c'est dans son humour trash pour le moins détonant. Outre le coup du lavage gastrique, Wadlow livre quelques beaux moments de rigolade. Le plus beau étant indéniablement le coup de mou de l'homme qui croit avoir "un bite démoniaque"! Une séquence à pleurer de rire, tant le contraste entre les paroles graveleuses et l'action du coco complètement inexistante est redoutable! Le genre de séquence franchement mémorable et qui sort l'artillerie lourde. Ensuite les clichés des garces de service sont assez savoureux. Non seulement elles ne pensent qu'à coucher, mais en plus elles n'ont qu'un destin qui réside à coucher avec un richard pour lui faire des gosses qui seront surveillés par des nurses! Wadlow développe aussi le ridicule des déguisements de nos accolytes à peine pas sorti du carnaval. Le MotherFucker est habillé avec les tenues SM de maman (ce qui s'avère franchement limite!), Jim a son chien avec le museau horné du drapeau américain (et son nom est Eisenhauer!). Mais le meilleur reste les noms d'une hilarité incroyable. Jugez plutôt: Mother Russia, Ghengis Carnage, Docteur Gravity, la Tumeur, Black Death... Chloe Moretz s'avère toujours aussi charismatique et confirme encore une fois tout le bien que l'on pense d'elle. Aaron Johnson fait également le boulot et son personnage de vigilante s'avère un peu plus actif qu'avant, ce qui ne s'avère pas un mal, dans le premier il n'était qu'une tafiole.

Une suite encore plus pertinante et jouissive, qui n'hésite à être fun et bourrine.

Comments

[borat8]

En effet, comme dirait Patrick "c'est bien fait pour ta gueule"!

[jamesluctor]

Putain de Benny Blanco !

[borat8]

Et bien je peux te dire que j'ai préféré cette suite au film de Vaughn, notamment par son humour.

[2flicsamiami]

Perso, je ne suis toujours pas tenté, même en faisant abstraction de la filmo du réalisateur (l'infecte Cry Wolf - pas vu Never Back Down).

[jamesluctor]

Je plussoie complètement, contre toutes attentes, une suite meilleure que son prédécesseur, moins ridicule aussi (je fais allusion aux effets numériques qui handicapaient le final du premier), tout en étoffant les diverses thématiques posées par le concept. Bon, un happy end à la fin, mais vu les multiples rebondissements de l'intrigue, on ne va pas bouder son plaisir non plus. Leguizamo qui meurt inutilement, c'était drôle aussi, limite cathartique (ça, c'est pour Moulin rouge !). Et comme tu le soulignes, l'humour trash qui se substitue au cynisme du premier, c'est aussi un meilleur choix tactique qui fait finalement mieux passer le tout.