Brucie revient et ce ne sera pas pour un navet
Frank Moses pensait être à la retraite mais revoilà à cavaler avec ses camarades aux confins de l'Europe pour retrouver une arme nucléaire datant de la Guerre Froide...
Red ayant bien marché, Summit a donc décidé d'en remettre une couche. Curieusement, l'ami Morgan Freeman n'a pas été sollicité ou alors c'est une question d'emploi du temps (Insaisissables, dans lequel il joue et qui est aussi une production Summit, est sorti quasiment en même temps que cette suite aux USA), idem pour Karl Urban (il a eu une année chargée entre Dredd, Star Trek Into Darkness et Riddick, sans compter une nouvelle série de JJ Abrams mêlant flic et robot-policier) mais c'est bien les seuls de la bande initiale à n'être pas de l'aventure, Bruce Willis, Helen Mirren, John Malkovich, Mary Louise Parker et Brian Cox faisant leur retour. A eux se rajoute Lee Byung Hun (qui continue aux States après GI Joe 2), Catherine Zeta-Jones, Anthony Hopkins, David Thewlis et Neil McDonough. Mais contrairement au film de Louis Letterier, Red 2 a été un four et une des victimes du calendrier surbooké de cet été des blockbusters et autres films estivaux (ceux en dessous des 100 millions de budget quoi). Pour cela, il y a une raison toute simple: le premier film était sorti en automne et avait très bien marché. C'est donc plus ou moins un problème de période et c'est le cas également de Percy Jackson 2 (premier sorti en hiver). La sortie française de Red 2 (donc le 28 août) paraît déjà plus logique, allant vers la zone plus calme du mois de septembre.
Aux commandes, ce n'est plus Robert Schwentke (qui a fait le plus gros four de l'année, peut être devant Lone Ranger, avec RIPD) mais Dean Parisot, réalisateur du magnifique Galaxy Quest et du plutôt bon Braqueurs amateurs. Autant le dire tout de suite, si Red se révélait quelque peu pépère et faisait beaucoup dans la démesure (le début où Bruce Willis dézingue un type avec des clous chauffés sur une poele!), ce second volet en s'ouvrant au voyage (on passe de Paris à Londres en passant par Moscou et l'ambassade de l'Iran!) gagne en divertissement populaire et sans être grandiose peut s'avérer être une bonne détente sans prétention. Mais surtout Brucie va mieux. Alors que ces derniers temps il est déboussolé par les attaques violentes de l'ami Stallone (en gros, Brucie est devenu un coureur de pognon!) et qu'il s'avère content d'un Die Hard 5 qui reste selon la rédaction (donc y compris Olivier) le plus gros navet de l'année (et pas des moindres), ici il s'avère à son aise, se fait plaisir entre potes et semble déjà bien moins roublard que dans l'autre tâche. Preuve que l'ami Brucie peut passer du gros navet qui tâche à un divertissement bourrin sans aucune prétention. Sacré Brucie!
Pour le reste du casting, le cabotinnage est aussi de mise avec une humeur communicative. Les acteurs semblent s'être bien amusé notamment Hopkins (cela faisait longtemps qu'on ne l'avait pas vu d'ailleurs) et Malkovich (toujours aussi déjanté). Les femmes ne sont pas en reste puisque la miss Mirren est sacrément efficace et Parker continue à être l'atout charme quelque peu dépassée (le coup du flingue ou de la conduite quelle rigolade). Pour ce qui est de l'action, elle s'avère lisible et pour le moins fun (ce qui n'a rien à voir avec l'aseptisé Expendables 2 ou le nazebroque Die Hard 5). Nous aurons droit à une fusillade au mini-gun où le sud-coréen fera des ravages monumentaux; une poursuite dans Londres totalement improbable (et pas avec des effets-spéciaux très judicieux); une visite musclée et bien dégueulasse au Kremlin; ou encore une poursuite dans Paris où le cliché 2CV reprend tout son sens. Au niveau des effets, en dehors de la poursuite susnommée, cela parait déjà moins ridicule. Ainsi, vous n'aurez pas le coup du bazooka écrasant la base de pistolet. Au niveau de l'humour, cette suite se veut plus délirante malgré les bisous répétitifs de la miss Parker (principale attaque de la femme: le kiss!).
Une suite pour le moins plus bourrine et drôle, où le casting s'amuse particulièrement.